"Y’en a marre" au Sénégal, "Barakat" et "Marche pour la Dignité" en Algérie, "Appel de Rabat", "Touche pas à ma nationalité" en Mauritanie, "Areva ne fera pas la loi au Niger"... Autant d’acteurs qui font entendre leurs voix et tentent de peser sur le débat public. Ce sont des sociétés civiles africaines qui occupent le haut du classement réalisé conjointement par l’Institut des relations internationales (Iris) et l’ONG catholique CCFD-Terre Solidaire.
"Une surprise tant le berceau des mobilisations sociales politisées se situe traditionnellement en Amérique du Sud", souligne le directeur des partenariats internationaux de CCFD-Terre Solidaire, Xavier Ricard Lanata. Et d’ajouter : "Depuis une dizaine d’années, plusieurs pays africains ont connu un développement de leurs sociétés civiles qui s’intègrent dans une dynamique régionale ou internationale".
Pour cette première édition du baromètre des sociétés civiles, ce sont les acteurs locaux, partenaires de l’ONG catholique française, qui se jugent eux-mêmes, en répondant à un questionnaire qui leur a été transmis. Des regards forcément subjectifs et un taux de réponse aléatoire selon les pays. La note qui en découle a ensuite été pondérée par des experts sur la base d’indicateurs de développement du PNUD, de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières, des libertés dans le monde de Freedom House.
Sénégal, premier du top 10
Fort d’une société civile parmi "la plus vivante du continent", le Sénégal occupe la première place de ce classement. Une manière pour les acteurs sénégalais de la société civile de saluer la vitalité d’un "tissu associatif ancien" structuré par des plateformes nationales solides telle que la fédération des ONG du Sénégal (FONGS) créée en 1976, mais aussi l’émergence de mouvements sociaux innovants. C’est ainsi que journalistes, artistes et activistes réunis au sein du collectif "Y’en a marre" ont contribué à mettre en échec "les ambitions dynastiques du président Wade", en 2012.
À la seconde place de ce baromètre, le Niger où des acteurs de la société civile qui avaient fait montre de leurs capacités de mobilisation à l’encontre de l’ex-président Mamadou Tandja, ont réussi à immiscer leurs voix dans les négociations complexes en cours entre Areva et le gouvernement à travers des collectifs ad hoc ou du réseau Rotab. La troisième place de la RDC a de quoi surprendre mais le résultat est à lire avec prudence tant il s’appuie presque exclusivement sur les témoignages des dynamiques associations du Kivu, en pointe notamment sur la réflexion en matière de politique foncière.
Les acteurs de la société civile d’Afrique du nord se révèlent plus sévères et moins enthousiastes.
Les acteurs de la société civile d’Afrique du nord se révèlent plus sévères et moins enthousiastes. Première de la région, la Tunisie se retrouve ainsi reléguée au 21e rang, un résultat marqué par la déception post-Ben Ali, la montée de l’islamisme et, surtout, les assassinats tragiques de deux figures de la gauche l’an passé. Le Maroc occupe la 28e position, juste derrière la Mauritanie, malgré la mobilisation des ONG - accusées par le gouvernement d’opacité quant à l’origine de leurs financements. Elles se sont rassemblées et ont organisé des débats un peu partout dans le pays. Dernier de ce classement "subjectif" et contestable, l’Algérie au 41e rang. Selon les auteurs, la société civile "peine à relever la tête depuis la guerre civile des années 90 et apparaît épuisée, déstructurée et contrôlée par l’État".
Source : Jeune afrique
"Une surprise tant le berceau des mobilisations sociales politisées se situe traditionnellement en Amérique du Sud", souligne le directeur des partenariats internationaux de CCFD-Terre Solidaire, Xavier Ricard Lanata. Et d’ajouter : "Depuis une dizaine d’années, plusieurs pays africains ont connu un développement de leurs sociétés civiles qui s’intègrent dans une dynamique régionale ou internationale".
Pour cette première édition du baromètre des sociétés civiles, ce sont les acteurs locaux, partenaires de l’ONG catholique française, qui se jugent eux-mêmes, en répondant à un questionnaire qui leur a été transmis. Des regards forcément subjectifs et un taux de réponse aléatoire selon les pays. La note qui en découle a ensuite été pondérée par des experts sur la base d’indicateurs de développement du PNUD, de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières, des libertés dans le monde de Freedom House.
Sénégal, premier du top 10
Fort d’une société civile parmi "la plus vivante du continent", le Sénégal occupe la première place de ce classement. Une manière pour les acteurs sénégalais de la société civile de saluer la vitalité d’un "tissu associatif ancien" structuré par des plateformes nationales solides telle que la fédération des ONG du Sénégal (FONGS) créée en 1976, mais aussi l’émergence de mouvements sociaux innovants. C’est ainsi que journalistes, artistes et activistes réunis au sein du collectif "Y’en a marre" ont contribué à mettre en échec "les ambitions dynastiques du président Wade", en 2012.
À la seconde place de ce baromètre, le Niger où des acteurs de la société civile qui avaient fait montre de leurs capacités de mobilisation à l’encontre de l’ex-président Mamadou Tandja, ont réussi à immiscer leurs voix dans les négociations complexes en cours entre Areva et le gouvernement à travers des collectifs ad hoc ou du réseau Rotab. La troisième place de la RDC a de quoi surprendre mais le résultat est à lire avec prudence tant il s’appuie presque exclusivement sur les témoignages des dynamiques associations du Kivu, en pointe notamment sur la réflexion en matière de politique foncière.
Les acteurs de la société civile d’Afrique du nord se révèlent plus sévères et moins enthousiastes.
Les acteurs de la société civile d’Afrique du nord se révèlent plus sévères et moins enthousiastes. Première de la région, la Tunisie se retrouve ainsi reléguée au 21e rang, un résultat marqué par la déception post-Ben Ali, la montée de l’islamisme et, surtout, les assassinats tragiques de deux figures de la gauche l’an passé. Le Maroc occupe la 28e position, juste derrière la Mauritanie, malgré la mobilisation des ONG - accusées par le gouvernement d’opacité quant à l’origine de leurs financements. Elles se sont rassemblées et ont organisé des débats un peu partout dans le pays. Dernier de ce classement "subjectif" et contestable, l’Algérie au 41e rang. Selon les auteurs, la société civile "peine à relever la tête depuis la guerre civile des années 90 et apparaît épuisée, déstructurée et contrôlée par l’État".
Source : Jeune afrique
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