Il y a un an, le président Yahya Jammeh de Gambie défiait toute l’Afrique et la communauté internationale, en exécutant neuf prisonniers du couloir de la mort. Ces exécutions mettaient ainsi fin au moratoire de 30 ans sur la peine de mort dans ce pays.
Ces exécutions violaient les lois gambiennes et le droit international. Selon la loi gambienne, le président n’est pas l’autorité indiquée pour lever le moratoire. Seule l’Assemblée nationale jouit de ce pouvoir. Le décret qui a été pris à cet effet a, ainsi, outrepassé les prérogatives du président gambien.
Ces exécutions ont été menées dans le plus grand secret en violation des obligations de transparence qu’exige une telle procédure. A ce jour, les proches et les familles de ceux qui ont été exécutés ne disposent d’aucune information sur le sort qui a été réservé aux dépouilles mortelles de leurs proches. Ce qui est, une fois de plus, une violation flagrante des normes internationales en la matière.
Le président Jammeh exerce un contrôle quasi-absolu sur la justice gambienne. Il use abuse du recrutement et comme du licenciement des juges et des magistrats. On peut fortement douter que les procès qui ont conduit à la condamnation à mort de ces détenus ont respecté les conditions d'une procédure régulière.
A l’évidence, les condamnations ont contraint le président Jammeh à rétablir le moratoire sur la peine de mort temporairement. Mais, il n'y a aucune garantie pour qu'il ne procède à de nouvelles exécutions à l'avenir. En fait, il a même récemment réaffirmé qu'il n'hésitera pas à procéder à de nouvelles exécutions si le taux de criminalité continue d'augmenter dans le pays.
Ces exécutions illégales du 23 août 2012 constituent la énième mesure du gouvernement gambien dans la longue de liste des violations des droits humains. Elles viennent surtout rappeler que depuis 19 ans, le président gambien tient son pays d’une main de fer. La situation est, on ne peut plus, inquiétante sur le plan des libertés publiques et individuelles, notamment de la liberté d’expression et d’opinion. Les médias et les défenseurs des droits humains en paient le plus lourd tribut.
La Liberté de presse et d’opinion est, en effet, soumise à un contrôle strict qui laisse peu d’espace à une presse capable de jouer son rôle de contre-pouvoir.
Les espaces de libertés sont d’autant plus réduits que le gouvernement ne cesse d’introduire des amendements – qui sont adoptés de manière mécanique par l’Assemblée nationale – qui vont toujours dans le sens de restreindre les espaces de liberté. La dernière loi en date votée en juillet incrimine tout internaute qui diffuse de «fausses nouvelles», caricature ou fait des déclarations désobligeantes sur le gouvernement ou les agents de l’Etat, et fait des critiques sur les actes de gouvernance et politiques publiques. Ceux qui se seraient rendus coupables de tels «crimes» encourent jusqu’à 15 ans de prison et 3 millions de Dalasi d’amende.
Les attaques systématiques et soutenues qui en résultent mettent constamment en danger la vie des hommes et des femmes qui travaillent dans le secteur de la presse. Ils font l’objet de harcèlements de tous ordres qui vont des poursuites judiciaires sans aucun fondement, aux intimidations en passant par les menaces et les attaques physiques. C’est en raison de cette remise en cause sans cesse de leurs droits, notamment de la liberté d’expression que l’exil des Gambiens est devenu un phénomène récurrent.
En dépit de cette batterie de violations des droits humains, la Gambie abrite le siège de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Ceci relève d’une ironie, voire d’un paradoxe inexplicable. Comment comprendre qu’un pays qui défie les résolutions fondamentales de l'Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Union africaine (UA) et qui ignore les droits humains les plus élémentaires de ses citoyens continue d’abriter le principal organe des droits humains sur le continent ? Nous pensons que la Gambie est loin d’être qualifiée pour servir de pays hôte à cette Commission et qu’il est urgent de poser le débat au sein de l’Union africaine.
Fini le temps de la diplomatie discrète. L'Union africaine et la communauté internationale doivent désormais agir d’urgence afin de protéger les droits et la dignité du peuple de la Gambie et se mobiliser davantage pour mettre le régime gambien devant ses responsabilités et apporter assistance et réconfort aux victimes en détresse de la répression aveugle du président Jammeh.
Le prix que paient régulièrement les journalistes et défenseurs des droits humains est tout simplement exorbitant et mérite une plus grande attention des institutions continentales, régionales et internationales ainsi que des organisations de la société civile, nationales et internationales.
Il est temps que la communauté internationale, au premier chef les institutions africaines, prennent des mesures fermes afin de mettre un terme à cette situation intenable en Gambie.
Ces exécutions violaient les lois gambiennes et le droit international. Selon la loi gambienne, le président n’est pas l’autorité indiquée pour lever le moratoire. Seule l’Assemblée nationale jouit de ce pouvoir. Le décret qui a été pris à cet effet a, ainsi, outrepassé les prérogatives du président gambien.
Ces exécutions ont été menées dans le plus grand secret en violation des obligations de transparence qu’exige une telle procédure. A ce jour, les proches et les familles de ceux qui ont été exécutés ne disposent d’aucune information sur le sort qui a été réservé aux dépouilles mortelles de leurs proches. Ce qui est, une fois de plus, une violation flagrante des normes internationales en la matière.
Le président Jammeh exerce un contrôle quasi-absolu sur la justice gambienne. Il use abuse du recrutement et comme du licenciement des juges et des magistrats. On peut fortement douter que les procès qui ont conduit à la condamnation à mort de ces détenus ont respecté les conditions d'une procédure régulière.
A l’évidence, les condamnations ont contraint le président Jammeh à rétablir le moratoire sur la peine de mort temporairement. Mais, il n'y a aucune garantie pour qu'il ne procède à de nouvelles exécutions à l'avenir. En fait, il a même récemment réaffirmé qu'il n'hésitera pas à procéder à de nouvelles exécutions si le taux de criminalité continue d'augmenter dans le pays.
Ces exécutions illégales du 23 août 2012 constituent la énième mesure du gouvernement gambien dans la longue de liste des violations des droits humains. Elles viennent surtout rappeler que depuis 19 ans, le président gambien tient son pays d’une main de fer. La situation est, on ne peut plus, inquiétante sur le plan des libertés publiques et individuelles, notamment de la liberté d’expression et d’opinion. Les médias et les défenseurs des droits humains en paient le plus lourd tribut.
La Liberté de presse et d’opinion est, en effet, soumise à un contrôle strict qui laisse peu d’espace à une presse capable de jouer son rôle de contre-pouvoir.
Les espaces de libertés sont d’autant plus réduits que le gouvernement ne cesse d’introduire des amendements – qui sont adoptés de manière mécanique par l’Assemblée nationale – qui vont toujours dans le sens de restreindre les espaces de liberté. La dernière loi en date votée en juillet incrimine tout internaute qui diffuse de «fausses nouvelles», caricature ou fait des déclarations désobligeantes sur le gouvernement ou les agents de l’Etat, et fait des critiques sur les actes de gouvernance et politiques publiques. Ceux qui se seraient rendus coupables de tels «crimes» encourent jusqu’à 15 ans de prison et 3 millions de Dalasi d’amende.
Les attaques systématiques et soutenues qui en résultent mettent constamment en danger la vie des hommes et des femmes qui travaillent dans le secteur de la presse. Ils font l’objet de harcèlements de tous ordres qui vont des poursuites judiciaires sans aucun fondement, aux intimidations en passant par les menaces et les attaques physiques. C’est en raison de cette remise en cause sans cesse de leurs droits, notamment de la liberté d’expression que l’exil des Gambiens est devenu un phénomène récurrent.
En dépit de cette batterie de violations des droits humains, la Gambie abrite le siège de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Ceci relève d’une ironie, voire d’un paradoxe inexplicable. Comment comprendre qu’un pays qui défie les résolutions fondamentales de l'Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Union africaine (UA) et qui ignore les droits humains les plus élémentaires de ses citoyens continue d’abriter le principal organe des droits humains sur le continent ? Nous pensons que la Gambie est loin d’être qualifiée pour servir de pays hôte à cette Commission et qu’il est urgent de poser le débat au sein de l’Union africaine.
Fini le temps de la diplomatie discrète. L'Union africaine et la communauté internationale doivent désormais agir d’urgence afin de protéger les droits et la dignité du peuple de la Gambie et se mobiliser davantage pour mettre le régime gambien devant ses responsabilités et apporter assistance et réconfort aux victimes en détresse de la répression aveugle du président Jammeh.
Le prix que paient régulièrement les journalistes et défenseurs des droits humains est tout simplement exorbitant et mérite une plus grande attention des institutions continentales, régionales et internationales ainsi que des organisations de la société civile, nationales et internationales.
Il est temps que la communauté internationale, au premier chef les institutions africaines, prennent des mesures fermes afin de mettre un terme à cette situation intenable en Gambie.
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