A Kayes, pas vraiment d’affolement, mais très peu d'attroupements : la psychose règne. « Pour un début, c'est compréhensible, mais il ne faut pas baisser les bras », explique le docteur Lamine Diarra, conseiller au ministère malien de la Santé. « La psychose est partout. Aux Etats-Unis, Barack Obama est intervenu. Il faut calmer la population, montrer le dispositif qui est mis en place ».
Dans la ville où la fillette est décédée, on ne se salue quasiment plus en se serrant la main, mais plutôt en se touchant par le coude. A l'entrée des hôtels, des bâtiments publics, on trouve des gels antibactériens ou encore de l'eau et du savon. Dans la cour de l'hôpital de Kayes, il y a du monde, notamment une équipe médicale du ministère malien de la Santé venue de Bamako, appuyée par des experts étrangers, qui appelle au calme. Le personnel de l'hôpital suit une formation pour empêcher la propagation du virus.
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A la périphérie de Kayes se trouve la maison qui abrite les 43 personnes en observation. Elles ont été en contact avec l'enfant décédé. Selon un médecin, pour le moment, aucune de ces personnes isolées n'a contracté la maladie. Dans le quartier des banques de Kayes, on trouve la direction régionale de la santé. Elle a reçu ce weekend un renfort en matériel composé de gants, de combinaisons de protection et de matériel de désinfection. Ici, la guerre à Ebola est déclenchée.
Angoisse et rumeurs
Dans le reste du pays, un cas suspect avait été signalé à Bamako, un enfant de sept ans dont les analyses ont finalement montré pendant le weekend qu’il n’était pas porteur du virus. En dehors des 43 personnes mises sous surveillance, le ministère de la Santé assure qu’aucun autre cas suspect n’est à déplorer à ce jour dans le pays.
Pourtant, en dépit de ces informations rassurantes, les rumeurs les plus angoissées commencent à circuler sur des cas suspects ou confirmés dans la capitale. De quoi alimenter une forme de psychose ambiante. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a répété à plusieurs reprises ses appels « au calme et à la sérénité », invitant les Maliens à « ne pas céder à la panique ». Mais à plutôt à suivre les mesures d’hygiène édictées qui, précisent les autorités, « demeurent des moyens efficaces de prévention de la maladie ».
Rappel des mesures d'hygiène
Le docteur Abdoulaye Ninin Coulibaly, directeur général adjoint du Centre national de lutte contre la maladie au Mali, fait partie de l'équipe malienne envoyée à Kayes pour faire face à la situation :
« En termes de prévention, c'est vraiment la communication qui compte, rappelle-t-il. Il faut communiquer avec les gens pour que le virus Ebola ne soit pas vu comme quelque chose qui se passe chez les autres, que les populations comprennent les mesures d'hygiène. L'hygiène des mains : éviter au maximum les contacts avec les personnes par exemple ».
« Les populations acceptent et nous avons remarqué fort heureusement que les établissements, même privés, ont pris l'attitude de mettre ces dispositifs en place à l'entrée, souligne le médecin. Nous n'avons rien dicté, mais quand nous avons communiqué, les établissements du secteur privé avaient compris et chaque structure est en train de se doter en solutions hydro-alcooliques. Vous avez pu constater à l'entrée des hôtels, à l'entrée des bâtiments publics, vraiment les mesures d'hygiène par rapport à cette question. Et nous avons l'adhésion de la population ».
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