« Al-Targui, c'est deux ans de travail. C'est un maillage qui se ressert en permanence », indique un responsable de l'armée française, qui pointe l'importance des drones et des avions pour suivre les déplacements. Visiblement, les deux chefs jihadistes avaient convenu d'un rendez-vous dans la plus grande discrétion. Les deux hommes se sont déplacés uniquement avec un garde chacun. « Ils avaient besoin de se parler en tête à tête », indique l'une de nos sources. Et malgré leurs précautions, ils ont commis une faute.
Un point est essentiel. L'armée française a découvert qu'Abdelkrim al-Targui jouait un rôle capital dans l'organisation des ravitaillements, notamment en armes, et qu'Ibrahim Ag Inawalen était ces derniers mois l'adjoint d'Iyad Ag Ghali. Son messager également. « Pour nous, c'est lui le numéro 2 d'Ansar Dine », affirme un militaire. Toutes les actions de celui que les jihadistes surnomment Bana étaient étudiées par les services français. « Je ne vous dirai pas lequel nous a menés à l'autre, esquive le cadre de l'état-major. La situation est devenue extrêmement intéressante et nous avons donc déclenché l'action ».
L'opération s'est visiblement déroulée au petit matin. « Des chefs jihadistes de ce rang ne se rendent pas. Ils mangent, dorment, vivent avec leurs armes automatiques. Ils ont ouvert le feu. Nos forces ont riposté », conclut le militaire.
Ibrahim Ag Inawalen, dit Bana, était le numéro 2 du groupe jihadiste Ansar Dine. Abdelkrim al-Targui était le chef d'une katiba d'Aqmi. Son groupe avait revendiqué l'assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon en novembre 2013 à Kidal.
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