Karim Wade, gestionnaire de l'Anoci
Ces quelques morceaux rapportés par la presse donnent le tournis. Selon Abdou Latif Coulibaly, « 750 millions sont dépensés rien que l’aménagement des locaux de l’Anoci, soit l’équivalent de la construction d’un immeuble à 10 étages’’.
(…) Dans cette somme, il y a 687 millions pour le bureau du président de l’Anoci Karim Wade ; 26 millions pour le cloisonnement du bureau de son garde du corps, 10 millions pour une lampe qui trône au dessus de sa tête, 9 millions pour un appareil photo » !
D’après toujours le pamphlétaire, « contrairement à l’idée répandue par les tenants du pouvoir tendant à faire croire que les travaux de l’Anoci n’ont coûté aucun franc aux contribuables sénégalais, l’Anoci a intégralement coûté au Sénégal, déduite la somme de 26 milliards pour la rénovation du Méridien Président ».
Ce qui semble choquer le plus M. Coulibaly, c’est le détournement de destination vers l’Anoci de financements pour des infrastructures prévues initialement pour des régions de l’intérieur. C’est donc un véritable pavé dans la mare du ci-devant président de l’Anoci et actuel très puissant ministre d’Etat. Karim Wade, on se le rappelle, s’était montré « extrêmement » satisfait devant « son » Conseil de surveillance et devant les députés de l’Assemblée nationale.
Si le réquisitoire de Coulibaly fait déjà fureur, c’est notamment en raison de la réputation d’enquêteur et de journaliste d’investigation qu’il traîne mais aussi du fait des sommes colossales que draine la gestion de l’Anoci. Ces deux facteurs viennent ainsi rencontrer une profonde soif de savoir comment ont été utilisées les ressources du contribuable sénégalais lors de ce sommet de l’OCI qui a duré deux jours (13-14 mars 2008).
Cette instruction à charge de Latif et l’autre instruction à décharge du Conseil de surveillance dirigée par Karim, pour utiles qu’elles soient ne peuvent totalement étancher la soif de vérité des citoyens sénégalais. L’auteur de la nouvelle parution ne semble pas s’être trompé quand il déclare que le livre n’a fait que la moitié du travail. Il est donc urgent de confier le reste du travail à un organe indépendant pour le contrôle a posteriori des comptes et travaux de l’Anoci. L’idéal serait qu’il soit un cabinet d’audit international pour lever tout soupçon de pression ou de subordination.
A défaut, la Cour des Comptes, connu pour sa rigueur mais aussi pour ses moyens matériels et humains limités, pourrait faire l’affaire. Elle a encore le mérite de bénéficier encore de la confiance de nombreux Sénégalais contrairement à l’Inspection générale d’Etat (IGE), corps d’élite de l’Administration mais qui dépend directement de la Présidence, notamment de son secrétaire général, Abdoulaye Baldé qui était le directeur exécutif de l’Anoci. Il ne peut donc être juge et partie. Egalement le traitement du dossier des Chantiers de Thiès par l’IGE laisse encore une forte odeur nauséeuse dissipée avec peine par la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice.
Pour couper court à cette lancinante polémique, il est plus que salutaire de tirer rigoureusement au clair le financement et les travaux de l’Anoci. Cette lanterne ne peut être éclairée que par une instance suffisamment autonome et outillée. Les sempiternels appels au débat ou face-à-face peuvent orner la galerie des médias et de l’opinion publique mais ils ne règleront pas fondamentalement la question. Et bonjour le flagrant délire continu !
Abdoulaye SYLLA
syllaye@gmail.com
(…) Dans cette somme, il y a 687 millions pour le bureau du président de l’Anoci Karim Wade ; 26 millions pour le cloisonnement du bureau de son garde du corps, 10 millions pour une lampe qui trône au dessus de sa tête, 9 millions pour un appareil photo » !
D’après toujours le pamphlétaire, « contrairement à l’idée répandue par les tenants du pouvoir tendant à faire croire que les travaux de l’Anoci n’ont coûté aucun franc aux contribuables sénégalais, l’Anoci a intégralement coûté au Sénégal, déduite la somme de 26 milliards pour la rénovation du Méridien Président ».
Ce qui semble choquer le plus M. Coulibaly, c’est le détournement de destination vers l’Anoci de financements pour des infrastructures prévues initialement pour des régions de l’intérieur. C’est donc un véritable pavé dans la mare du ci-devant président de l’Anoci et actuel très puissant ministre d’Etat. Karim Wade, on se le rappelle, s’était montré « extrêmement » satisfait devant « son » Conseil de surveillance et devant les députés de l’Assemblée nationale.
Si le réquisitoire de Coulibaly fait déjà fureur, c’est notamment en raison de la réputation d’enquêteur et de journaliste d’investigation qu’il traîne mais aussi du fait des sommes colossales que draine la gestion de l’Anoci. Ces deux facteurs viennent ainsi rencontrer une profonde soif de savoir comment ont été utilisées les ressources du contribuable sénégalais lors de ce sommet de l’OCI qui a duré deux jours (13-14 mars 2008).
Cette instruction à charge de Latif et l’autre instruction à décharge du Conseil de surveillance dirigée par Karim, pour utiles qu’elles soient ne peuvent totalement étancher la soif de vérité des citoyens sénégalais. L’auteur de la nouvelle parution ne semble pas s’être trompé quand il déclare que le livre n’a fait que la moitié du travail. Il est donc urgent de confier le reste du travail à un organe indépendant pour le contrôle a posteriori des comptes et travaux de l’Anoci. L’idéal serait qu’il soit un cabinet d’audit international pour lever tout soupçon de pression ou de subordination.
A défaut, la Cour des Comptes, connu pour sa rigueur mais aussi pour ses moyens matériels et humains limités, pourrait faire l’affaire. Elle a encore le mérite de bénéficier encore de la confiance de nombreux Sénégalais contrairement à l’Inspection générale d’Etat (IGE), corps d’élite de l’Administration mais qui dépend directement de la Présidence, notamment de son secrétaire général, Abdoulaye Baldé qui était le directeur exécutif de l’Anoci. Il ne peut donc être juge et partie. Egalement le traitement du dossier des Chantiers de Thiès par l’IGE laisse encore une forte odeur nauséeuse dissipée avec peine par la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice.
Pour couper court à cette lancinante polémique, il est plus que salutaire de tirer rigoureusement au clair le financement et les travaux de l’Anoci. Cette lanterne ne peut être éclairée que par une instance suffisamment autonome et outillée. Les sempiternels appels au débat ou face-à-face peuvent orner la galerie des médias et de l’opinion publique mais ils ne règleront pas fondamentalement la question. Et bonjour le flagrant délire continu !
Abdoulaye SYLLA
syllaye@gmail.com
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