Difficile de ne pas se rappeler de cette sagesse socratique, – ô paradoxe, à la lumière de la sortie de Monsieur Moubarack Lô. De quoi s’agit-il ?
Monsieur Lô utilise à merveille sa démission pour s’offrir, enfin, les attributs d’un homme d’Etat qui préfère quitter les lambris dorés du palais, abandonnant ses avantages, au profit d’une supposée intégrité et d’une sorte de clause de conscience qui feraient de lui le héros d’une administration à réinventer. Chiche !
C’est bien là ce que les communicants appellent « positionnement » et que les rhéteurs nomment « ethos ». C’est ce à quoi monsieur Moubarack Lo a bien voulu s’essayer. En prenant le soin d’appliquer une méthode bien connue des managers : le SWOT, ou l’art de transformer la faiblesse en force et la menace en opportunité.
Pourtant, pour peu que nous soyons vigilants, il apparait que la démission de Moubarack Lô semble plutôt être la conséquence d’une mauvaise foi.
Dévalisant notre héros d’un jour, nous nous attarderons, dans ce qui suit, sur les marques discursives de cette mauvaise foi.
Pour ce faire, nous nous appuierons, essentiellement , sur ses propres propos.
De la mauvaise foi de monsieur Lô
Monsieur Lô considère que la décision du chef de l’Etat de lui retirer la présidence du Comité de projet Sénégal émergent est la cause immédiate de sa démission. Très rapidement, il minimise cette décision en affirmant que la cause sous-jacente, c’est moins la décision du chef de l’Etat de lui retirer la présidence du Projet, que l’implication de cadres de la Diaspora à travers le groupe Disso.
Et monsieur Lô voudrait qu’on le croie !
Nous aurions bien aimé ! Mais le croire est chose difficile pour ne pas dire impossible. En effet, si l’implication du groupe Disso dans le projet Sénégal émergent constitue, aux yeux de monsieur Lô, une aberration, comment a-t-il pu accepter d’en présider le Comité et d’en assurer la direction opérationnelle des mois durant ? Comment a-t-il pu accepter la présence qu’il juge envahissante de ce même groupe Disso sans jamais déposer sa démissionner? Paradoxalement, il a fallu qu’on lui retire la présidence du Comité pour qu’il démissionne.
Pourquoi Monsieur Lô, qui dénonce l’implication dans le projet d’un cabinet de consultants grassement rémunéré, à ses yeux, accepte-t-il pour autant d’assurer la présidence d’un tel projet qui serait, ce faisant, vicié dès le départ ?
Pourquoi Monsieur Lô a-t-il d’abord cherché à obtenir une « disponibilité » de quelques mois, si et seulement si il considère qu’il n’avait plus rien à faire dans l’espace présidentiel ?
En lieu et place de réponses à ces questions lancinantes, Moubarack verse dans l’esquive et tente une diversion.
De l’art de l’esquive
Usant d’une dialectique subtile, Moubarack Lô tente de nous convaincre de l’illégitimité et de l’illégalité de l’implication du groupe Disso dans ce projet. Ceci, pour la bonne et simple raison que ce groupe n’aurait pas été mentionné de manière nominative dans le décret portant création des organes de pilotage du projet.
Pourtant, d’après les propres dires de monsieur Lô, ce même décret qu’il invoque précise, en son article 4, alinéa 2, que « le comite de projet, en plus des membres nommément désignés dans le texte, comprend toute autre personne physique ou morale dont la participation est jugée utile. »
Mais utile pour qui et aux yeux de qui ?
Moubarack Lô, faisant une interprétation à sa guise du décret, semble confiner l’appréciation des parties-prenantes à l’aune de son unique sagesse. Feignant ainsi d’ignorer que le Comité de pilotage qu’il présidait était placé sous l’autorité hiérarchique de deux autres instances : le comité d’orientation stratégique dirigé par le Chef de l’Etat et le Comité exécutif présidé par le ministre des finances. Ces dernières instances, confortées par l’article 4 alinéa 2 du décret en question, ont donc la possibilité de donner des instructions et orientations qui s’imposent au Comité de projet. Y compris la prise en compte des observations qu’elles jugent pertinentes de la part de toute personne ou structure dont l’avis est considéré comme utile. Ce qui est apparemment le cas du groupe Disso.
Ce que comprenant, Monsieur Lô donne à son argumentation une bien vicieuse tournure en tentant, d’emblée, de décrédibiliser cette possibilité réglementaire. En quoi faisant ? En semant le doute sur l’objectivité de l’une des instances auxquelles lui-même étaient soumis. Pour ce faire, il précise, sans avoir l’air d’y toucher, que le ministre de l’économie, qui présidait le comité exécutif, était lui-même, jusqu’en 2012, membre du groupe Disso.
Sacré Moubarack Lô ! L’ère de la victimisation gratuite est révolue.
Monsieur Lô utilise à merveille sa démission pour s’offrir, enfin, les attributs d’un homme d’Etat qui préfère quitter les lambris dorés du palais, abandonnant ses avantages, au profit d’une supposée intégrité et d’une sorte de clause de conscience qui feraient de lui le héros d’une administration à réinventer. Chiche !
C’est bien là ce que les communicants appellent « positionnement » et que les rhéteurs nomment « ethos ». C’est ce à quoi monsieur Moubarack Lo a bien voulu s’essayer. En prenant le soin d’appliquer une méthode bien connue des managers : le SWOT, ou l’art de transformer la faiblesse en force et la menace en opportunité.
Pourtant, pour peu que nous soyons vigilants, il apparait que la démission de Moubarack Lô semble plutôt être la conséquence d’une mauvaise foi.
Dévalisant notre héros d’un jour, nous nous attarderons, dans ce qui suit, sur les marques discursives de cette mauvaise foi.
Pour ce faire, nous nous appuierons, essentiellement , sur ses propres propos.
De la mauvaise foi de monsieur Lô
Monsieur Lô considère que la décision du chef de l’Etat de lui retirer la présidence du Comité de projet Sénégal émergent est la cause immédiate de sa démission. Très rapidement, il minimise cette décision en affirmant que la cause sous-jacente, c’est moins la décision du chef de l’Etat de lui retirer la présidence du Projet, que l’implication de cadres de la Diaspora à travers le groupe Disso.
Et monsieur Lô voudrait qu’on le croie !
Nous aurions bien aimé ! Mais le croire est chose difficile pour ne pas dire impossible. En effet, si l’implication du groupe Disso dans le projet Sénégal émergent constitue, aux yeux de monsieur Lô, une aberration, comment a-t-il pu accepter d’en présider le Comité et d’en assurer la direction opérationnelle des mois durant ? Comment a-t-il pu accepter la présence qu’il juge envahissante de ce même groupe Disso sans jamais déposer sa démissionner? Paradoxalement, il a fallu qu’on lui retire la présidence du Comité pour qu’il démissionne.
Pourquoi Monsieur Lô, qui dénonce l’implication dans le projet d’un cabinet de consultants grassement rémunéré, à ses yeux, accepte-t-il pour autant d’assurer la présidence d’un tel projet qui serait, ce faisant, vicié dès le départ ?
Pourquoi Monsieur Lô a-t-il d’abord cherché à obtenir une « disponibilité » de quelques mois, si et seulement si il considère qu’il n’avait plus rien à faire dans l’espace présidentiel ?
En lieu et place de réponses à ces questions lancinantes, Moubarack verse dans l’esquive et tente une diversion.
De l’art de l’esquive
Usant d’une dialectique subtile, Moubarack Lô tente de nous convaincre de l’illégitimité et de l’illégalité de l’implication du groupe Disso dans ce projet. Ceci, pour la bonne et simple raison que ce groupe n’aurait pas été mentionné de manière nominative dans le décret portant création des organes de pilotage du projet.
Pourtant, d’après les propres dires de monsieur Lô, ce même décret qu’il invoque précise, en son article 4, alinéa 2, que « le comite de projet, en plus des membres nommément désignés dans le texte, comprend toute autre personne physique ou morale dont la participation est jugée utile. »
Mais utile pour qui et aux yeux de qui ?
Moubarack Lô, faisant une interprétation à sa guise du décret, semble confiner l’appréciation des parties-prenantes à l’aune de son unique sagesse. Feignant ainsi d’ignorer que le Comité de pilotage qu’il présidait était placé sous l’autorité hiérarchique de deux autres instances : le comité d’orientation stratégique dirigé par le Chef de l’Etat et le Comité exécutif présidé par le ministre des finances. Ces dernières instances, confortées par l’article 4 alinéa 2 du décret en question, ont donc la possibilité de donner des instructions et orientations qui s’imposent au Comité de projet. Y compris la prise en compte des observations qu’elles jugent pertinentes de la part de toute personne ou structure dont l’avis est considéré comme utile. Ce qui est apparemment le cas du groupe Disso.
Ce que comprenant, Monsieur Lô donne à son argumentation une bien vicieuse tournure en tentant, d’emblée, de décrédibiliser cette possibilité réglementaire. En quoi faisant ? En semant le doute sur l’objectivité de l’une des instances auxquelles lui-même étaient soumis. Pour ce faire, il précise, sans avoir l’air d’y toucher, que le ministre de l’économie, qui présidait le comité exécutif, était lui-même, jusqu’en 2012, membre du groupe Disso.
Sacré Moubarack Lô ! L’ère de la victimisation gratuite est révolue.
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