Plus de quatre mois après le coup d’État en Birmanie, le mouvement de désobéissance civile se poursuit, mais la situation commence à peser sur des centaines de milliers de Birmans qui ont perdu leur emploi. De nouveaux combats entre l'armée birmane et des groupes rebelles ont contraint environ 100 000 personnes à fuir leur domicile dans l'est de l'État de Kayah, près de la frontière thaïlandaise, a indiqué mardi 8 juin le bureau des Nations unies en Birmanie. Les personnes se trouvant dans les zones touchées par les combats ont un « besoin urgent » de nourriture, d'eau, d'abris et de soins de santé, a-t-il ajouté, précisant que les restrictions de déplacement imposées par les forces de sécurité retardaient l'acheminement de l'aide indispensable.
40 000 volontaires de la Croix-Rouge déployés pour l'aide d'urgence
La situation humanitaire se dégrade chaque jour un peu plus en Birmanie, suscitant l’inquiétude de la Fédération Internationale de la Croix Rouge qui a annoncé une vaste campagne grâce à l'assistance de 40 000 volontaires pour venir en aide d’urgence à plus de 236 000 personnes dans toute la Birmanie. Une annonce qui a été faite après que le président de l'organisation, Peter Maurer, a réussi à rencontrer la semaine dernière le chef de la junte, Min Aung Hlaing, et demandé un accès humanitaire accru au pays.
Mais les défis sont immenses, comme l’explique le chef de la délégation de la Fédération internationale de la Croix-Rouge en Birmanie, Joy Singhal, joint par Jelena Tomic. « La Birmanie est le pays le plus pauvre d'Asie du Sud-Est et avant le 1er février, il y avait déjà plus d'un million de personnes qui avaient besoin d'une aide humanitaire, surtout dans les régions en proie à des violences et des conflits armés. Mais depuis le 1er février, les violences et les besoins humanitaires se sont propagés à travers tout le pays, explique-t-il. Nous avons aussi constaté des migrations de population depuis les zones urbaines vers les zones rurales, ce qui représente pour nous un défi supplémentaire pour subvenir à tous ces besoins. L'an dernier, il y a eu l'épidémie de Covid-19 qui a fait perdre leur emploi à beaucoup de gens, cette année, il y a eu le mouvement de désobéissance civile, la fermeture de nombreuses usines et des violences qui ont mis davantage de gens dans la difficulté, en termes de nourriture ou de besoin sanitaire. Le système bancaire est impacté et environ 80% des hôpitaux ne fonctionnent pas correctement. Et pour finir, nous entrons dans la saison des moussons qui provoque chaque année entre juillet et octobre d'importantes inondations dans tout le pays et des déplacés interne. Nous craignons que la mousson entraîne des besoins humanitaires supplémentaires. »
Files d'attente sans fin aux distributeurs
L'économie nationale et le système bancaire de la Birmanie sont paralysés depuis la prise de pouvoir par l'armée lors du putsch du 1er février. Des grèves et des fermetures d'usines ont entraîné la perte de moyens de subsistance. Hausse du prix des denrées alimentaires, chaînes d’approvisionnement perturbées en raison de la flambée du prix de l’essence, limitation du retrait des liquidités dans les banques… Et la crise risque de s’inscrire dans la durée.
« Il est devenu extrêmement difficile d’avoir du liquide, témoigne un informaticien à Rangoun. Vous pouvez voir chaque jour de longues files d’attente devant les distributeurs, des gens qui attendent dès 4h du matin et toute la journée pour pouvoir retirer de l’argent. C’est devenu très compliqué d’avoir de l’argent liquide, c’est un réel problème. Aussi, toute la chaîne d’approvisionnement est perturbée et les biens et services en provenance d’autres pays sont devenus limités. En raison des bombardements de l’armée et des déplacements de population, le transport des biens entre les villes ne fonctionne plus comme avant. Et puis comme il est très difficile d’avoir de l’argent liquide, vous devez payer plus cher les produits de consommation. Parfois il est possible de payer avec sa carte de crédit ou via votre téléphone portable, mais cela coûte plus cher. Et si vous voulez vous procurer du liquide, vous devez payer des taxes additionnelles qui s’élèvent à environ 10%. Résultat : la nourriture est plus chère. Ce qui fait que l’on ne dépense plus comme avant. On doit faire attention et n’acheter que le strict nécessaire. Beaucoup de gens ont perdu leur travail et les gens font très attention à leurs dépenses. »
40 000 volontaires de la Croix-Rouge déployés pour l'aide d'urgence
La situation humanitaire se dégrade chaque jour un peu plus en Birmanie, suscitant l’inquiétude de la Fédération Internationale de la Croix Rouge qui a annoncé une vaste campagne grâce à l'assistance de 40 000 volontaires pour venir en aide d’urgence à plus de 236 000 personnes dans toute la Birmanie. Une annonce qui a été faite après que le président de l'organisation, Peter Maurer, a réussi à rencontrer la semaine dernière le chef de la junte, Min Aung Hlaing, et demandé un accès humanitaire accru au pays.
Mais les défis sont immenses, comme l’explique le chef de la délégation de la Fédération internationale de la Croix-Rouge en Birmanie, Joy Singhal, joint par Jelena Tomic. « La Birmanie est le pays le plus pauvre d'Asie du Sud-Est et avant le 1er février, il y avait déjà plus d'un million de personnes qui avaient besoin d'une aide humanitaire, surtout dans les régions en proie à des violences et des conflits armés. Mais depuis le 1er février, les violences et les besoins humanitaires se sont propagés à travers tout le pays, explique-t-il. Nous avons aussi constaté des migrations de population depuis les zones urbaines vers les zones rurales, ce qui représente pour nous un défi supplémentaire pour subvenir à tous ces besoins. L'an dernier, il y a eu l'épidémie de Covid-19 qui a fait perdre leur emploi à beaucoup de gens, cette année, il y a eu le mouvement de désobéissance civile, la fermeture de nombreuses usines et des violences qui ont mis davantage de gens dans la difficulté, en termes de nourriture ou de besoin sanitaire. Le système bancaire est impacté et environ 80% des hôpitaux ne fonctionnent pas correctement. Et pour finir, nous entrons dans la saison des moussons qui provoque chaque année entre juillet et octobre d'importantes inondations dans tout le pays et des déplacés interne. Nous craignons que la mousson entraîne des besoins humanitaires supplémentaires. »
Files d'attente sans fin aux distributeurs
L'économie nationale et le système bancaire de la Birmanie sont paralysés depuis la prise de pouvoir par l'armée lors du putsch du 1er février. Des grèves et des fermetures d'usines ont entraîné la perte de moyens de subsistance. Hausse du prix des denrées alimentaires, chaînes d’approvisionnement perturbées en raison de la flambée du prix de l’essence, limitation du retrait des liquidités dans les banques… Et la crise risque de s’inscrire dans la durée.
« Il est devenu extrêmement difficile d’avoir du liquide, témoigne un informaticien à Rangoun. Vous pouvez voir chaque jour de longues files d’attente devant les distributeurs, des gens qui attendent dès 4h du matin et toute la journée pour pouvoir retirer de l’argent. C’est devenu très compliqué d’avoir de l’argent liquide, c’est un réel problème. Aussi, toute la chaîne d’approvisionnement est perturbée et les biens et services en provenance d’autres pays sont devenus limités. En raison des bombardements de l’armée et des déplacements de population, le transport des biens entre les villes ne fonctionne plus comme avant. Et puis comme il est très difficile d’avoir de l’argent liquide, vous devez payer plus cher les produits de consommation. Parfois il est possible de payer avec sa carte de crédit ou via votre téléphone portable, mais cela coûte plus cher. Et si vous voulez vous procurer du liquide, vous devez payer des taxes additionnelles qui s’élèvent à environ 10%. Résultat : la nourriture est plus chère. Ce qui fait que l’on ne dépense plus comme avant. On doit faire attention et n’acheter que le strict nécessaire. Beaucoup de gens ont perdu leur travail et les gens font très attention à leurs dépenses. »
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