Depuis le printemps arabe, Barack Obama est pris en étau entre les Frères musulmans et les libéraux et ne sait trop quel côté soutenir. Morsi ayant été démocratiquement élu, les États-Unis s’en étaient accommodés d’autant qu’il avait continué de respecter le traité de paix avec Israël.
Toutefois lorsque les libéraux ont déposé Morsi, l’administration américaine s’est refusée à condamner le rôle de l’armée. Washington a essayé de rester neutre, encourageant le nouveau régime de transition à préparer de nouvelles élections et à pratiquer une politique d’ouverture, incluant les Frères musulmans. Mais les exhortations américaines au calme et à la réconciliation ont été ignorées, signe de la perte d’influence des États-Unis auprès de leur ancien allié.
Condamnations
Après le bain de sang d’hier, le gouvernement américain a une nouvelle fois dénoncé l’usage de la force et condamné l’imposition de l’état d’urgence. « Les États-Unis condamnent fortement les violences meurtrières en Égypte. Les événements d’aujourd’hui sont déplorables et s’opposent à l’aspiration des Égyptiens à la paix, à l’intégration et à la démocratie », a ainsi déclaré John Kerry. Le secrétaire d’État a exhorté les Égyptiens, membres du gouvernement ou non, à retrouver la raison et à empêcher d’autres morts. Il a par ailleurs appelé au respect du droit de rassemblement pacifique.
Mais cette fois les pressions s’accentuent tant chez les politiques que chez les éditorialistes pour qu’Obama abatte sa dernière carte : couper l’aide d’un milliard et demi de dollars à l’Égypte, jusqu’à ce que, comme l’écrit le Washington Post, « les généraux mettent fin à leur campagne de répression et prennent des mesures tangibles pour restaurer la démocratie ».
Source : Rfi.fr
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