Il est difficile de croire sur parole les rebelles prorusses. Le cessez-le-feu était censé entrer en vigueur dimanche il y a huit jours, mais les rebelles en ont décidé autrement. La semaine passée a été celle de la prise de la poche de Debaltseve.
Alors, certes, les dirigeants des « Républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk ont signé les décrets ordonnant le retrait des armes lourdes de la ligne de front, processus qui doit durer deux semaines, selon les accords de Minsk 2. Mais, dans le même temps, la partie ukrainienne dit avoir observé l’entrée dans le Donbass, depuis la Russie, d’une soixantaine de tanks et blindés, acheminés vers le sud du Donbass, vers la mer d’Azov. Ce qui fait craindre à Kiev une offensive sur le port de Marioupol, sous contrôle ukrainien.
Attentat meurtrier
A Donetsk, ce 23 février au matin, de fortes détonations se font toujours entendre en provenance des extérieurs de la ville. Parallèlement, les Etats-Unis menacent Moscou de nouvelles sanctions. Hier, il y a eu un attentat meurtrier à Kharkiv, grande ville russophone de l’Est ukrainien, à 200 kilomètres du territoire séparatiste. Cette ville avait fait l’objet en avril 2014 d’une première et forte tentative de déstabilisation. Une action de la part de groupes prorusses qui aurait pu aboutir à une situation comme nous l’observons aujourd’hui dans le Donbass.
Du coup, la situation reste tendue à Kharkiv ; si des attentats s’y produisent chaque semaine, ils ne cherchaient pas jusqu’alors à tuer. Hier, dimanche, il s’agissait bien de faire des victimes. On peut désormais se demander si cet attentat n’est pas le fait de personnes refusant le cessez-le-feu dans le Donbass et qui souhaitent que les troupes prorusses continuent à conquérir le reste de l’Est de l’Ukraine.
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