
Les « clandos », des 4L blanches, mangées par la rouille, font le « taxi » au noir ; ils tressautent sur les nids de poule. Aucun éclairage public. L’Etat a bien installé des lampadaires en 2003. Mais l’électricité n’est jamais venue. De toute façon, les coupures d’électricité, appelées ici “délestages”, sont fréquentes. Surtout pendant la saison chaude.
Dans la rue principale fraîchement bitumée, les chauffards, lancés à pleine vitesse, ont écrasé des enfants en bas âge. « Nous sommes furieux. Nous avions demandé la construction d’un dos d’âne. Mais les autorités n’ont rien voulu savoir. Alors après le dernier décès d’un enfant, nous avons construit le dos d’âne… nous même. A nos frais. C’est toujours comme ça, en banlieue, on doit se débrouiller seuls » explique Abdou, un père de famille, excédé par les manquements de l’Etat.
« Ils consacrent tout l’argent de l’Etat à la corniche, le quartier des riches, mais ils ne font rien pour nous. Pourtant, nous aussi on paie des impôts » s’emporte celui-ci. Il rentre rapidement chez lui, Abdou doit se préparer pour aller prier à la mosquée.
Avant de traverser la rue, je suis d’une prudence extrême. Les cars rapides passent en trombe. Alors que les bambins courent au milieu du bitume sans crier gare. Souvent à la poursuite d’un ballon. Un petit ballon rouge. Même s’il aperçoit l’enfant, le conducteur a bien du mal à freiner à temps. Les freins sont rarement en bon état.
Les chauffeurs de cars rapides respectent assez peu le code de la route. Voire pas du tout. “Ils ne le connaissent même pas. Le permis ? Ils ne l’ont jamais réellement passé. Ils l’ont juste acheté. C’est terrible la corruption” s’emporte un père de famille de Diacksao, dont le fils d’un ami s’est récemment fait écraser.
“Après le paludisme, ce sont les accidents de la route qui tuent le plus au Sénégal”, m’affirme un jeune du quartier. Je n’ai aucune peine à le croire, même si je me méfie souvent des chiffres. Je repense souvent à l’avertissement de Winston Churchill; le Premier ministre britannique affirmait à ce propos : “Les seuls statistiques auxquelles je crois, ce sont celles que j’ai truquées moi-même”.
Mais dès que l’on emprunte les routes sénégalaises, l’on est frappé par le nombre d’accidents. Les cars rapides calcinés, renversés dans les fossés. Ce jour-là, un nouveau journal, le quotidien Kotch fait sa Une sur un tragique accident du week-end. Une collision entre deux cars rapides. Bilan : six morts. Selon la presse sénégalaise, les deux conducteurs faisaient la course. Ils travaillaient pour la même compagnie. Une prime avait été promise à celui qui rentrerait le plus vite à bon port.
J’essaie de ne plus penser à ce drame. Mais tellement d’enfants courent un peu partout sur la route. Il est difficile d’oublier cette appréhension. Même si le dos d’âne, construit par les habitants de Diacksao, a déjà limité les accidents. Il a rendu le sourire à beaucoup. Un début de solution. Un mince espoir. Une petite éclaircie sur la route meurtrière. Même si des dos d’âne, il en faudrait des milliers.
Dans la rue principale fraîchement bitumée, les chauffards, lancés à pleine vitesse, ont écrasé des enfants en bas âge. « Nous sommes furieux. Nous avions demandé la construction d’un dos d’âne. Mais les autorités n’ont rien voulu savoir. Alors après le dernier décès d’un enfant, nous avons construit le dos d’âne… nous même. A nos frais. C’est toujours comme ça, en banlieue, on doit se débrouiller seuls » explique Abdou, un père de famille, excédé par les manquements de l’Etat.
« Ils consacrent tout l’argent de l’Etat à la corniche, le quartier des riches, mais ils ne font rien pour nous. Pourtant, nous aussi on paie des impôts » s’emporte celui-ci. Il rentre rapidement chez lui, Abdou doit se préparer pour aller prier à la mosquée.
Avant de traverser la rue, je suis d’une prudence extrême. Les cars rapides passent en trombe. Alors que les bambins courent au milieu du bitume sans crier gare. Souvent à la poursuite d’un ballon. Un petit ballon rouge. Même s’il aperçoit l’enfant, le conducteur a bien du mal à freiner à temps. Les freins sont rarement en bon état.
Les chauffeurs de cars rapides respectent assez peu le code de la route. Voire pas du tout. “Ils ne le connaissent même pas. Le permis ? Ils ne l’ont jamais réellement passé. Ils l’ont juste acheté. C’est terrible la corruption” s’emporte un père de famille de Diacksao, dont le fils d’un ami s’est récemment fait écraser.
“Après le paludisme, ce sont les accidents de la route qui tuent le plus au Sénégal”, m’affirme un jeune du quartier. Je n’ai aucune peine à le croire, même si je me méfie souvent des chiffres. Je repense souvent à l’avertissement de Winston Churchill; le Premier ministre britannique affirmait à ce propos : “Les seuls statistiques auxquelles je crois, ce sont celles que j’ai truquées moi-même”.
Mais dès que l’on emprunte les routes sénégalaises, l’on est frappé par le nombre d’accidents. Les cars rapides calcinés, renversés dans les fossés. Ce jour-là, un nouveau journal, le quotidien Kotch fait sa Une sur un tragique accident du week-end. Une collision entre deux cars rapides. Bilan : six morts. Selon la presse sénégalaise, les deux conducteurs faisaient la course. Ils travaillaient pour la même compagnie. Une prime avait été promise à celui qui rentrerait le plus vite à bon port.
J’essaie de ne plus penser à ce drame. Mais tellement d’enfants courent un peu partout sur la route. Il est difficile d’oublier cette appréhension. Même si le dos d’âne, construit par les habitants de Diacksao, a déjà limité les accidents. Il a rendu le sourire à beaucoup. Un début de solution. Un mince espoir. Une petite éclaircie sur la route meurtrière. Même si des dos d’âne, il en faudrait des milliers.
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