Pour le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, signataire du communiqué, « les débats sur l'état de santé du président de la République relèvent de la sécurité nationale ». Par conséquent , le ministre instruit « les gouverneurs (...) de créer des cellules chargées de suivre et d'enregistrer toutes les émissions et débats dans les médias privés et d'identifier les auteurs des commentaires tendancieux ».
Sidération
Dans la plupart des rédactions télés et radio du Cameroun, la nouvelle a été accueillie avec une certaine sidération. Boney Philippe, directeur de Vision 4 et présentateur du débat dominical Club d'élites s'est dit inquiet de cette mesure qui porte un sérieux coup de canif à la liberté d'expression et à la démocratie. Et s'il avait prévu d'animer un débat dimanche prochain sur ce sujet, il avoue, fataliste, qu'il va devoir revoir son conducteur.Périls
Même chose pour Bouba Ngomena, présentateur de Canal presse sur Canal 2 international. Pour ce confrère, la sortie du ministre, outre les périls qu'elle fait peser sur la liberté d'expression, laisse à penser que le ministre de l'Administration territoriale veut se substituer au ministère de la Communication et au Conseil national de la communication. Un argument également avancé par le député Jean-Michel Nintcheu. Ce soutien de Maurice Kamto, a dénoncé une mesure instituant « une Gestapo » dans les services des gouverneurs.
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