Le retrait des soldats de l'aéroport de Lougansk s'ajoute à une série de revers pour l'armée ukrainienne. D’après Volodymyr Rouban, le responsable ukrainien qui négocie l'échange de prisonniers, environ 700 soldats ukrainiens ont été faits prisonniers par les rebelles ces derniers jours dans la région de Donetsk. Il qualifie la situation de « catastrophique », rapporte notre envoyée spéciale à Kiev, Muriel Pomponne.
Alors qu’à Kiev, la hiérarchie militaire veut faire bonne figure et parle d'organiser la défense, les témoignages qui remontent du front évoquent de plus en plus un manque criant de moyens. « Un gilet pare-balles pour deux » témoigne un soldat. Un bataillon en première ligne depuis deux mois au sud-est de Donetsk a décidé de battre en retraite tant qu’il ne sera pas équipé correctement. Des troupes prévues pour l’arrière, mal formées, sont envoyées au front, comme en témoigne dans la presse une femme de soldat. « Tout a été sous-évalué », témoigne un responsable local.
La hiérarchie militaire mise en cause
Les problèmes de sous-équipement et de formation de l'armée ukrainienne renvoient aux déclarations hier lundi à Kiev de Robert Menendez, le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. Celui-ci a appelé à « donner les moyens » à l'Ukraine de se défendre. Plusieurs personnalités politiques américaines ont plaidé pour une aide militaire directe aux Ukrainiens.
En Ukraine, la responsabilité du commandement militaire est évoquée de plus en plus ouvertement. Des soldats de retour à l'arrière expriment leur colère contre l'état-major, contre les choix du ministère de la Défense : « des décisions inadéquates, stupides », entend-on. Une partie de l'opinion publique ukrainienne dénonce également l'incompétence du commandement, et estime que le président Porochenko devrait faire le nettoyage et mieux s'entourer.
Porochenko en chute dans les sondages
Avant les reculs de l'armée ukrainienne dans l'Est, un sondage donnait encore 57 % d’opinion favorable au président Porochenko. Son bilan est désormais examiné d'un oeil ouvertement critique. « Il pense qu'il peut moderniser le pays avec les juges actuels, les procureurs actuels, les fonctionnaires actuels ! Il pense qu'avec Poutine, il va pouvoir trouver un accord ! J'ai bien peur qu'il se dirige du mauvais côté... » témoigne Igor Sobolev, ancien journaliste et activiste sur le Maïdan. Certains rappellent que Petro Porochenko avait promis de résoudre la crise à l'est en quelques jours. Or, la guerre dure maintenant depuis plus de trois mois, et un nouveau front vient de s’ouvrir.
-
La Turquie encourage le retour au pays des réfugiés syriens après la chute de Bachar el-Assad
-
Urgent / France : Le gouvernement de Michel Barnier tombe après le vote d'une motion de censure à l'Assemblée
-
Les États-Unis ont achevé le retrait militaire de leur dernière base au Niger
-
Urgent : le Premier ministre Gabriel Attal remettra « demain sa démission au président »
-
Présidentielle en Indonésie: le ministre de la Défense Prabowo Subianto largement en tête (projections)