Le nouveau Premier ministre centrafricain s’appelle Mahamat Kamoun et il est nommé par Catherine Samba-Panza pour remplacer André Nzapayéké qui a démissionné le 5 août dernier. Mahamat Kamoun est de confession musulmane. C’est un financier qui a longtemps travaillé au Trésor public. Il était déjà le directeur de cabinet de l’ancien président et chef de la Seleka Michel Djotodia. Depuis le départ de ce dernier, Mahamat Kamoun était resté à la présidence en tant que ministre d’Etat, conseiller spécial de Catherine Samba-Panza, l'actuelle présidente.
« Un coup politique » de la présidente
À Bangui, les états-majors politiques ont été plutôt surpris par la nomination de Mahamat Kamoun. Même s’il figurait dans le carré des favoris, le nouveau Premier ministre n’était pas le candidat de la France, ni celui de la communauté internationale qui avait ouvertement milité pour un autre candidat. Mais cet autre candidat, Karim Meckassoua, était vigoureusement rejeté par la Seleka, car il avait été ministre du président Bozizé.
En nommant Mahamat Kamoun, peu connu des instances internationales, la présidente marque donc son indépendance vis-à-vis de la communauté internationale dont elle est parfois accusée d’être l’instrument. Mais, dans le même temps, Catherine Samba-Panza marque aussi son indépendance vis-à-vis de la Seleka, qui estimait que le poste de Premier ministre devait lui revenir.
Du coup, l’ex-rébellion explique qu’elle refusera de participer au prochain gouvernement parce qu’elle n’aurait pas été consultée. Minée par les divisions, la Seleka n’est en réalité pas parvenue à proposer à temps un candidat.
Pour autant, selon un leader de l’opposition, Catherine Samba-Panza a en fait réalisé un coup politique en choisissant ce nouveau chef de gouvernement. Mahamat Kamoun est en effet l’ex-directeur de cabinet de l’ex-président Michel Djotodia et de ce fait, difficilement contestable par les ex-rebelles. Dans le même temps, l’actuel conseiller spécial de Catherine Samba-Panza fait partie de sa garde rapprochée.
Kamoun se pose en rassembleur
Mahamat Kamoun est donc de confession musulmane, ce qui est un symbole dans le contexte actuel de tensions interreligieuses. Le chef du gouvernement, qui a accordé à RFI l'une de ses toutes premières interviews, estime pourtant que ce n'est pas ce qui a conduit la présidente à le choisir :
« Le critère confessionnel a joué un rôle mineur dans ma nomination contrairement à ce que les uns et les autres peuvent penser. Je me pose comme un homme d’Etat, un homme ouvert, rassembleur et donc la réconciliation fait partie des actions que le gouvernement de transition est appelé à mettre en œuvre en cette période difficile de notre pays. Avec tous les Centrafricains, le gouvernement et la communauté internationale, nous allons œuvrer dans ce sens. »
« Les anti-balaka, les Seleka, les Centrafricains nous connaissent, poursuit le nouveau Premier ministre. Ils savent de quoi nous sommes capables. Je vais les engager à des résultats sur les accords qui ont été signés lors du Forum de Brazzaville. Ces deux entités ont démontré aux yeux du monde entier qu’elles étaient pour la paix et qu’elles étaient prêtes à déposer leurs armes pour se consacrer à la reconstruction nationale. Donc nous avons confiance aux responsables de ces deux entités pour nous soutenir dans cette œuvre difficile de reconstruction de notre pays. »
Source : Rfi.fr
-
Élections au Botswana : ouverture des bureaux de vote
-
Le groupe jihadiste Boko Haram au Tchad, une guerre sans fin
-
Guinée: la moitié des partis politiques dissous ou suspendus par le gouvernement
-
Au Ghana, un conflit interethnique au cœur des affrontements meurtriers de Bawku
-
Niger: quatre ex-ministres toujours détenus malgré une décision de justice de les libérer