
La statue devait être achevée avant la fin de l’année. Mais finalement, elle sera inaugurée en avril 2010. Date à laquelle nombre de pays africains vont commémorer le cinquantenaire de leur indépendance. Nous arrivons en sueur au pied de l’impressionnante statue qui, il faut bien le reconnaître, a une certaine allure… révolutionnaire. Elle mesure 50 mètres de haut. Davantage que la statue de la liberté, affirme-t-on à Dakar.
Un colosse, torse nu, porte dans ses bras un nouveau-né qui montre d’un index conquérant un avenir que l’on imagine radieux. Il désigne la direction du grand large, de l’Amérique. Est-ce une invite à quitter le pays pour les Sénégalais ? En pirogue ou autrement ? Certainement pas. A côté du géant martial, se tient une superbe africaine dotée d’une opulente poitrine et de cuisses généreuses. Elle aussi semble irrésistiblement entraînée dans le mouvement.
L’un de ses seins est à moitié dévoilé. Le projet initial prévoyait, dit-on à Dakar, qu’un sein soit entièrement mis à nu. Mais des puritains si seraient opposés. Les religieux exercent une grande influence sur le pouvoir politique. Les musulmans représentent près de 9O % de la population.
D’aucuns regrettent d’ailleurs que cette superbe femme porte un pagne aussi court qui cache peu la forme de ses jambes. Mais l’essentiel n’est pas là. Des Sénégalais sont en colère. Le coût de la construction leur paraît excessif. Près de vingt millions d’euros. Surtout, ils s’indignent du fait le Président ait prévu de s’approprier 35 % du bénéfice des visites du monument. Pour justifier ce pourcentage, Abdoulaye Wade affirme qu’il est à l’origine de cette idée « révolutionnaire ». Une thèse contestée par le sculpteur sénégalais Ousmane Sow qui prétend avoir inspiré le chef de l’Etat.
A deux pas du colosse, un vaste panneau rend hommage au chef de l’Etat. La signalétique rappelle que le monument a été bâti « d’après une idée de son excellence, maître Abdoulaye Wade, Président du Sénégal ». Mais ses détracteurs soulignent que le terrain appartient à l’Etat. Ils rappellent aussi que les fonds ayant servi à la construction sont publics
Nous nous approchons lentement de Coréens et de Sénégalais qui manient la pelle et le marteau piqueur. Nous demandons à visiter le monument et à interviewer les bâtisseurs. On nous somme de nous éloigner. Le temps des interviews et des visites n’est pas encore venu. « Mais cela viendra un jour … sans doute » nous répond-on poliment, mais fermement.
Nous repartons sur le regard inquisiteur des compatriotes de Kim Jong Il. La visite aux Nord Coréens nous a fait quitter la nouvelle route, celle qui borde l’océan atlantique. Nous nous retrouvons à Ouakam, un quartier populaire où il est très difficile de circuler sur les trottoirs jonchés de victuailles en tout genre. C’est la saison des pastèques. Quant au bitume, il est dangereux.
Des véhicules délabrés surgissent de partout. Les « cars rapides » foncent souvent sur les piétons. Ici, personne n’a l’air de considérer que les piétons soient prioritaires. Le sort réservé aux coureurs à pied n’est guère meilleur. Il est plus prudent de revenir rapidement sur la Corniche, la route des riches.
Source: Blog Le Monde
Un colosse, torse nu, porte dans ses bras un nouveau-né qui montre d’un index conquérant un avenir que l’on imagine radieux. Il désigne la direction du grand large, de l’Amérique. Est-ce une invite à quitter le pays pour les Sénégalais ? En pirogue ou autrement ? Certainement pas. A côté du géant martial, se tient une superbe africaine dotée d’une opulente poitrine et de cuisses généreuses. Elle aussi semble irrésistiblement entraînée dans le mouvement.
L’un de ses seins est à moitié dévoilé. Le projet initial prévoyait, dit-on à Dakar, qu’un sein soit entièrement mis à nu. Mais des puritains si seraient opposés. Les religieux exercent une grande influence sur le pouvoir politique. Les musulmans représentent près de 9O % de la population.
D’aucuns regrettent d’ailleurs que cette superbe femme porte un pagne aussi court qui cache peu la forme de ses jambes. Mais l’essentiel n’est pas là. Des Sénégalais sont en colère. Le coût de la construction leur paraît excessif. Près de vingt millions d’euros. Surtout, ils s’indignent du fait le Président ait prévu de s’approprier 35 % du bénéfice des visites du monument. Pour justifier ce pourcentage, Abdoulaye Wade affirme qu’il est à l’origine de cette idée « révolutionnaire ». Une thèse contestée par le sculpteur sénégalais Ousmane Sow qui prétend avoir inspiré le chef de l’Etat.
A deux pas du colosse, un vaste panneau rend hommage au chef de l’Etat. La signalétique rappelle que le monument a été bâti « d’après une idée de son excellence, maître Abdoulaye Wade, Président du Sénégal ». Mais ses détracteurs soulignent que le terrain appartient à l’Etat. Ils rappellent aussi que les fonds ayant servi à la construction sont publics
Nous nous approchons lentement de Coréens et de Sénégalais qui manient la pelle et le marteau piqueur. Nous demandons à visiter le monument et à interviewer les bâtisseurs. On nous somme de nous éloigner. Le temps des interviews et des visites n’est pas encore venu. « Mais cela viendra un jour … sans doute » nous répond-on poliment, mais fermement.
Nous repartons sur le regard inquisiteur des compatriotes de Kim Jong Il. La visite aux Nord Coréens nous a fait quitter la nouvelle route, celle qui borde l’océan atlantique. Nous nous retrouvons à Ouakam, un quartier populaire où il est très difficile de circuler sur les trottoirs jonchés de victuailles en tout genre. C’est la saison des pastèques. Quant au bitume, il est dangereux.
Des véhicules délabrés surgissent de partout. Les « cars rapides » foncent souvent sur les piétons. Ici, personne n’a l’air de considérer que les piétons soient prioritaires. Le sort réservé aux coureurs à pied n’est guère meilleur. Il est plus prudent de revenir rapidement sur la Corniche, la route des riches.
Source: Blog Le Monde
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