La sortie du Chef de l’Etat, le week-end dernier, à la « Tribune » de Canal Info, Océan Fm et la Sentinelle a mobilisé les médias sur nombre d’aspects politiques, économiques et sociaux. Le dialogue politique, la friperie, la banque verte…La presse en a abondamment fait ses choux gras. Mais une information de taille est, nous semble-t, passée entre les mailles de la veille médiatique : la candidature de Wade qui pourrait être invalidée en 2012 par le Conseil constitutionnel, juge des élections. Cette nouvelle émane du constitutionnaliste Ismaïlia Madior Fall, invité dimanche dernier à l’émission Remue ménage de la Rfm en compagnie du journaliste Adama Gaye. Voici l’exposé des motifs.
En bon technicien du droit, le professeur d’université cite d’abord l’article 27 de la Constitution qui dispose : « La durée du mandat du Président de la République est de sept ans (cinq avant la modification). Le mandat est renouvelable une seule fois ». Par conséquent il ne peut faire plus de deux mandats. Mais cette limitation est intervenue dans la constitution de 2001 après l’élection de 2000. Elle ne serait donc pas applicable au chef de l’Etat en raison de la non rétroactivité des lois qui légifèrent en principe pour l’avenir.
Seulement, cette même constitution du 22 janvier 2001 précise de manière expresse que toutes les dispositions de ladite constitution s’appliquent au chef de l’Etat sauf la durée du mandat qui a été ramené de sept à cinq ans. « Le Président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu’à son terme. Toutes les autres dispositions de la présente Constitution lui sont applicables », dit la charte fondamentale en son article 104 dans les dispositions transitoires. Ainsi cette lecture possible rendrait impossible la candidature annoncée de Me Abdoulaye Wade pour l’élection présidentielle à venir ! Mais ces deux interprétations devront passer au crible de l’arbitrage du Conseil constitutionnel dont le mandat de la présidente arrive bientôt à expiration. Saisi, au moment du dépôt des candidatures, de cette irrecevabilité alléguée , il lui incombera et à lui seul la responsabilité de donner une décision tranchée, la bonne interprétation.
Et il ne pourrait, pensons-nous, que dire oui ou non et nullement invoquer une quelconque incompétence. Cela nous amène à nous poser la question de savoir si le Président Abdoulaye Wade, juriste, fin tacticien et manœuvrier politique qu’il est, n’a pas déjà sous la manche une solution de rechange pour parer à cette éventualité. Soit réviser la Constitution, ce ne serait pas une première, pour le rendre moins équivoque , soit préparer un autre candidat. Ce qui repose le débat sur sa succession.
Du haut de la « Tribune », l’homme fort de Dakar, 84 ans, a affirmé n’avoir pas encore pensé à léguer le pouvoir à son fils comme on l’en accuse. Le cas échéant, il aviserait. Ce qui peut accréditer donc la probabilité ou à tout le moins l’éventualité qu’il ne se représente pas. Le socialiste en chef Ousmane Tanor Dieng disait récemment que la candidature de Wade était une diversion, au profit de qui ? Karim Wade, l’ « expert financier de génie » ou le « jardinier des rêves » Idrissa Seck ? La réponse se précisera au fil du temps qui nous sépare de 2012. Le poste de vice-président en veilleuse, rallumé, pourrait éclairer davantage notre lanterne les plans du « maître du jeu » masqués par les contours flous du fameux dialogue politique. Ce serpent de mer fiévreusement relancé par la médiation de Tivaouane et surtout la lettre incendiaire du président du Sénat. Pape Diop en réaction à l’interpellation de Benno Siggil Sénégal qui lui demandait de faire constater, en tant qu’intérimaire du président de la République, l’incapacité de Me Wade à diriger le pays a taillé des croupières aux leaders de l’opposition. Ce qui démontre une fois de plus que la bataille pour le fauteil présidentiel sera rude. Tous les coups seront permis au grand dam du pauvre citoyen.
Abdoulaye SYLLA
syllaye@gmail.com
En bon technicien du droit, le professeur d’université cite d’abord l’article 27 de la Constitution qui dispose : « La durée du mandat du Président de la République est de sept ans (cinq avant la modification). Le mandat est renouvelable une seule fois ». Par conséquent il ne peut faire plus de deux mandats. Mais cette limitation est intervenue dans la constitution de 2001 après l’élection de 2000. Elle ne serait donc pas applicable au chef de l’Etat en raison de la non rétroactivité des lois qui légifèrent en principe pour l’avenir.
Seulement, cette même constitution du 22 janvier 2001 précise de manière expresse que toutes les dispositions de ladite constitution s’appliquent au chef de l’Etat sauf la durée du mandat qui a été ramené de sept à cinq ans. « Le Président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu’à son terme. Toutes les autres dispositions de la présente Constitution lui sont applicables », dit la charte fondamentale en son article 104 dans les dispositions transitoires. Ainsi cette lecture possible rendrait impossible la candidature annoncée de Me Abdoulaye Wade pour l’élection présidentielle à venir ! Mais ces deux interprétations devront passer au crible de l’arbitrage du Conseil constitutionnel dont le mandat de la présidente arrive bientôt à expiration. Saisi, au moment du dépôt des candidatures, de cette irrecevabilité alléguée , il lui incombera et à lui seul la responsabilité de donner une décision tranchée, la bonne interprétation.
Et il ne pourrait, pensons-nous, que dire oui ou non et nullement invoquer une quelconque incompétence. Cela nous amène à nous poser la question de savoir si le Président Abdoulaye Wade, juriste, fin tacticien et manœuvrier politique qu’il est, n’a pas déjà sous la manche une solution de rechange pour parer à cette éventualité. Soit réviser la Constitution, ce ne serait pas une première, pour le rendre moins équivoque , soit préparer un autre candidat. Ce qui repose le débat sur sa succession.
Du haut de la « Tribune », l’homme fort de Dakar, 84 ans, a affirmé n’avoir pas encore pensé à léguer le pouvoir à son fils comme on l’en accuse. Le cas échéant, il aviserait. Ce qui peut accréditer donc la probabilité ou à tout le moins l’éventualité qu’il ne se représente pas. Le socialiste en chef Ousmane Tanor Dieng disait récemment que la candidature de Wade était une diversion, au profit de qui ? Karim Wade, l’ « expert financier de génie » ou le « jardinier des rêves » Idrissa Seck ? La réponse se précisera au fil du temps qui nous sépare de 2012. Le poste de vice-président en veilleuse, rallumé, pourrait éclairer davantage notre lanterne les plans du « maître du jeu » masqués par les contours flous du fameux dialogue politique. Ce serpent de mer fiévreusement relancé par la médiation de Tivaouane et surtout la lettre incendiaire du président du Sénat. Pape Diop en réaction à l’interpellation de Benno Siggil Sénégal qui lui demandait de faire constater, en tant qu’intérimaire du président de la République, l’incapacité de Me Wade à diriger le pays a taillé des croupières aux leaders de l’opposition. Ce qui démontre une fois de plus que la bataille pour le fauteil présidentiel sera rude. Tous les coups seront permis au grand dam du pauvre citoyen.
Abdoulaye SYLLA
syllaye@gmail.com
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