Il y a d'abord une longue conversation sur les modalités du coup d'Etat. Face à la caméra, un homme dont on ne voit pas le visage se présente comme un agent français proche des services de renseignements. Face à lui, le général Mokoko, dont on entend seulement la voix.
« D'autres, on dira qu'ils se sont débattus »
Il y décrit dans le détail le dispositif de sécurité autour du président Sassou-Nguesso, et discute de la liste des officiers supérieurs qu'il faudra neutraliser pour prendre le pouvoir. Sont évoqués, entre autres, le chef d'état-major de l'armée de terre et le commandant de la garde présidentielle. « Il y a des gens que l'on va arrêter qu'on va juger », « d'autres dont on dira qu’ils se sont débattus ». « C'est des dommages collatéraux », précise son interlocuteur.
Dans une deuxième partie, on voit l'ancien chef d'état-major, face caméra cette fois, en train de répéter l'adresse à la nation qu'il prononcerait au moment de sa prise de pouvoir. La scène ressemble à un média training. Il dit aux Congolais ses regrets « d'avoir eu recours à la force » et agir « par devoir plutôt que par ambition personnelle ».
Applaudissements dans la pièce. Sourire gêné de Jean-Marie Michel Mokoko. La vidéo s’achève sur un étonnant débriefing entre le général et ses étranges partenaires.
Des images qui tombent à point nommé
Cette vidéo sort à point nommé, samedi, juste après l'officialisation de la candidature du général Mokoko devant ses partisans. Elle apparaît d'abord sur des sites internet présentés comme proches du pouvoir, avant d'être relayée par plusieurs médias. Pourtant, cette vidéo ne date pas d'hier. Elle a été tournée en 2007 et non en 2003 comme croit se souvenir le général et elle circulait depuis plusieurs mois dans les milieux journalistiques.
A-t-elle donc été opportunément exhumée pour discréditer une candidature gênante pour Brazzaville ? C'est en tout cas ce qu'affirme l'ancien conseiller paix et sécurité du président Denis Sassou-Nguesso. La vidéo présente le général Mokoko en apprenti putschiste, prêt à s'allier à agents douteux pour faire tomber le président du Congo. Elle est tournée dans les locaux parisiens de Me Sylvain Maïer, connu pour avoir trempé dans de sombres affaires d'influence.
Le général Mokoko assure avoir été « piégé » par cet avocat qualifié de « véreux ». Et affirme avoir pris les devants en rapportant il y a quelques années l'affaire au patron des services de renseignements congolais. A ce moment-là, selon lui, un compromis aurait été trouvé pour que l'histoire « se règle en famille ». Reste aujourd'hui un document à charge contre un adversaire sérieux pour le chef de l'Etat et de nombreuses questions sur les conséquences de ces images sur la présidentielle à venir.
Source: Rfi.fr
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