La responsable politique du PDS de Diourbel et député, Aminata Tall
Nos confrères de l’Observateur nous ont gratifié ce mercredi de ce que dans le jargon de la presse on appelle un scoop. Ce n’est une mince affaire que de décrocher une grande interview avec une femme politique de la trempe d’Aminata Tall, surtout quand celle-ci s’est emmurée dans un silence énigmatique depuis presque trois ans. Un entretien riche en enseignements dont le premier est le suivant : la pasionaria du PDS est très fâchée d’où ce coup de gueule dans l’Observateur qui doit lui faire beaucoup de bien. Elle a vidé tout ce qu’elle avait gardé dans son cœur. Elle avait bien des choses à dire et a beaucoup réfléchi, en choisissant bien son moment et ses mots, avant de se lâcher.
L’entretien est agréable et à lire et la dame fait étalage de sa science avec une rhétorique agrémentée de référence aussi bien philosophique qu’historique, où elle cite pêle-mêle le pape Pie XI, Antonio Gramsci, Alexis de Tocqueville, Margaret Thatcher, Martin Luther King et Barack Obama. Tout cela pour une seule chose : extérioriser une rancœur. Une rancœur tenace qui explique la virulence des propos de l’ex maire de Diourbel à l’égard de celui qui est encore son chef de parti.
Des propos qui n’ont rien à envier aux attaques d’un Moustapha Niasse, Amath Dansokho ou autre Ousmane Tanor Dieng. Elle a tenu des propos d’opposants critiquant tous les actes posés dernièrement par Me Abdoulaye Wade. Les vacances du Président, le monument de la renaissance, l’ANOCI, le MCA, rien tout cela ne trouve grâce à ses yeux.
Aminata Tall en veut à Me Abdoulaye Wade. C’est la conclusion à laquelle on aboutit en terminant de lire l’entretien qu’elle a accordé à l’Observateur. «Le mal du PDS, c’est Abdoulaye Wade», déclare celle à qui nos confrères font dire que le pape du sopi est «machiavélique». Il lui a fallu plus de vingt ans de compagnonnage et presque trois années de réflexion pour découvrir le vrai visage de Me Abdoulaye Wade. Elle en a mis du temps, est-on tenté de se dire. La vérité, c’est que les motivations d’Aminata Tall sont autres. Quand bien même ce qu’elle dit est vrai, pourquoi lui a-t-il fallu tout ce temps pour se rendre compte que l’homme qu’elle a servi avec tant d’abnégation pendant toutes ces années est diabolique ? Ce qu’il y a, c’est qu’elle se cherche des raisons acceptables de quitter ce qu’elle appelle «un navire sans boussole». Un navire qui prend l’eau de toute part. Et comme on dit, dans pareille circonstance, les rats quittent.
Aminata Tall ne le dit pas explicitement, elle suggère en fait qu’Abdoulaye Wade lui a fait des promesses qu’il n’a pas tenues. Cela pourrait donc expliquer entre autres raisons, sa colère. Et à chaque fois, la chanson est toujours la même. Avant-hier, c’était Idrissa Seck, hier Maky Sall, aujourd’hui c’est Aminata Tall. Trois responsables libéraux qui se croyaient incontournables au Parti démocratique sénégalais et tombés subitement en disgrâce. Autrefois serviteurs zélés du maître, ils se rendent subitement compte qu’il est infréquentable et qu’il est la source de tous les malheurs du Sénégal. C’est dire que leurs critiques à l’encontre d’Abdoulaye Wade, aussi fondées qu’elles puissent être, manquent de crédit et d’honnêteté. On ne peut s’empêcher de se demander (ou de leur demander) s’ils étaient encore tous les trois aux affaires avec tous les honneurs qu’ils croient être de leur rang, ils auraient eu l’attitude qu’ils ont aujourd’hui ? Ce n’est donc pas faux qu’en politique, les postures expliquent les prises de position.
Aminata Tall est donc la dernière déçue de l’Alternance qui tente de prendre ses responsabilités et trace sa voie. Et elle n’hésite pas à tendre la main à Idrissa Seck et à Macky Sall, quitte à passer l’éponge sur les différends qui l’avaient opposés aux deux anciens Premiers ministres. Mais, elle hésite encore à couper définitivement les ponts avec son maître. Elle aimerait bien que ce dernier la retienne. Ces dernières sorties fracassantes, sous forme d’attaques virulentes, sont en réalité des appels du pied à Me Abdoulaye Wade, du genre «retiens moi sinon je m’en vais». Et elle finira bien par s’en aller, parce qu’apparemment, elle ne fait plus partie des plans du chef de l’Etat dans la nouvelle orientation qu’il veut donner à son action politique. Une pilule amère qu’Aminata Tall a bien du mal à avaler. Elle aurait bien aimé être à la place d’une Awa Ndiaye ou d’une Innocence Ntap Ndiaye. Il faut même reconnaître que les caprices de cette grande dame, sous fond de menaces sont de nature à exaspérer Me Abdoulaye Wade qui semble être résolu à ne pas réagir face à son petit jeu pour voir ce qu’elle peut bien faire.
L’alternative qui s’offre à elle est bien simple : rester dans au PDS et continuer à avaler des couleuvres – ce qu’elle semble ne plus être disposée à faire – ou claquer la porte pour aller garnir les rangs de l’opposition – ce qu’elle hésite encore à faire.
Samba Dialimpa BADJI
Rédacteur en Chef
Océan FM
www.oceanfm.sn
L’entretien est agréable et à lire et la dame fait étalage de sa science avec une rhétorique agrémentée de référence aussi bien philosophique qu’historique, où elle cite pêle-mêle le pape Pie XI, Antonio Gramsci, Alexis de Tocqueville, Margaret Thatcher, Martin Luther King et Barack Obama. Tout cela pour une seule chose : extérioriser une rancœur. Une rancœur tenace qui explique la virulence des propos de l’ex maire de Diourbel à l’égard de celui qui est encore son chef de parti.
Des propos qui n’ont rien à envier aux attaques d’un Moustapha Niasse, Amath Dansokho ou autre Ousmane Tanor Dieng. Elle a tenu des propos d’opposants critiquant tous les actes posés dernièrement par Me Abdoulaye Wade. Les vacances du Président, le monument de la renaissance, l’ANOCI, le MCA, rien tout cela ne trouve grâce à ses yeux.
Aminata Tall en veut à Me Abdoulaye Wade. C’est la conclusion à laquelle on aboutit en terminant de lire l’entretien qu’elle a accordé à l’Observateur. «Le mal du PDS, c’est Abdoulaye Wade», déclare celle à qui nos confrères font dire que le pape du sopi est «machiavélique». Il lui a fallu plus de vingt ans de compagnonnage et presque trois années de réflexion pour découvrir le vrai visage de Me Abdoulaye Wade. Elle en a mis du temps, est-on tenté de se dire. La vérité, c’est que les motivations d’Aminata Tall sont autres. Quand bien même ce qu’elle dit est vrai, pourquoi lui a-t-il fallu tout ce temps pour se rendre compte que l’homme qu’elle a servi avec tant d’abnégation pendant toutes ces années est diabolique ? Ce qu’il y a, c’est qu’elle se cherche des raisons acceptables de quitter ce qu’elle appelle «un navire sans boussole». Un navire qui prend l’eau de toute part. Et comme on dit, dans pareille circonstance, les rats quittent.
Aminata Tall ne le dit pas explicitement, elle suggère en fait qu’Abdoulaye Wade lui a fait des promesses qu’il n’a pas tenues. Cela pourrait donc expliquer entre autres raisons, sa colère. Et à chaque fois, la chanson est toujours la même. Avant-hier, c’était Idrissa Seck, hier Maky Sall, aujourd’hui c’est Aminata Tall. Trois responsables libéraux qui se croyaient incontournables au Parti démocratique sénégalais et tombés subitement en disgrâce. Autrefois serviteurs zélés du maître, ils se rendent subitement compte qu’il est infréquentable et qu’il est la source de tous les malheurs du Sénégal. C’est dire que leurs critiques à l’encontre d’Abdoulaye Wade, aussi fondées qu’elles puissent être, manquent de crédit et d’honnêteté. On ne peut s’empêcher de se demander (ou de leur demander) s’ils étaient encore tous les trois aux affaires avec tous les honneurs qu’ils croient être de leur rang, ils auraient eu l’attitude qu’ils ont aujourd’hui ? Ce n’est donc pas faux qu’en politique, les postures expliquent les prises de position.
Aminata Tall est donc la dernière déçue de l’Alternance qui tente de prendre ses responsabilités et trace sa voie. Et elle n’hésite pas à tendre la main à Idrissa Seck et à Macky Sall, quitte à passer l’éponge sur les différends qui l’avaient opposés aux deux anciens Premiers ministres. Mais, elle hésite encore à couper définitivement les ponts avec son maître. Elle aimerait bien que ce dernier la retienne. Ces dernières sorties fracassantes, sous forme d’attaques virulentes, sont en réalité des appels du pied à Me Abdoulaye Wade, du genre «retiens moi sinon je m’en vais». Et elle finira bien par s’en aller, parce qu’apparemment, elle ne fait plus partie des plans du chef de l’Etat dans la nouvelle orientation qu’il veut donner à son action politique. Une pilule amère qu’Aminata Tall a bien du mal à avaler. Elle aurait bien aimé être à la place d’une Awa Ndiaye ou d’une Innocence Ntap Ndiaye. Il faut même reconnaître que les caprices de cette grande dame, sous fond de menaces sont de nature à exaspérer Me Abdoulaye Wade qui semble être résolu à ne pas réagir face à son petit jeu pour voir ce qu’elle peut bien faire.
L’alternative qui s’offre à elle est bien simple : rester dans au PDS et continuer à avaler des couleuvres – ce qu’elle semble ne plus être disposée à faire – ou claquer la porte pour aller garnir les rangs de l’opposition – ce qu’elle hésite encore à faire.
Samba Dialimpa BADJI
Rédacteur en Chef
Océan FM
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