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(Audio) Sénégal - RAM, affaire Sonatel et médias: quand le patriotisme tue le professionnalisme

L’actualité est très économique ces jours-ci au Sénégal. Il ne se passe pas un jour sans que la presse ne parle de la Royal Air Maroc (RAM) et de Air Sénégal international (ASI) ou de l’accord entre l’Etat du Sénégal et France Télécom. Il y a quelques semaines c’est l’affaire du stade Assane Diouf qui a suscité beaucoup d’intérêts chez les journalistes. Le terrain cédé à des privés chinois a été rétrocédé aux populations de Rebeuss alors que les chinois auraient déjà investi des milliards pour leur projet.



(Audio) Sénégal - RAM, affaire Sonatel et médias: quand le patriotisme tue le professionnalisme
Dans le traitement de ces actualités à caractère économique, il y a des journalistes qui oublient qu’ils doivent informer l’opinion publique nationale mais aussi internationale et non être le porte-voix de quelque partie que ce soit. De l’avis de Tidiane Sy, journaliste sénégalais et administrateur du site ouestafnews, «c’est aussi important que les gens (Ndlr : les journalistes) comprennent que le Sénégal n’est pas un pays isolé. C’est un pays qui est dans des organisations sous régionales, qui est engagé avec d’autres Etats dans une dynamique d’intégration» a-t-il rappelé.

Il a fait savoir qu’il faut «plus de profondeur» dans le traitement de l’actualité économique. «Il y a les décisions de l’UEMOA, par exemple, qui pèsent sur le Sénégal, que le Sénégal est obligé de tenir compte. Il faut aller au-delà des déclarations officielles ou des opérateurs privés, mettre du contexte, du background dans les articles pour que cela soit plus compréhensible non seulement pour les sénégalais, pour qu’ils comprennent les enjeux, mais aussi pour la sous région et le monde entier» a-t-il poursuivi.

Le patriotisme l’emporte souvent sur l’objectivité dans le traitement de l’actualité économique qui met aux prises le Sénégal avec un autre pays. «C’est bien d’être patriotique, mais avant d’être patriotique il faut être journaliste» a estimé le consultant média, basé en Afrique du Sud et spécialisé en économie Nicholas Kotch. Donnant l’exemple de la SONATEL, il a indiqué qu’il serait bien de prendre en compte le caractère sous régional de la question. Il s’agit pour lui de connaitre le règlement de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) (Ndlr : la bourse où est cotée la SONATEL) pour permettre à chaque lecteur et auditeur de se faire sa propre religion.

Autres handicaps majeurs des journalistes qui traitent l’économie, c’est le manque de moyens des médias mais aussi la proximité de certains avec les hommes d’affaires, a souligné Tidiane Sy. Ce qui fait qu’ils n’arrivent pas à prendre leur distance. Ainsi, se pose encore une fois le débat sur la déontologie et le conflit d’intérêt.

La Fondation Thomson Reuters et le Fonds pour le climat d’investissement en Afrique (organisme panafricain basé en Afrique pour l’amélioration du climat d’investissement dans le continent) ont organisé un atelier de formation à l’intention des journalistes sur la couverture de l’actualité économique et financière. Des journalistes sénégalais, maliens, guinéens et nigérians ont bénéficié de la formation qui s’est déroulée à Dakar du 20 au 24 avril. Nicholas Kotch et Tidiane Sy ont été les principaux facilitateurs.

tidiane_sy_journaliste_senegalais_administrateur_de_ouestafnews.mp3 Tidiane Sy journaliste sénégalais administrateur de ouestafnews.mp3  (1.75 Mo)


Awa DIEDHIOU

Dimanche 26 Avril 2009 - 15:43


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