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Au Nigeria, «Bring Back our Girls» n’oublie pas les lycéennes de Chibok

Cela fait trois ans - depuis le 14 avril 2014 - que 195 jeunes filles de Chibok au Nigeria sont détenues par des membres du groupe armé Boko Haram. Tout au long de ce vendredi 14 avril, des événements commémoratifs se sont déroulés autour des lycéennes de Chibok à Abuja, mais aussi, pour la première fois, à Maiduguri dans le nord du pays. A Lagos, le collectif « Bring Back our Girls » a organisé une veillée de prière.



Alors que l'hymne national du Nigeria est entonné sur le rond point de Falomo, Busayo se tient en retrait. Elle s'assure qui il y a des chaises blanches en plastiques pour tout le monde. Pilier du collectif de Lagos, elle n'a pas manqué une seule de ses rencontres en trois ans. « Bring Back our Girls » lutte « pour la dignité du Nigeria depuis que les filles ont été enlevées jusqu'à ce jour. C'est triste de les savoir toujours captives. Certaines sont encore des esclaves sexuelles. D'autres ont peut-être été porteuses d'engins explosifs. On n'en sait rien. Pourtant tout ce qu'on veut, c'est le retour des 195 restantes, vivantes ».
 
Au cours de la veillée, les prises de parole se succèdent. Pour Yusuf Abdullahi, originaire du nord du Nigeria, c'est important de pouvoir exprimer sa peine. De dire en haoussa et en public qu'il « ne ne se sent pas bien, [qu'il n'est] pas content. C'était vendredi aujourd'hui. C'était vendredi saint mais nous sommes malheureux car nos lycéennes de Chibok ne sont toujours pas rentrées 3 ans plus tard ».
 
« Trois ans c'est trop long »
 
Puis vient le tour d'un pasteur évangéliste. Gestes à l'appui, il « boxe » ses mots. L'assistance se lève et se déhanche. Une femme lui succède pour des mots extraits du Coran. Jonathan, qui se reconnaît dans cette parole, est fier de cette unité entre musulmans et chrétiens. Il désire en revanche que les citoyens tiennent les « autorités responsables pour presque chaque chose ». Plus question de « se contenter du minimum. On veut un nouveau Nigeria. On veut qu'ils soient redevables de la sécurité dans les écoles ! On exige d'eux des lois qui nous protègent », affirme-t-il.
 
Un cercle se forme pour la conclusion. Toute l'assistance marche à pas cadencé.
Les nom des jeunes filles encore captives sont scandés ainsi que le slogan, « Trois ans c'est trop long ».

Rfi.fr

Samedi 15 Avril 2017 - 11:16


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