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Daka, la baie de Hann défigurée

Au bout de la route sableuse qui part du cimetière Bel Air, nous apercevons la baie de Hann. Superbe et immense. Elle nous offre une vue somptueuse sur Dakar et sur l’île de Gorée. Mais dès que les regards quittent le grand large et se rapprochent de nos pieds, le spectacle est terrifiant. Des déchets à perte de vue sur toute la plage. Des bouteilles, des sacs en plastiques, des cannettes, des bouts de verre, des piles…



Daka, la baie de Hann défigurée
L’océan charrie chaque jour son lot d’immondices et les pêcheurs lébous qui vivent au bord de l’océan viennent déverser leurs poubelles sur la plage. Ils font ainsi depuis des siècles et n’ont guère l’intention de changer leurs habitudes. Mais l’arrivée massive du plastique fait que ces pratiques contribuent au “désastre écologique”. Selon RFI (Radio France internationale), la baie de Hann figure en bonne place dans le classement des plages plus polluées du monde.

L’eau de la baie est noire, comme gluante. Les rejets d’hydrocarbures, des dégazages sont fréquents. Des milliers de poissons morts jonchent la plage. Des grosses sardines sans vie. Des chiens errants aux regards mauvais nous jaugent. Ils se demandent visiblement ce que nous venons faire sur leur territoire. Ils viventt au pied d’un abattoir qui déversent des litres de sang de bœuf dans l’océan. Au passage, les chiens lapent le liquide rouge noir avant de faire la sieste sur la plage. Au loin, on voit des fumées inquiétantes.

Un vautour arpente tranquillement la plage. Comme un notable qui ferait le tour du propriétaire : il est chez lui au milieu de cette marée de détritus.

La zone industrielle de Dakar a été installée juste derrière la baie. Du coup, les touristes et les baigneurs ont déserté les lieux. Dans les années soixante dix, la baie de Hanne était comparée à Rio. Aujourd’hui, plus personne n’ose faire la moindre comparaison avec quoi que ce soit. Les restaurants ont fermé. Pas même une buvette sur la plage d’une dizaine de kilomètres.

Les pêcheurs tirent leurs filets. Tout le monde s’y met. Les enfants dès l’âge de cinq à six ans. Et même les vieillards. Ils sont des centaines à ramener vers la plage de grands filets plongés dans l’océan. Pour se donner force et courage. Ils entonnent des chants lébous. Au loin, au milieu de la baie, nous apercevons des bateaux de plaisance, des voiliers. Lointain souvenir de la splendeur de la baie de Hann.


Pierre Cherruau
Dakar-Paris Le blog

Mame Coumba Diop

Vendredi 4 Décembre 2009 - 12:37


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