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Dadis Camara : grandeur et décadence d’un capitaine fantasque

Qui ne se souvient du désormais célèbre « Dadis Show » que les internautes du monde entier téléchargent dans leurs machines, partagés entre l’incrédulité et le fou rire ? Ce mauvais feuilleton, servi pendant longtemps aux Guinéens comme une vulgaire telenovela a d’abord amusé puis carrément indigné devant les douteuses facéties d’un obscur soldat parvenu au sommet de l’Etat par un incroyable concours de circonstances.



Dadis Camara : grandeur et décadence d’un capitaine fantasque
On pouvait y voir, selon les saisons, le fantasque capitaine passer en direct un savon mémorable à l’ambassadeur d’un pays étranger ou humilier un officier supérieur qui l’avait pourtant eu sous ses ordres. Entouré de cerbères armés jusqu’aux dents et qu’on croirait tout droit sorti d’une mauvaise bande dessinée, Dadis Camara, très pâle copie du regretté capitaine Thomas Sankara, vociférait, fulminait, vitupérait, éructait, prenant un malin plaisir à écraser de sa superbe les malheureux qui « comparaissaient » devant son si spécial tribunal télévisuel. Baragouinant un français qui ferait honte à un Tirailleur de la Grande guerre, le capitaine qui aimait tellement s’écouter parler, avait franchi toutes les limites du ridicule en invitant les caméras de France 24, qui n’en revenaientt pas de cet incroyable scoop, jusque dans...sa chambre à coucher ! Beaucoup d’eau ayant coulé sous les ponts après l’attentat commis par son ancien aide de camp qui a failli le faire passer de vie à trépas, le contraste était saisissant entre le volubile officier qui assurait naguère le spectacle et l’homme extrêmement affaibli qu’on a vu à Ouagadougou parapher un accord de paix. L’homme jadis si fringant dans son uniforme mais quasiment réduit à l’état de zombie dans son costume civil, avec cette horrible balafre qui lui mangeait la moitié du crâne, faisait vraiment pitié à voir. Hier véritable attraction d’un cirque médiatique, Dadis est devenu une sorte de bête curieuse que les caméras ont complaisamment montré dans une sorte de voyeurisme malsain. C’est la rançon de la gloire dans nos tristes tropiques où la roche Tarpéienne n’est jamais loin du Capitole pour les satrapes. La preuve par Mobutu Sese Seko, Idi Amine Dada, Bokassa et autres tyrans ubuesques qui sont tous allés jusqu’au bout de leur folie. Moussa Dadis Camara vient de rallonger cette liste des autocrates au petit pied qui ont tout raté. Même leur sortie de scène.

Barka Ba

Mame Coumba Diop

Mardi 19 Janvier 2010 - 00:40


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