François Hollande à la télé ? Une ex-ministre évoque spontanément la prestation catastrophique de Jacques Chirac en 2005, face à des jeunes qu'il « ne comprenait pas ». La comparaison est cruelle, mais révèle le doute persistant à l'égard d'un président qui a dilapidé, en quelques semaines, tout le capital sympathie qu'il avait engrangé après les attentats de novembre 2015. Déchéance de nationalité, projet de loi El Khomri, les dégâts sont là, « irrémédiables », même, selon un ministre.
Pour le socialiste Julien Dray, proche du président, c'est précisément parce qu'on est « dans un moment de tension forte dans la société », que François Hollande a besoin de « s'expliquer ». « Je ne pense pas qu'en une émission de télévision, il va changer la donne dans notre pays, mais il y a des choses à rappeler, d'abord au travers de son bilan. Il y a aussi des explications à donner, peut-être des critiques aussi ou des autocritiques à faire. Je pense que beaucoup de nos concitoyens ne sont pas dans le jugement négatif que je lis de-ci de-là. Ils sont dans le doute. »
Le doute est en effet partout, chez les Français jusqu'au sein du gouvernement. Quand l'Elysée promet « pédagogie, explication et mise en cohérence » de l'action accomplie depuis quatre ans, un autre ministre regrette que « la seule ligne cohérente, c'est celle d'Emmanuel Macron ». Pour un de ses anciens collègues, de toute façon, « Hollande ne maîtrise plus rien ». Et pour un député vallsiste, « ce représentant de la bourgeoisie d'Etat française est le fossoyeur de la politique ». Une ministre pourtant plutôt bienveillante envers le président, va jusqu'à ce commentaire : « Hollande, à la télé, je le trouve pas bon. »
→ Écouter sur RFI : François Hollande, seul contre tous ?
L'opération reconquête télévisée des cœurs à gauche s'annonce donc très compliquée. Mais pour le sénateur Les Républicains Roger Karoutchi, l'essentiel est ailleurs. Cette émission, qui est pour lui un « non évèvement-politique », vise à remettre les contestataires au pas. « En réalité, ce n'est pas destiné aux Français. C'est destiné à la gauche, pour faire comprendre que tous ceux qui parlent de " primaire " sont sympathiques, mais qu'il est le président de la République et qu'il sera par définition le candidat de la gauche », commente-t-il.
Jeudi, le président sera néanmoins « face aux Français ». Du moins, face à quatre d'entre eux. Mais, problème, ce format, plutôt convenu, a aussi ses limites. La chaîne a d'ailleurs décommandé, au dernier moment, deux citoyens qui devaient poser, eux aussi, des questions à François Hollande en direct. A savoir une syndicaliste Force ouvrière (FO) du volailler Doux, et Nicolas Leborgne, éleveur de porc breton. Il n'y aura donc pas de sujets sur l'agroalimentaire et sur l'agriculture en crise, et pour Nicolas Leborgne, cela ne ressemble pas à un choix de France 2, mais plutôt de l'Elysée, malgré ce qu'on lui a dit.
« On m'a évincé parce que j'étais capable de parler avec François Hollande, et de lui dire : est-ce qu'il veut réellement, encore, de l'agriculture en France ?, commente-t-il. C'était la plus grosse question que j'avais à lui poser droit dans les yeux. Aujourd'hui, je n'ai plus rien à perdre. Je suis un éleveur de base qui représente 90 % de la population agricole. Et tous les jeunes comme moi ne savent plus comment s'en sortir. Tout le monde nous oublie. » Et M. Leborgne de lancer un appel aux participants restants, pour qu'ils demandent au chef de l'Etat « pourquoi deux personnes de l'agroalimentaire, dont un agriculteur, ne sont pas aujourd'hui présentes dans l'émission ».
Source: Rfi.fr
Pour le socialiste Julien Dray, proche du président, c'est précisément parce qu'on est « dans un moment de tension forte dans la société », que François Hollande a besoin de « s'expliquer ». « Je ne pense pas qu'en une émission de télévision, il va changer la donne dans notre pays, mais il y a des choses à rappeler, d'abord au travers de son bilan. Il y a aussi des explications à donner, peut-être des critiques aussi ou des autocritiques à faire. Je pense que beaucoup de nos concitoyens ne sont pas dans le jugement négatif que je lis de-ci de-là. Ils sont dans le doute. »
Le doute est en effet partout, chez les Français jusqu'au sein du gouvernement. Quand l'Elysée promet « pédagogie, explication et mise en cohérence » de l'action accomplie depuis quatre ans, un autre ministre regrette que « la seule ligne cohérente, c'est celle d'Emmanuel Macron ». Pour un de ses anciens collègues, de toute façon, « Hollande ne maîtrise plus rien ». Et pour un député vallsiste, « ce représentant de la bourgeoisie d'Etat française est le fossoyeur de la politique ». Une ministre pourtant plutôt bienveillante envers le président, va jusqu'à ce commentaire : « Hollande, à la télé, je le trouve pas bon. »
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L'opération reconquête télévisée des cœurs à gauche s'annonce donc très compliquée. Mais pour le sénateur Les Républicains Roger Karoutchi, l'essentiel est ailleurs. Cette émission, qui est pour lui un « non évèvement-politique », vise à remettre les contestataires au pas. « En réalité, ce n'est pas destiné aux Français. C'est destiné à la gauche, pour faire comprendre que tous ceux qui parlent de " primaire " sont sympathiques, mais qu'il est le président de la République et qu'il sera par définition le candidat de la gauche », commente-t-il.
Jeudi, le président sera néanmoins « face aux Français ». Du moins, face à quatre d'entre eux. Mais, problème, ce format, plutôt convenu, a aussi ses limites. La chaîne a d'ailleurs décommandé, au dernier moment, deux citoyens qui devaient poser, eux aussi, des questions à François Hollande en direct. A savoir une syndicaliste Force ouvrière (FO) du volailler Doux, et Nicolas Leborgne, éleveur de porc breton. Il n'y aura donc pas de sujets sur l'agroalimentaire et sur l'agriculture en crise, et pour Nicolas Leborgne, cela ne ressemble pas à un choix de France 2, mais plutôt de l'Elysée, malgré ce qu'on lui a dit.
« On m'a évincé parce que j'étais capable de parler avec François Hollande, et de lui dire : est-ce qu'il veut réellement, encore, de l'agriculture en France ?, commente-t-il. C'était la plus grosse question que j'avais à lui poser droit dans les yeux. Aujourd'hui, je n'ai plus rien à perdre. Je suis un éleveur de base qui représente 90 % de la population agricole. Et tous les jeunes comme moi ne savent plus comment s'en sortir. Tout le monde nous oublie. » Et M. Leborgne de lancer un appel aux participants restants, pour qu'ils demandent au chef de l'Etat « pourquoi deux personnes de l'agroalimentaire, dont un agriculteur, ne sont pas aujourd'hui présentes dans l'émission ».
Source: Rfi.fr
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