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Cardinal Théodore Adrien Sarr: "la Constitution, gage du consensus national, doit être respectée"

Le Cardinal Théodore Adrien Sarr a invité les Sénégalais à faire un examen de conscience. Un appel fait lors de son message de Noël tenu avant-hier, samedi 24 décembre, à son domicile. Le Cardinal a parlé, entre autres, de la présidentielle du 26 février 2012, de la Constitution, mais surtout de la paix.



Cardinal Théodore Adrien Sarr: "la Constitution, gage du consensus national, doit être respectée"
L’Archevêque de Dakar, Théodore Adrien Sarr a débuté son discours par des questions : «Sommes-nous des hommes et des femmes de bonne volonté ? Nous habitants du Sénégal, en cette Nuit de Noël, comment pouvons-nous dormir en paix, au moment où des Sénégalais et des Sénégalaises meurent dans la violence ? Comment pouvons-nous fêter la Naissance de l’Homme-Dieu, au moment où des vies sont brutalement fauchées en Casamance ? Il y’a trop de sang et de larmes, qui ont coulé en cette Casamance, depuis trois décennies. Comment pouvons-nous dormir en paix, au moment où bon nombre de nos concitoyens vivent en insécurité, dans nos villes, nos bourgs et nos villages ?»

L’élection présidentielle du 26 février 2012

Après tous ces questionnements le Cardinal a appelé les Sénégalais à un examen de conscience. « Nous sommes alors tous invités à un examen de conscience, à nous poser cette question: « Qu’avons-nous fait, que faisons-nous, qu’allons-nous faire encore, pour que la paix règne dans nos cœurs, qu’elle règne dans cette partie sud de notre pays, qu’elle règne dans le pays tout entier ? Sommes-nous des hommes et des femmes de bonne volonté ?»

Concernant la présidentielle de 2012, l’Archevêque de Dakar déclare : «En cette période pré-électorale, nous déployons beaucoup d’énergies pour conquérir les suffrages des électeurs, beaucoup de moyens et d’astuces pour conquérir le pouvoir sur ce pays, qui saigne dans sa partie sud, depuis des décennies ; ce pays qui voit se multiplier sur son sol les zones d’insécurité. Sommes-nous des hommes de bonne volonté, qui inscrivent dans leur programme l’arrêt de l’hémorragie, qui a décimé et continue de décimer tant de nos concitoyens ? Nous souhaitons tous que la prochaine élection se déroule dans la transparence, la vérité et la paix, pour maintenir notre cher Sénégal dans le cercle des Nations soucieuses de l’humain, qu’il y a en chaque homme. Cet humain que Dieu est venu nous apprendre à reconnaître, à aimer et à cultiver, en se faisant homme. Nous confions notre pays à notre Dame de Poponguine, Notre Dame de la Paix, pour que vive un Sénégal épris de vérité de justice, de solidarité, de paix, d’humanité et d’amour».

La prochaine élection présidentielle sera un rendez-vous décisif avec l’histoire, dit-il, avant de poursuivre: « Elle devra consolider les bases d’une destinée communautaire à construire dans la réconciliation, dans la justice et dans la paix, et devront ouvrir ainsi de nouveaux horizons pour l’avenir de notre Nation ». Le saint homme dira que le « Le Pape Benoit XVI, dans l’Exhortation Apostolique Africae Munus l’Engagement de l’Afrique qu’il vient de promulguer à la suite de la deuxième Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques, écrit ceci: « Les élections sont le moment privilégié pour un débat politique public sain et serein, caractérisé par le respect des différentes opinions et des différents groupes politiques».

Et « Je reste convaincu que notre pays peut organiser une élection libre, démocratique, transparente et pacifique, mais, pour cela, nous devons tous nous convertir : nous devons changer nos cœurs endurcis par l’esprit de fraude, de duperie, d’appétit du pouvoir, de violence», soutient le saint homme qui ajoute : «Nous devons garder l’humain, qu’il y’a en chacun de nous, et qu’évoquait si éloquemment le Rabin, à qui l’on demandait : «Où était Dieu pendant les guerres et les génocides, qui ont frappé notre planète ?» et qui répondit : «Où était l’homme ? Où était l’humain qu’il y a en chaque homme, pendant ces guerres ?»

Pour le cardinal, «Dans notre pays, nous parlons beaucoup de grands chantiers : chantiers dans le domaine de l’économie, chantiers dans le domaine de la culture. Tant mieux ! S’ils contribuent au développement du pays et au bien-être de tous ! Mais ne perdons pas de vue les chantiers aussi grands, sinon plus grands, du domaine de l’éthique, de la morale. Combien sommes-nous à déplorer la perte réelle des valeurs et des repères dans les consciences ! Ne sommes-nous pas tous inquiets des risques nombreux de graves perturbations de la paix ? Oui, aujourd’hui, sont ouverts, devant nous, les grands chantiers de la lutte contre la suprématie de l’argent et la recrudescence de la violence ; les grands chantiers de la préservation et de la reconquête des valeurs morales et spirituelles ; les grands chantiers de la paix à reconquérir, à préserver, à consolider ». C’est pourquoi l’Archevêque « demande aux religieux, aux candidats à l’élection présidentielle, aux Directeurs de campagnes électorales, aux membres de la société civile et aux membres des différentes formations politiques s’ils sont des hommes de bonne volonté ? Sommes-nous des hommes et des femmes de bonne volonté, nous citoyens et citoyennes Sénégalais ? Sommes-nous des hommes et des femmes de bonne volonté épris de vérité, de justice, de solidarité et de paix ?»

Après avoir parlé de l’élection présidentielle, Théodore Adrien Sarr informe que la Constitution, gage du consensus national, « doit être respectée ». Avant de citer le Pape Benoit XVI, dans l’Exhortation Apostolique post-synodale, Africae Munus à propos de la Constitition, « Le non respect de la Constitution national manifesterait une défaillance grave dans la gouvernance, et signifierait un manque de compétence dans la gestion de la chose publique».

Le Sénégal vit, selon lui, une situation difficile et complexe, a plus que jamais besoin de Paix qui est un Don de Dieu. «Comme les Bergers de Bethléem, nous avons tous besoin d’écouter la Parole de Dieu, qui nous oriente sur les chemins de la paix, par la promotion de la justice, de la solidarité, de la réconciliation», souligne le religieux.

Paix dans les cœurs et les esprits


Le saint homme invite ses concitoyens, « à s’ouvrir, par la prière, pour accueillir la paix que Dieu nous donne ; nous devons nous armer, toujours par la prière, pour le combat de la paix ; mais nous devons aussi promouvoir la paix par des actes concrets de solidarité et de respect de l’autre ; des actes concrets de respect d’autrui et du bien commun. C’est ainsi que nous contribuerons au développement de notre pays, dans la paix sociale. Nous avons le devoir de transmettre ces valeurs de paix et de solidarité, aux générations futures. On mesure la qualité d’une civilisation, à son attention et à sa sollicitude envers les personnes les plus vulnérables».

Selon l’Archevêque de Dakar, «Dieu aime le Sénégal, comme tout autre pays. Mais nous, aimons-nous vraiment le Sénégal ? Le Sénégal comme l’Afrique est une terre d’espérance». C’est dans cette optique qu’il appelle les «Sénégalais à quelque niveau qu’ils soient à travailler pour garder ardente cette espérance, pour construire un Sénégal réellement démocratique, apaisé et porteur de nouvelles chances de développement pour notre peuple, grâce à une politique de bonne Gouvernance. A bâtir un Sénégal respectueux de l’humain, qu’il y a en chaque homme. La démocratie, n’est-ce pas d’abord le respect de cet humain, qu’il y a en chaque homme, le respect des droits humains et des libertés fondamentales, le respect de la volonté du peuple et de ses choix électoraux »

Le Cardinal a interpelé les populations sénégalaises à redoubler de vigilance, pour garder l’humain qu’il y a en elles. « Cet humain qui refuse de vendre sa conscience, en échange de sommes d’argents, même en ces temps difficiles, qui refuse de céder à la tentation de profiter du pouvoir pour se servir, au lieu de servir ». Aux Gouvernants, qu’ils redoublent de vigilance, pour garder l’humain qu’il y a en eux. «Cet humain qui se laisse émouvoir par les larmes des orphelins et des veuves, au point de s’engager résolument à mettre fin aux conflits, qui sèment la mort». Aux Forces de maintien de l’ordre, qu’elles redoublent de vigilance, pour garder l’humain qu’il y a en elles. « Cet humain qui fait preuve de patriotisme et de justice, en évitant toutes formes de violence injustifiées ». Aux acteurs politiques, qu’ils redoublent de vigilance, pour garder l’humain qu’il y a en eux. « Cet humain qui fait preuve de grande culture démocratique, qui s’abstient de toute forme de violence à l’égard de l’adversaire politique ». Aux professionnels des médias, qu’ils redoublent de vigilance, pour garder l’humain qu’il y a en eux. « Cet humain qui se conforme au Code de déontologie de leur métier, qui ne déforme pas, ne dénature pas, ne fausse pas les propos de l’autre».
Aissatou DOUCOURE (Sud quotidien)


Lundi 26 Décembre 2011 - 11:16


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