Slaviansk, place forte des séparatistes, est désormais occupée par des chars d'assaut de l'armée ukrainienne, des blindés légers, des snipers et des hommes de troupe. Les militants pro-Russes ont mis eux-mêmes le feu à un barrage routier situé à quelques kilomètres au nord de la ville avant de se retirer, à l'approche de cinq blindés ukrainiens. Après une heure de combat, les blindés ont reculé, et les séparatistes ont repris et renforcé leur position, d'où se dégageaient d'épaisses fumées. Le maire autoproclamé de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, s'est rendu sur place et il a déclaré qu'il résisterait jusqu'au bout en cas d'assaut contre sa ville.
« Un nouveau Stalingrad »
Slaviansk, 100 000 habitants, est bien défendue par des groupes d’hommes armés et très entraînés. Ceux-ci détiennent plus d’une dizaine d’otages, dont des journalistes et des militants civiques ukrainiens. Viatcheslav Ponomarev a d’ores et déjà annoncé être prêt à transformer la ville en un nouveau Stalingrad. L'assaut des troupes ukrainiennes contre plusieurs barrages de la place forte des séparatistes aurait fait cinq morts parmi les insurgés, et un parmi les soldats ukrainiens. Les autorités de Kiev ont également déclaré que trois postes avancés autour de Slaviansk avaient été détruits. Les séparatistes, eux, ont annoncé la mort de deux personnes à un point de contrôle de la zone. Les services de sécurité ukrainiens ont également publiquement invité les autorités russes à venir observer les manœuvres policières.
Plus tôt ce jeudi, la police de Marioupol est intervenue vers 3h dans la mairie où des heurts avaient éclaté entre une trentaine d'hommes armés de battes de baseball qui tentaient de s'introduire dans le bâtiment et les séparatistes, qui l'occupaient depuis le 13 avril. Cinq personnes ont été blessées à Marioupol et la mairie est à présent libérée, a affirmé le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov. Une centaine de séparatistes ont par ailleurs lancé cette nuit un assaut contre une base militaire à Artemivsk, près de Slaviansk. Les assaillants ont été repoussés. Mais les affrontements ont blessé un soldat et occasionné, selon le ministère de l'Intérieur, d'importantes pertes chez les attaquants.
Réaction de Poutine
Plus tard, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé l'organisation de nouvelles manœuvres à la frontière avec l'Ukraine. « Nous sommes contraints de réagir à un tel développement de la situation, a-t-il affirmé. Le feu vert à l'utilisation d'armes contre les civils de son propre pays a déjà été donné. [...] Si on n'arrête pas cette machine militaire aujourd'hui, cela mènera à un grand nombre de morts et de blessés. » Dénonçant le « rapport de force inégal » entre, d'après lui, 11 000 soldats ukrainiens et 2 000 séparatistes, le ministre a détaillé l'opération de l'armée russe : « Des exercices des unités des districts militaires du Sud et de l'Ouest ont débuté » et « l'aviation effectue des vols près de la frontière ».L’utilisation par le régime de Kiev de l’armée à l’intérieur de son propre pays constitue sans aucun doute « un crime très sérieux », a déclaré Vladimir Poutine qui s’est exprimé à Saint-Petersbourg lors d’un forum du Front populaire de la Russie, le mouvement destiné à remplacer son parti Russie unie. Le président russe a ajouté que ce type d’intervention contre son propre peuple s’apparente à une opération « punitive », et qu’elle aura des conséquences y compris en terme de relations internationales. Il a qualifié les autorités de Kiev de « junte », car Kiev ne désarme pas les radicaux mais au contraire les légalise. Ces événements prouvent, dit Poutine, « que la Russie a eu raison d’agir comme elle l’a fait en Crimée ». Et le président russe d'émettre des doutes, via son porte-parole, quant à la légitimité de la présidentielle ukrainienne, qui se profile dans un mois.
En déplacement à Tokyo, Barack Obama a reproché à la Russie de ne pas respecter l'accord de Genève, menaçant Moscou de nouvelles sanctions. « Il n'y a pas de solution militaire au problème », a rappelé le président américain. Mais le compromis signé il y a tout juste une semaine parait bien mal en point.
A noter que le journaliste américain Simon Ostrovsky, détenu par les rebelles depuis quelques jours, devrait rapidement être libéré selon les séparatistes.
Source : Rfi.fr
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