Il me semble que oui. Il faut s'en réjouir [...] Son apparence montre qu'il a bien recouvré. Et selon les entretiens que nous avons pu avoir il semble être dans de bonnes prédispositions d'esprit pour continuer ses fonctions de président de la République par intérim.
Il y avait de l'émotion et de la ferveur dans l'accueil qui a été réservé au président de la République. Ceci est le signe que les Maliens sont décidés à constituer l'union sacrée autour du président de la République par intérim pour l'aider dans sa tâche de sortir le Mali de cette crise [...] Les questions de sécurité pour lesquelles nous étions préoccupées ont dû être bien règlées bien prises en charge par les forces de défense et de sécurité maliennes.
La classe politique malienne doit mettre de côté les rivalités et les luttes politiciennes pour construire les fondements de la transition [...] Le délai du 31 juillet a été indiqué par les chefs d'Etat. Mais si le président Traoré commence les consultations en vue de mettre en place un gouvernement d'union nationale, il pourra parfaitement demander au président en exercice de la Cédéao ainsi qu'aux médiateurs des délais supplémentaires pour lui permettre de mettre en place de manière consensuelle cette équipe gouvernementale.
Faut-il, à l'issue de la formation de ce gouvernement d'union nationale, maintenir ou non Cheik Modibo Diarra, le Premier ministre, dans ses fonctions ?
C'est une question à laquelle seuls les Maliens et le président de la République peuvent répondre. La Cédéao ne donnent pas d'indications dans ce sens. Elle souhaite que le gouvernement qui sera mis en place soit un gouvernement reconnu et accepté par l'ensemble de la classe politique et la société civile maliennes.
[...] Nous attendions que dans la composition du gouvernement, Cheik Modibo Diarra tienne compte de ce qui avait été indiqué dans l'accord-cadre, à savoir former un gouvernement d'union nationale avec des personnalités consensuelles. Dans la formation du gouvernement, mais surtout dans l'exécution des tâches assignées, il est apparu des insuffisances : le manque d'adhésion des Maliens, le fait que la classe politique ne se reconnaisse pas dans ce gouvernement, le fait que le Nord trouvait que ce gouvernement n'était pas suffisamment représentatif. C'est cet ensemble de choses que nous devons corriger.
Avec Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères qui a entamé une tournée en Afrique de l'Ouest, vos entretiens ont semble-t-il essentiellement porté sur la situation dans le nord du Mali ?
Le ministre Laurent Fabius a été reçu par le président du Burkina Faso également et ensemble nous avons fait le point sur l'évolution du processus de paix au Mali, aussi bien par rapport à la consolidation des institutions à Bamako dont nous avons besoin que par rapport à la gestion de la crise au Nord [...]
[Dans le cadre de la gestion de la crise au Nord, ndlr], nous privilégions tous le processus du dialogue politique. La mobilisation des forces n'est qu'une manière de se préparer pour faire face à toute éventualité. Avec la présence de groupes extrémistes, terroristes et criminels, nos Etats doivent prendre au plan sécuritaire des mesures appropriées.