Le calvaire des populations, avec les grèves tous azimuts des agents de santé, va encore se prolonger, jusqu’en mi-août. Depuis hier, en effet, la Convergence Sutsas/Sas a démarré son 2e plan d’action par une conférence de presse, après que le premier plan s’est achevé jeudi dernier, sans que l’Etat ne réagisse favorablement à leurs revendications. Lesquelles revendications, rappelle-t-on, ne portent que sur la matérialisation des accords déjà signés en janvier 2009.
Devant les journalistes, Mballo Dia Thiam a d’abord salué la «grande réussite» qu’a connu le premier plan d’action avec des chiffres va¬riant entre 80, 90 et 99% de taux d’¬observation des mouvements d’humeur. Et de faire remarquer que mal¬gré les «quelques poches de ré¬sistance», notées à Dakar, Diourbel ou encore Matam, la grève de 48h observée les 21 et 22 juillet derniers a parfaitement réussi. Mieux ou pis, certains centres de santé avaient même été fermés par les agents, décidés à en découdre avec le gouvernement. Il a fallu leur «entregent», pour éviter la catastrophe, comme ça a failli être le cas au centre Roi Baudoin de Guédiawaye.
Malheureusement, avec ce nouveau plan d’action, le mouvement se durcit. Les populations seront sevrées de soins, pendant au moins 3 jours, sauf pour les cas urgents.
Les 4, 5 et 6 août, en effet, la Con¬vergence Sutsas/Sas va encore paralyser les hôpitaux, annonce Mballo Dia Thiam. Mais en plus de cette grève générale de 72h, la Con¬vergence syndicale prévient qu’elle va procéder à une rétention illimitée des informations sanitaires, à partir du 6 août. Une mesure qui peut être lourde de conséquences, si l’on sait l’importance que ces informations ont dans l’exécution des programmes de santé. Toutefois, précise M. Thiam, les maladies à déclaration obligatoire, comme les débuts d’épidémie, seront régulièrement livrés.
Au soir du 10 août, une évaluation de tous ces mouvements sera faite en vue de préparer, au besoin, un 3e plan d’action qui sera, sans doute, fatal aux malades.
Pour le président de la Conver¬gen¬ce Sutsas/Sas, c’est la réponse au mutisme du gouvernement, qui ne semble nullement préoccupé par le sort des populations. Car depuis le début du mois de juin, les agents de la santé et de l’action sociale se font entendre sans que la tutelle ou le chef du gouvernement ne daigne lever le plus petit doigt. Alors que, rappelle Mballo Dia Thiam, ce qu’ils demandent, c’est juste l’effectivité des accords signés, depuis près de deux ans maintenant.
A propos de l’exécution de ce plan d’action, le Secrétaire général du Sutsas a lancé un avertissement aux médecins-chefs de district qui, dit-il, menacent les agents de santé communautaire qui respectent leur mot d’ordre. Mballo Dia Thiam s’énerve que la Convergence Sutsas/Sas ne saurait tolérer que ces médecins soient une entrave à la liberté syndicale de leurs membres.
Par ailleurs, M. Thiam s’est félicité du rapprochement avec les internes des hôpitaux, qui ont choisi de cheminer, dans la lutte, avec la Conver¬gence Sutsas/Sas. Il ne reste que le mode opératoire à définir, avant de mettre en forme des programmes communs de lutte contre l’adversaire principal. Ce qui n’augure rien de bon, pour les malades, alors que le pays est déjà entré de plain-pied dans l’hivernage.
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