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Bande de Gaza: 365 km² anéantis par Israël en 365 jours, «une volonté de détruire une mémoire»

La bande de Gaza n’est plus qu’un macabre théâtre de ruines. En une année, l’armée israélienne a tué près de 42 000 palestiniens dans l’enclave et en a blessé près de 100 000, en majorité des femmes et des enfants. Elle a aussi détruit la majeure partie d’un territoire devenu aujourd’hui inhabitable et qui perd toute mémoire.



Bande de Gaza: 365 km² anéantis par Israël en 365 jours, «une volonté de détruire une mémoire»
Détruire le passé, le présent….
« Parmi les choses qui ont été attaquées par les Israéliens dans les premiers mois, c'est le laboratoire où les Palestiniens congèlent le sperme et les ovules. Pourquoi ils ont besoin de détruire ce laboratoire ? Parce que c'est l'avenir. C'est la génération à venir, c'est la fertilité du peuple palestinien. Et puis ils ont attaqué par l'intelligence artificielle l'intelligence palestinienne : les professeurs à l'université, les poètes, les intellectuels, puis les chefs de famille. Puis ils ont attaqué tout, tout, à Gaza », raconte la docteure Samah Jabr.
 
Selon l’Unicef, 87% des écoles de l’enclave ont été détruites ou endommagées et les 12 universités ont été bombardées. Et avec les écoles détruites, c'est une 2e année scolaire perdue pour les enfants de l’enclave. « Les écoles en Palestine ne sont pas seulement un lieu pour apprendre à lire et à écrire. C'est un lieu de lien social, de développement émotionnel. Tout ce qui se passe, ça casse le développement et ça abîme les cerveaux et les capacités de cognitives et émotionnelles des enfants. Je pense que ça va changer leur vision de l'avenir. Comment les enfants à Gaza peuvent dorénavant imaginer un avenir, un avenir pacifique ? », s’interroge la psychiatre.
 
« Avec toutes ces destructions, dont les biens qui racontaient une histoire, on se retrouve avec des traumatismes de guerre qui s'installent de génération en génération, analyse Caroline Brandao, juriste, enseignante-chercheur et responsable du Droit international humanitaire à la Croix-Rouge française. Dans le droit international humanitaire, le fait de détruire des objectifs civils, des infrastructures civiles, mais aussi des biens culturels, c’est aussi une attaque au patrimoine de l'humanité, à la transmission, à la culture du pays. Donc c'est une volonté aussi derrière ça de détruire une mémoire, de détruire une culture, de détruire aussi des racines. » L’Unesco estime des dégâts causés sur plus de 50 sites culturels, religieux et archéologiques et fait craindre le risque d’un effacement culturel irréversible.
 
De manière générale, les écoles, les cimetières, sont des lieux protégés par le droit. Ils peuvent aussi devenir des cibles militaires s’ils sont détournés à d’autres fins, argument souvent avancé par Israël qui affirme que le Hamas y dépose armes et soldats. Mais selon certaines règles, à commencer par celle, élémentaire, du principe de proportionnalité. Des règles édictées dans les conventions de Genève, le droit conventionnel, mais aussi dans le droit international humanitaire coutumier. « Mais là, en l'occurrence, poursuit la juriste, il n’y avait pas de preuve qui attestaient que ces lieux étaient utilisés à des fins militaires, c'était plutôt des lieux où justement des personnes allaient se réfugier, ou des lieux où on avait souhaité disposer les morts quand on le pouvait. » Aujourd’hui, même le deuil et les cérémonies qui l’entourent sont dès lors devenus impossibles.

RFI

Mardi 8 Octobre 2024 - 12:23


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