Mme Aïda Mbodj, 4è vice-présidente de l’Assemblée nationale et maire de Bambey n’est pas souvent citée en référence dans le landerneau politique, à tort ou à raison. Mais force est de reconnaître que sa dernière sortie courageuse contre ses frères et sœurs libéraux mérite de figurer dans la rubrique, mi-ironique mi-sérieuse, de Walf’Grand-Place intitulée « Moo ñu Saf » (Cela nous plaît). L’ancienne ministre de la famille s’est insurgée, le week-end dernier, contre les nombreuses déclarations médiatiques et théâtrales des responsables du Pds visant à soutenir la candidature du président Abdoulaye Wade pour 2012. Elle leur suggère de retourner à leurs bases et aux préoccupations des populations, s’ils veulent vraiment ce triomphe chanté urbi et orbi.
La critique de Mme Aïda Mbodj est pour le moins fondée eu égard aux récurrentes manifestations et rencontres organisées par des fédérations et autres sections du Pds pour adouber cette candidature. Des femmes libérales de Kaolack ont même proposé à cette fin de se cotiser pour offrir à leur leader les 100 millions annoncés pour la caution. Elles auraient été mieux inspirées d’utiliser cette somme pour les inondations, l’insalubrité et le paludisme qui étouffent les populations éprouvées de cette localité. Passons. Mais pour correcte qu’elle soit, la critique de Mme Aïda, démissionnaire du poste de ministre de la Transformation des produits agricoles, aurait été plus juste si elle visait au-delà des « lampistes », le «commanditaire » de cette vaste entreprise de ruse.
En réalité, c’est le chef de l’Etat qui a donné le la à cette symphonie, que dis-je, cette cacophonie en annonçant prématurément sa candidature, sujette à caution. Beaucoup d’observateurs et analystes sont même convaincus que cette énième bravade n’est destinée qu’à chercher une unité de façade et à réveiller un parti atteint de son coma profond après les locales du 22 mars dernier, quitte à installer le pays dans une campagne électorale inopportune. La pré-campagne en cours menée par le camp présidentiel est plus que ludique. Un divertissement national favorisé par le système médiatique. Il ne suffit que de regarder la dégradation continue des conditions de vie des citoyens sénégalais pour savoir où se trouvent les priorités. Mais cela pèse léger devant les agendas politiciens.
A la même question posée à Sarkozy, le 15 octobre dernier par le Figaro, « Vous êtes à mi-mandat. Serez-vous à nouveau candidat en 2012 ? », le président français malgré son énergie débordante répond sereinement : « C'est une question qui se posera dans le courant de l'année 2011 pas avant. Je veux faire de mon mandat cinq années utiles pour la France. J'ai à mes côtés un très bon premier ministre, un gouvernement qui fait preuve d'une grande solidarité et un parti majoritaire qui a atteint un niveau que nous n'aurions jamais imaginé, (…) Je suis déterminé à me battre contre toutes les forces de l'immobilisme et de la réaction. Je veux une France compétitive, juste, moderne, de plain pied dans le XXI ème siècle. Pour la suite, en conscience, je ne suis pas encore prêt à répondre. Et croyez bien que cette réponse est sincère.»
Son homologue sénégalais aurait dû, nous le pensons, adopter la même réserve républicaine en laissant le soin à l’avenir de déterminer s’il sera ou non candidat. En effet, un président élu auquel il reste environ trois ans de mandat n’a pas à en briguer virtuellement un autre alors qu’il a présentement les moyens d’agir. C’est ce qu’on appelle du bluff : parole ou attitude qui cherche à impressionner en faisant illusion. Ses partisans reprennent la balle au rebond et se lancent dans la course avant même le top départ de l’arbitre électoral. Une attitude que le député toujours libéral Wack Ly qualifie de « fumisterie ». Pour le jeune parlementaire de Nioro, le Pds risque de s’essouffler dans cette course de fond avec cette agitation électoraliste. Remaniement perpétuel et dialogue politique peu substantiel et mystérieux ne sont-ils pas que des séquences de ce scénario de vaudeville à ciel ouvert.
Abdoulaye SYLLA
syllaye@gmail.com
La critique de Mme Aïda Mbodj est pour le moins fondée eu égard aux récurrentes manifestations et rencontres organisées par des fédérations et autres sections du Pds pour adouber cette candidature. Des femmes libérales de Kaolack ont même proposé à cette fin de se cotiser pour offrir à leur leader les 100 millions annoncés pour la caution. Elles auraient été mieux inspirées d’utiliser cette somme pour les inondations, l’insalubrité et le paludisme qui étouffent les populations éprouvées de cette localité. Passons. Mais pour correcte qu’elle soit, la critique de Mme Aïda, démissionnaire du poste de ministre de la Transformation des produits agricoles, aurait été plus juste si elle visait au-delà des « lampistes », le «commanditaire » de cette vaste entreprise de ruse.
En réalité, c’est le chef de l’Etat qui a donné le la à cette symphonie, que dis-je, cette cacophonie en annonçant prématurément sa candidature, sujette à caution. Beaucoup d’observateurs et analystes sont même convaincus que cette énième bravade n’est destinée qu’à chercher une unité de façade et à réveiller un parti atteint de son coma profond après les locales du 22 mars dernier, quitte à installer le pays dans une campagne électorale inopportune. La pré-campagne en cours menée par le camp présidentiel est plus que ludique. Un divertissement national favorisé par le système médiatique. Il ne suffit que de regarder la dégradation continue des conditions de vie des citoyens sénégalais pour savoir où se trouvent les priorités. Mais cela pèse léger devant les agendas politiciens.
A la même question posée à Sarkozy, le 15 octobre dernier par le Figaro, « Vous êtes à mi-mandat. Serez-vous à nouveau candidat en 2012 ? », le président français malgré son énergie débordante répond sereinement : « C'est une question qui se posera dans le courant de l'année 2011 pas avant. Je veux faire de mon mandat cinq années utiles pour la France. J'ai à mes côtés un très bon premier ministre, un gouvernement qui fait preuve d'une grande solidarité et un parti majoritaire qui a atteint un niveau que nous n'aurions jamais imaginé, (…) Je suis déterminé à me battre contre toutes les forces de l'immobilisme et de la réaction. Je veux une France compétitive, juste, moderne, de plain pied dans le XXI ème siècle. Pour la suite, en conscience, je ne suis pas encore prêt à répondre. Et croyez bien que cette réponse est sincère.»
Son homologue sénégalais aurait dû, nous le pensons, adopter la même réserve républicaine en laissant le soin à l’avenir de déterminer s’il sera ou non candidat. En effet, un président élu auquel il reste environ trois ans de mandat n’a pas à en briguer virtuellement un autre alors qu’il a présentement les moyens d’agir. C’est ce qu’on appelle du bluff : parole ou attitude qui cherche à impressionner en faisant illusion. Ses partisans reprennent la balle au rebond et se lancent dans la course avant même le top départ de l’arbitre électoral. Une attitude que le député toujours libéral Wack Ly qualifie de « fumisterie ». Pour le jeune parlementaire de Nioro, le Pds risque de s’essouffler dans cette course de fond avec cette agitation électoraliste. Remaniement perpétuel et dialogue politique peu substantiel et mystérieux ne sont-ils pas que des séquences de ce scénario de vaudeville à ciel ouvert.
Abdoulaye SYLLA
syllaye@gmail.com
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