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Débats sur la DPG du Premier ministre : telle une césure en spirale



 "L’article 55 de la Constitution oblige le Premier ministre à faire sa DPG devant l’Assemblée nationale sans préciser les délais et la procédure qui relèvent du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale (loi organique n° 2002-20 du 15 mai 2002, modifiée)", sur la base de cet article 55 la messe est donc dite. Le Premier ministre Ousmane Sonko a même déclaré être fin prêt "pour faire sa déclaration de politique générale, sans ou avec les députés de la majorité". "Koromack" pour nommer l'ancien maire de Ziguionchor a sorti de sa besace d'autres flèches lancées  à l'endroit des députés de BBY.

Dans sa réponse à la lettre du député Guy Marius Sagna, Ousmane Sonko de déclarer, " dans un souci constant de respect de la séparation des pouvoirs et du principe de légalité, Je ne tiendrai ma DPG devant cette Assemblée qu'une fois que la majorité parlementaire se sera amendée en réinscrivant dans le règlement intérieur l’ensemble des dispositions relatives au Premier ministre". Par cette déclaration le leader de Pastef jette un pavé dans la mare. Ce qui était perçu comme une patate chaude dans ses mains est renvoyée dans l'autre camp. D'où la pression peu dorénavant élire domicile. Un certain brouillard semble envahir le camp de la majorité.

Déplorant la modification du règlement intérieur de l'Assemblée nationale à l'origine de ce vide juridique, le leader de la Convergence libérale et patriotique, Sérigne Mbacké Ndiaye appelle Abdou Mame Diop a initié des concertations sur le règlement intérieur de l'Institution parlementaire. "La Constitution en son article 55 dit que fait une DPG à l'insu de beaucoup de Sénégalais pour ne pas dire tout le monde à l'exception des députés. Le règlement intérieur de l'Assemblée a été modifié. Il ne donne pas  place au PM  à faire une DPG. Il s'y ajoute que les relations entre Ousmane Sonko et l'Assemblée nationale ne sont pas au beau fixe", a tonné Sérigne Mbacké Ndiaye. 
Sans détour, Sérigne Mbacké Ndiaye se dit convaincu que l'Assemblée nationale sera dissoute au plus tard au mois de septembre. "Sachant cela est-il dès lors pertinent de faire une déclaration de politique générale", s'est-il interrogé. 

"En cas de carence de l’Assemblée, d’ici le 15 juillet 2024, je tiendrai ma Déclaration de Politique générale devant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d'un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques. Ce sera l’occasion d’un débat libre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure", a laissé entendre Ousmane Sonko. Sur ce, les avis restent partagés et c'est selon le camp où l'on se trouve.  L'ancien Premier ministre sous Macky Sall, Aminata Touré maintenant proche collaboratrice du leader  de Pastef donnant son avis sur la DPG est d'avis qu'une "déclaration de politique générale devant l'Assemblée qui ne reflète pas la volonté populaire n'a aucun sens. Poursuivant sa logique, Mimi Touré argue que l'Assemblée nationale ne reflète en rien la volonté populaire exprimée le 24 mars dernier.

Rétorquant à Ousmane Sonko, l'ancien parlementaire et secrétaire d'Agir, Thierno Bocoum oppose au Premier ministre l'argument selon lequel : "Une déclaration de politique générale en dehors de l'Assemblée nationale serait un précédent dangereux et une atteinte grave aux institutions de la République". 

Parlant du caractère important que revêt, la DPG Moustapha Diakhaté campe déjà le débat, disant que le  débat d'orientation budgétaire et celui de la déclaration de politique générale sont très importants. En ce sens qu'ils servent de charpente au Premier ministre dans sa politique de développement. Il permet de définir le budget de l'année 2025 et le document pluriannuel de 2025. Dès lors, avance monsieur Diakhaté la DPG doit précéder à la DOB.

Dans un débat qui enfle de plus en plus, la césure entre les point de vue se creuse davantage. Dans la symphonie de la DPG se lance également l'ancien collaborateur de Macky Sall, le professeur Mounirou Sy. Invoquant la Constitution qui en son article 55 pose l'obligation de la déclaration de la politique général. Professeur Sy laisse entendre, " le règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui l'encadrait dans un délai n'a pas été révisé dans ce sens. Ce qui fait qu'au niveau du règlement intérieur il n'y a rien qui le prévoit. La Constitution ne parle que de l'obligation mais pas de délai".

Encore une fois le landerneau politique sénégalais est en ébullition avec cette déclaration de politique générale, notamment sur ses caractères obligatoires et autres. Les deux camps se crêpant le chignon chacun tire le voile de son côté.  
Outre mesure, le Premier ministre Ousmane Sonko menace de faire sa déclaration de politique générale devant une assemblée constituée du peuple, de partenaires et d’un jury composé d’universitaires. A cette idée s'imposent les questions suivantes : Est-ce que la loi le permet ? Qui va choisir les membres du jury composés d’universitaires, et le peuple?

 

Babou Diallo

Vendredi 28 Juin 2024 - 17:18


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