Alors qu'il passera le relais le 1er janvier 2009, Nicolas Sarkozy préside un dernier sommet sur le climat et l'énergie à Bruxelles, le 11 et le 12 décembre.
Pendant six mois Nicolas Sarkozy a été à la tête de l'Union européenne (UE). Six mois pendant lesquels le président français a multiplié les initiatives internationales, réagissant fermement et de manière particulièrement réactive de l'actualité. Un style qui n'a laissé indifférent aucun des partenaires de la France: certains ont aimé, d'autres pas. Voici un recueil non exhaustif des points de vue de la presse étrangère.
Sa gestion des dossiers
Pour notre confrère espagnol d'El País Lluis Bassets, le président français laisse une bonne impression. A ses discours impétueux, qui peuvent irriter, sont venus s'ajouter une énergie et une assurance qui manquait à l'UE pour reprendre sa marche en avant. La présidence française a permis de définir des politiques communes dans au moins quatre domaines: l'énergie et l'environnement, l'immigration, la défense et la sécurité.
Une vision positive que ne partage pas le quotidien allemand Der Spiegel. Ulrich Fichtner accuse "l'omniprésident président" de "dilapider la démocratie française" dans un éditorial paru le 8 décembre. Celui qui promettait l'ouverture dans ses discours de campagne semble désormais oppressant. Sarkozy joue pour lui au docteur avec une démocratie vieillissante, et ces dernières incisions mettent en danger ces organes vitaux. Le chef de l'Etat français aurait durant sa présidence remis en cause les piliers historiques que sont la séparation des pouvoirs, la liberté de la presse et la protection des minorités.
La BBC, la radio britannique constate que le fossé entre la "vieille" Europe et les nouveaux Etats membres des pays de l'Est ne s'est pas résorbé au cours de la présidence française. Pire, le volet énergétique l'aurait creusé. Le Premier ministre et le président polonais, Donald Tusk et Lech Kaczynski ont pris Sarkozy en grippe, tout comme Vaclav Klaus, le très libéral mais néanmoins anti-atlantiste président de la République tchèque, qui défend bec et ongles la libre gestion des énergies fossiles.
Le blog américain World politics review avance pour sa part une explication. Selon Judah Grunstein, Sarkozy n'a pas tenté de faire de la France un acteur proéminent sur la scène international mais plutôt de transformer l'UE en acteur incontournable. Hélas pour lui son pays n'aurait plus assez de poids, ni dans le monde, ni en Europe pour cela.
Sa personnalité
Son leadership a été apprécié des allemands, même s'il n'a jamais su trouver le ton avec Angela Merkel. Le quotidien économique Handelsblatt admire ce "petit Français avec beaucoup d'énergie", qui a polarisé l'attention, provoqué, fasciné et amusé comme personne auparavant à la même fonction. Il a marqué par son style politique la fin de l'ère Bush en ayant un rôle clé dans le dénouement du conflit en Géorgie et dans la lutte contre la crise financière. Ces six mois ont démontré la nécessité pour l'Union européenne d'avoir à sa tête une personnalité forte, venant d'un pays important.
Le Frankfurter Rundschau va regretter l'ambition et l'engagement de "l'entreprenant" Nicolas Sarkozy, alors que le président tchèque, Vaclav Klaus, eurosceptique, s'apprête à lui succéder. Même s'il reconnaît que le président français n'a pas répondu à toutes les attentes qu'on pouvait avoir de lui.
Le quotidien espagnol La Razón félicite quant à lui un Nicolas Sarkozy qui a su tenir tête à la Chine à propos de sa récente entrevue avec le dalaï lama. Le président français ne s'est pas laissé "dicter" son agenda, malgré l'enjeu économique d'une brouille avec Pékin. Il n'a pas cédé devant l'annulation du sommet UE-Chine, ni devant les chiffres du ministère chinois du commerce, qui a rappelé que les échanges commerciaux entre la France et la Chine représentaient 27 000 millions d'euros en 2007.
A l'inverse la presse chinoise, à l'image du China Daily, s'indigne devant l'impétuosité du président français et menace d'un boycott non seulement des produits français. Ce relais du parti communiste chinois aborde aussi d'éventuelles répercussions de cette affaire pour d'autres membres de l'UE.
Sur un angle plus satirique et people l'hebdomadaire américain The Phoenix classe Nicolas Sarkozy dans son top 100 des hommes les moins sexy en 2008. Même s'il n'arrive que 93e, le président français se voit reprocher son étalage public de sa vie privée, notamment sa relation avec Carla Bruni, devenu madame Sarkozy en début d'année.
Ses relations avec d'autres chefs d'Etat
Dans une récente édition, le Tagesspiegel analyse la politique étrangère du président sortant de l'UE. Le quotidien allemand constate que Sarkozy a été le plus fidèle allié de George W. Bush durant ces six mois à la tête des institutions européennes, alors que les européens eux-mêmes étaient majoritairement hostiles à cette politique transatlantique.
Le journaliste Thomas Speckmann relève aussi que l'Allemagne s'est trouvée exclue des discussions autour de la nomination de Dominique Strauss-Kahn au FMI comme des négociations sur le Proche-Orient. Pour lui le bilan européen du président français est donc bien maigre.
Enfin, le FrankfurterAllgemeine insiste sur l'amitié grandissante entre Gordon Brown et Nicolas Sarkozy depuis le début de la crise financière, et leur volonté commune d'infléchir le cours de la politique de l'Union européenne dans leur intérêt, au détriment de la position allemande, évidemment.
Sa gestion des dossiers
Pour notre confrère espagnol d'El País Lluis Bassets, le président français laisse une bonne impression. A ses discours impétueux, qui peuvent irriter, sont venus s'ajouter une énergie et une assurance qui manquait à l'UE pour reprendre sa marche en avant. La présidence française a permis de définir des politiques communes dans au moins quatre domaines: l'énergie et l'environnement, l'immigration, la défense et la sécurité.
Une vision positive que ne partage pas le quotidien allemand Der Spiegel. Ulrich Fichtner accuse "l'omniprésident président" de "dilapider la démocratie française" dans un éditorial paru le 8 décembre. Celui qui promettait l'ouverture dans ses discours de campagne semble désormais oppressant. Sarkozy joue pour lui au docteur avec une démocratie vieillissante, et ces dernières incisions mettent en danger ces organes vitaux. Le chef de l'Etat français aurait durant sa présidence remis en cause les piliers historiques que sont la séparation des pouvoirs, la liberté de la presse et la protection des minorités.
La BBC, la radio britannique constate que le fossé entre la "vieille" Europe et les nouveaux Etats membres des pays de l'Est ne s'est pas résorbé au cours de la présidence française. Pire, le volet énergétique l'aurait creusé. Le Premier ministre et le président polonais, Donald Tusk et Lech Kaczynski ont pris Sarkozy en grippe, tout comme Vaclav Klaus, le très libéral mais néanmoins anti-atlantiste président de la République tchèque, qui défend bec et ongles la libre gestion des énergies fossiles.
Le blog américain World politics review avance pour sa part une explication. Selon Judah Grunstein, Sarkozy n'a pas tenté de faire de la France un acteur proéminent sur la scène international mais plutôt de transformer l'UE en acteur incontournable. Hélas pour lui son pays n'aurait plus assez de poids, ni dans le monde, ni en Europe pour cela.
Sa personnalité
Son leadership a été apprécié des allemands, même s'il n'a jamais su trouver le ton avec Angela Merkel. Le quotidien économique Handelsblatt admire ce "petit Français avec beaucoup d'énergie", qui a polarisé l'attention, provoqué, fasciné et amusé comme personne auparavant à la même fonction. Il a marqué par son style politique la fin de l'ère Bush en ayant un rôle clé dans le dénouement du conflit en Géorgie et dans la lutte contre la crise financière. Ces six mois ont démontré la nécessité pour l'Union européenne d'avoir à sa tête une personnalité forte, venant d'un pays important.
Le Frankfurter Rundschau va regretter l'ambition et l'engagement de "l'entreprenant" Nicolas Sarkozy, alors que le président tchèque, Vaclav Klaus, eurosceptique, s'apprête à lui succéder. Même s'il reconnaît que le président français n'a pas répondu à toutes les attentes qu'on pouvait avoir de lui.
Le quotidien espagnol La Razón félicite quant à lui un Nicolas Sarkozy qui a su tenir tête à la Chine à propos de sa récente entrevue avec le dalaï lama. Le président français ne s'est pas laissé "dicter" son agenda, malgré l'enjeu économique d'une brouille avec Pékin. Il n'a pas cédé devant l'annulation du sommet UE-Chine, ni devant les chiffres du ministère chinois du commerce, qui a rappelé que les échanges commerciaux entre la France et la Chine représentaient 27 000 millions d'euros en 2007.
A l'inverse la presse chinoise, à l'image du China Daily, s'indigne devant l'impétuosité du président français et menace d'un boycott non seulement des produits français. Ce relais du parti communiste chinois aborde aussi d'éventuelles répercussions de cette affaire pour d'autres membres de l'UE.
Sur un angle plus satirique et people l'hebdomadaire américain The Phoenix classe Nicolas Sarkozy dans son top 100 des hommes les moins sexy en 2008. Même s'il n'arrive que 93e, le président français se voit reprocher son étalage public de sa vie privée, notamment sa relation avec Carla Bruni, devenu madame Sarkozy en début d'année.
Ses relations avec d'autres chefs d'Etat
Dans une récente édition, le Tagesspiegel analyse la politique étrangère du président sortant de l'UE. Le quotidien allemand constate que Sarkozy a été le plus fidèle allié de George W. Bush durant ces six mois à la tête des institutions européennes, alors que les européens eux-mêmes étaient majoritairement hostiles à cette politique transatlantique.
Le journaliste Thomas Speckmann relève aussi que l'Allemagne s'est trouvée exclue des discussions autour de la nomination de Dominique Strauss-Kahn au FMI comme des négociations sur le Proche-Orient. Pour lui le bilan européen du président français est donc bien maigre.
Enfin, le FrankfurterAllgemeine insiste sur l'amitié grandissante entre Gordon Brown et Nicolas Sarkozy depuis le début de la crise financière, et leur volonté commune d'infléchir le cours de la politique de l'Union européenne dans leur intérêt, au détriment de la position allemande, évidemment.
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