Le président Bozizé a vraiment sorti tous ses atouts, toutes ses cartes dimanche. Il est prêt à aller à Libreville « à n’importe quel moment », a-t-il précisé. Il est prêt aussi à un dialogue inclusif, y compris avec les membres de la Seleka qu’il a invités à la table des négociations, pour pouvoir arriver à confectionner un gouvernement d’union nationale. Il a également insisté sur le fait qu’il ne se représenterait pas à l’issue de son deuxième mandat en 2016, conformément à la Constitution centrafricaine.
Pourquoi le président Bozizé est-il acculé par l’arrivée des rebelles ? En trois semaines, ces derniers ont avancé jusqu’à Sibut, une ville située à 160 km de la capitale. Et si ces rebelles sont rentrés dans les zones que l’armée loyaliste avait évacuées, autrement dit pratiquement sans combats, il n’empêche que le rapport de force sur le terrain n’apparaît pas en faveur du président. Pas plus tard qu’hier, les rebelles de la Seleka menaçaient de rentrer sur Bangui si leurs revendications n’étaient pas exhaussées.
Prudence et inquiétude
Chez les Centrafricains, prédomine tout à la fois un sentiment de soulagement, prudence, inquiétude. L’opposition démocratique, pour ne citer qu’elle, salue la volonté d’apaisement du président tout en précisant qu’il fallait maintenant que les actes suivent et que les questions de fond sur le plan sécuritaire, économique soient abordées. Beaucoup estiment que le président a fait des promesses le dos au mur et attendent de voir se concrétiser ces promesses.
A Bangui cependant, c’est l’inquiétude qui prime, même si la journée d’hier a ranimé un peu l’espoir d’une sortie de crise politique.
Enfin, le président centrafricain a aussi demandé à rencontrer son homologue français. François Hollande n’a pas répondu. François Bozizé appelle à la fin des hostilités et réclame la sécurité pour les ressortissants étrangers. L’armée française accentue son déploiement en reforçant ses rangs.
Source : Rfi.fr
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