Ils sont tous venus
Sans larme sans lamentation
des quatre coins de l’Azanie
revenus de loin
des recoins de la servitude
émergés de l’abîme
de l’exclusion et de l’humiliation
Mais pour fêter ta libération
Ils avaient jeté à la mer
fusils coutelas machettes
rancoeurs et souvenirs amers
Ils sont tous venus
sans l’envie de retenir la Nuit
la nuit faucheuse de décembre
qui te restitue à tes Ancêtres xhosas
Va combattant sans égal
Résistant sans rival va
Sur ta route point d’épine
Tu n’as jamais courbé l’échine
jamais serré la main du Mal
Tu as cassé la haine et la rancune
comme tu cassais le caillou à Robben Island
Le temps du repos a tellement tardé
pour toi Veilleur à la relève incertaine
Raccomodeur habile des cœurs et des esprits en furie
Toi qui as appris à ceux qui se sont combattus sans merci
à rire et à pleurer ensemble
Tu les as aidés à oublier le massacre de Sharpeville
le sang des enfants de Soweto
quand De Klerk a enjambé la trace du Gros Crocodile
la clairvoyance racheté la brutale barbarie
Ils sont tous venus
Noirs et Blancs Indiens et Métis
Devant ton humble demeure ils ont déposé des fleurs
Imbibées de solennité par le concert de leurs pleurs
Ils ont allumé des bougies de toutes les couleurs
sans vouloir hâter la marche de la Nuit
qui te porte sur le chemin du retour à Qunu
Te voici au bout de ton ascension ardue vers le Soleil
et ils t’attendent les Sevrés de lumière
formant une haie impatiente
Parmi eux Walter Sisulu Maître des Initiés
et Stephen Biko apôtre de la Conscience Noire
et Benjamin Moloïse plume tôt brisée
et Myriam Makéba Voix inextinguible
Cinq mois ont passé depuis que tu es couché
Cinq mois d’agonie
Et la Nuit est venue te fermer les paupières
chasser l’angoisse de ton peuple
Libérer la démangeaison de ses pieds multicolores
pour la danse funèbre
dénouer sa gorge
pour que se déploie le chant final
De partout s’élèvent des louanges
Célébrant ta retraite victorieuse
Du Sénégal et de ton autre patrie
l’Algérie
Et même du pays de la Dame de fer
des États Unis d’Amérique
où Obama entretient le jardin onirique de Martin Luther king
de France où Taubira est caricaturée
de Palestine sans cesse harcelée par le colon juif
Trop petite pour sa grande douleur
l’Afrique du Sud s’est élargie aux cinq continents
Et partout les drapeaux sont en berne
ton sourire conquérant et ton poing dissusif affichés
Tu n’as pas léché le plat des honneurs
Tu as juste béni le pain
Le pain équitable à départager
Un homme une voix
Le pain sage à partager
La patrie pour chaque citoyennet pour tous
Le pain précueux à préserver pour les générations futures
Un pays sans espace réservé sans passe-droit
Un peuple uni sans race
Tu ne t’es pas vautré sur un trône
pour jouir comme un roi
Tu n’as pas fait litière de la Constitution
pour régner en claquant des doigts
Tu as formé un cercle autour de toi
Et tu as ouvert et lu des Livres qui parlent
de Justice et d’Egalité
d’ Amour et de Liberté
de Pardon et de Réconciliation
et tu es resté debout avec ton peuple
debout pour dire ta foi
comme à Rivonia
debout pour aiguillonner la volonté de construire
debout pour que l’Afrique grandisse et relève la tête
Ils sont tous venus
des townships des homelands et d’Orania
des hameaux aux huttes rondes
des champs des chantiers et des mines
hommes et femmes
jeunes et vieux
avec leurs neveux leurs enfants et leurs petits-enfants
avec des roses des chants et des prières
Ils sont tous venus
les mains impuissantes les yeux incrédules
Au ciel scintillaient quatre vingt quinze étoiles
Vingt sept d’entre elles étaient falotes
Alors ils ont allumé vingt sept cierges
autour desquels ils se mirent à danser
Les accompagnaient
la voix rauque et la musique trépidante du Zulu blanc
La Nuit était comme le jour
chacun ayant remis au lendemain son sommeil
pour lire le livre de ta vie
dessiner sur le sable et sur les façades des maisons
ton visage
toi qui as longtemps vécu dans la conscience des hommes
sans visage
Sans larme sans lamentation
des quatre coins de l’Azanie
revenus de loin
des recoins de la servitude
émergés de l’abîme
de l’exclusion et de l’humiliation
Mais pour fêter ta libération
Ils avaient jeté à la mer
fusils coutelas machettes
rancoeurs et souvenirs amers
Ils sont tous venus
sans l’envie de retenir la Nuit
la nuit faucheuse de décembre
qui te restitue à tes Ancêtres xhosas
Va combattant sans égal
Résistant sans rival va
Sur ta route point d’épine
Tu n’as jamais courbé l’échine
jamais serré la main du Mal
Tu as cassé la haine et la rancune
comme tu cassais le caillou à Robben Island
Le temps du repos a tellement tardé
pour toi Veilleur à la relève incertaine
Raccomodeur habile des cœurs et des esprits en furie
Toi qui as appris à ceux qui se sont combattus sans merci
à rire et à pleurer ensemble
Tu les as aidés à oublier le massacre de Sharpeville
le sang des enfants de Soweto
quand De Klerk a enjambé la trace du Gros Crocodile
la clairvoyance racheté la brutale barbarie
Ils sont tous venus
Noirs et Blancs Indiens et Métis
Devant ton humble demeure ils ont déposé des fleurs
Imbibées de solennité par le concert de leurs pleurs
Ils ont allumé des bougies de toutes les couleurs
sans vouloir hâter la marche de la Nuit
qui te porte sur le chemin du retour à Qunu
Te voici au bout de ton ascension ardue vers le Soleil
et ils t’attendent les Sevrés de lumière
formant une haie impatiente
Parmi eux Walter Sisulu Maître des Initiés
et Stephen Biko apôtre de la Conscience Noire
et Benjamin Moloïse plume tôt brisée
et Myriam Makéba Voix inextinguible
Cinq mois ont passé depuis que tu es couché
Cinq mois d’agonie
Et la Nuit est venue te fermer les paupières
chasser l’angoisse de ton peuple
Libérer la démangeaison de ses pieds multicolores
pour la danse funèbre
dénouer sa gorge
pour que se déploie le chant final
De partout s’élèvent des louanges
Célébrant ta retraite victorieuse
Du Sénégal et de ton autre patrie
l’Algérie
Et même du pays de la Dame de fer
des États Unis d’Amérique
où Obama entretient le jardin onirique de Martin Luther king
de France où Taubira est caricaturée
de Palestine sans cesse harcelée par le colon juif
Trop petite pour sa grande douleur
l’Afrique du Sud s’est élargie aux cinq continents
Et partout les drapeaux sont en berne
ton sourire conquérant et ton poing dissusif affichés
Tu n’as pas léché le plat des honneurs
Tu as juste béni le pain
Le pain équitable à départager
Un homme une voix
Le pain sage à partager
La patrie pour chaque citoyennet pour tous
Le pain précueux à préserver pour les générations futures
Un pays sans espace réservé sans passe-droit
Un peuple uni sans race
Tu ne t’es pas vautré sur un trône
pour jouir comme un roi
Tu n’as pas fait litière de la Constitution
pour régner en claquant des doigts
Tu as formé un cercle autour de toi
Et tu as ouvert et lu des Livres qui parlent
de Justice et d’Egalité
d’ Amour et de Liberté
de Pardon et de Réconciliation
et tu es resté debout avec ton peuple
debout pour dire ta foi
comme à Rivonia
debout pour aiguillonner la volonté de construire
debout pour que l’Afrique grandisse et relève la tête
Ils sont tous venus
des townships des homelands et d’Orania
des hameaux aux huttes rondes
des champs des chantiers et des mines
hommes et femmes
jeunes et vieux
avec leurs neveux leurs enfants et leurs petits-enfants
avec des roses des chants et des prières
Ils sont tous venus
les mains impuissantes les yeux incrédules
Au ciel scintillaient quatre vingt quinze étoiles
Vingt sept d’entre elles étaient falotes
Alors ils ont allumé vingt sept cierges
autour desquels ils se mirent à danser
Les accompagnaient
la voix rauque et la musique trépidante du Zulu blanc
La Nuit était comme le jour
chacun ayant remis au lendemain son sommeil
pour lire le livre de ta vie
dessiner sur le sable et sur les façades des maisons
ton visage
toi qui as longtemps vécu dans la conscience des hommes
sans visage
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