Frappés par les bombes saoudiennes, affamés à cause d’un blocus qui empêche l’arrivée des aides alimentaires, les Yéménites pourraient dès cette semaine retrouver le temps d’un cessez-le-feu de cinq jours, un semblant de vie normale. Les Saoudiens et leurs alliés arabes ainsi que les rebelles Houthis et leurs allés au sein de l’armée, tous ont donné leur accord de principe : ils acceptent une trêve humanitaire à partir de mardi.
Le Yémen, pays très pauvre, importe presque la totalité de ses besoins en nourriture. Mais avec la guerre et les bombardements, les Saoudiens ont imposé la fermeture des ports, des routes yéménites et ont détruit les pistes d’atterrissage de l’aéroport de Sanaa. Leur objectif : couper toutes les voies de ravitaillement des rebelles houthis, ces chiites soupçonnés d’être soutenus militaire par l’Iran.
Une solution radicale mais avec des conséquences désastreuses pour les civils. Sans l’aide extérieure, celle des Nations Unies et des agences humanitaires, la population est livrée à elle-même. Depuis des mois, le Yémen n’a plus de gouvernement. Avec la montée en puissance des Houthis les structures de l’Etat se sont effondrées.
« Pourquoi imposer un blocus ? »
Ali Al Bakhiti, porte-parole des Houthis, dénonce l’attitude du pouvoir saoudien, au micro de RFI : « Le peuple yéménite souffre… et c’est l’Arabie saoudite qui en est directement responsable. La plupart des Yéménites sont en train de subir une punition collective. Quelle est la responsabilité de 25 millions de Yéménites dans le conflit qui oppose les Saoudiens aux Houthis ? Ils n’ont rien demandé. L’Arabie saoudite et les Houthis peuvent se faire la guerre mais pourquoi faire payer la population, pourquoi imposer un blocus ? »
Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait annoncé, le 30 avril dernier, que la pénurie de carburant l'obligeait à arrêter progressivement ses distributions de nourriture. Mais une première cargaison de 300 000 litres de carburant et d'équipements a pu accoster samedi au port de Hodeida, dans l’ouest du pays. Une deuxième devait aussi arriver dimanche. Des renforts humanitaires qui, selon Purnima Kashyap, le directeur du PAM pour le Yémen, va permettre à l'organisation « d'atteindre des centaines de milliers de personnes ayant un besoin urgent d'aide alimentaire ».
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