« Comme vous le savez, nous sommes en train de vouloir sortir d’une situation exceptionnelle qui est la pandémie, qui a eu ses conséquences économiques. Qui a fait des effets néfastes sur toutes les économies du monde, sur les transactions internationales. Les budgets qui ont été déjà préparés juste au mois de janvier 2020, ont été nécessairement réévalués, réaménagés. Deux mois plus tard, au mois de mars, juin, avec l’avènement de la pandémie, les ressources ont été réorientées réallouées à d’autres secteurs pour faire face à la pandémie de coronavirus, d’appuyer les secteurs économiques, les populations à qui on avait demandé de ne pas sortir, pour freiner la prolifération de la maladie », a d'abord indiqué Dr Serigne Ousmane Béye économiste pour camper le contexte.
« Je l’ai dit dans certains plateaux, et même dans la presse écrite, prendre de l’argent, financer des jeunes qui n’ont pas de projet fiable, je dis que ça ne peut pas prospérer. Il faut nécessairement moderniser les activités du secteur informel. Au lieu de financer des jeunes comme ça avec des projets, je dis qu’il faut moderniser les activités du secteur informel. On est en train de vouloir moderniser les pirogues, c’est bien. Mais pour moi, il faut construire de petits quais au niveau de Soumbédioune, Ziguinchor, Saint-Louis, Kayar etc. Et au niveau de chaque quai, permettre aux pêcheurs de se regrouper en GIE ou en coopératives, et leur donner des financements pour avoir, je ne dis pas des pirogues, mais des chalutiers. Ce qui va permettre à nos pêcheurs d’aller en haute mer, et de concurrencer les bateaux étrangers qui viennent piller nos ressources. Et ça peut créer beaucoup de valeur ajoutée, et d’emplois. Sur le plan de l’horticulture, nos jeunes qui quittent Dakar pour migrer vers l’Espagne, en Europe, on peut leur donner des terres arables, les financer et leur permettre d’exporter vers l’Europe. On ne peut plus continuer à vivre comme on vivait il y a 100 ans ».
« Pour le moment, ce qu’il faut faire, c’est moderniser l’économie informelle. Et pour les ressources gazières et pétrolières, etc. Il faut privilégier le contenu local. Il faut avoir ce qu’on appelle le patriotisme économique. Défendre les intérêts des nationaux. Il y a des organisations patronales, qui ont des projets viables, il faut les aider. La pandémie doit nous ouvrir les yeux. Et même pour l’industrie pharmaceutique, on ne doit même plus importer certains médicaments. Il faut les fabriquer sur place. Si on ne peut pas les faire seul, il faut qu’on mutualise nos moyens au niveau de l’Afrique, pour un nouveau paradigme, pour la relance économique », dit-il.
"S'endetter ce n'est pas mendier, c'est un instrument de politique économique"Dr Serigne Ousmane Béye soutient que les Etats ont besoin de s'endetter pour se développer . « Le Sénégal étant un pays avec des moyens limités du point de vue ressources financières. Il y a beaucoup de pays qui s’endettent, même les pays développés. S’endetter, ce n’est pas mendier. On ne tend pas la main. Il y a beaucoup de facteurs qui doivent nous pousser à demander une réparation. Les gens doivent s’endetter. L’endettement est un instrument de politique économique. Cependant, il ne faut pas s’endetter pour s’endetter, pour le mettre dans des projets qui ne sont pas viables, qui n’ont pas un retour sur investissement », défend l’économiste.
"Il faut moderniser le secteur informel au lieu de financer des projets non viables de jeunes "Poursuivant sa réaction, Dr Béye indique qu’il faut nécessairement moderniser les activités du secteur informel. Pour lui, prendre de l’argent, financer des jeunes qui n’ont pas de projet viable ne mènera pas le pays à la prospérité.
« Je l’ai dit dans certains plateaux, et même dans la presse écrite, prendre de l’argent, financer des jeunes qui n’ont pas de projet fiable, je dis que ça ne peut pas prospérer. Il faut nécessairement moderniser les activités du secteur informel. Au lieu de financer des jeunes comme ça avec des projets, je dis qu’il faut moderniser les activités du secteur informel. On est en train de vouloir moderniser les pirogues, c’est bien. Mais pour moi, il faut construire de petits quais au niveau de Soumbédioune, Ziguinchor, Saint-Louis, Kayar etc. Et au niveau de chaque quai, permettre aux pêcheurs de se regrouper en GIE ou en coopératives, et leur donner des financements pour avoir, je ne dis pas des pirogues, mais des chalutiers. Ce qui va permettre à nos pêcheurs d’aller en haute mer, et de concurrencer les bateaux étrangers qui viennent piller nos ressources. Et ça peut créer beaucoup de valeur ajoutée, et d’emplois. Sur le plan de l’horticulture, nos jeunes qui quittent Dakar pour migrer vers l’Espagne, en Europe, on peut leur donner des terres arables, les financer et leur permettre d’exporter vers l’Europe. On ne peut plus continuer à vivre comme on vivait il y a 100 ans ».
"Mutualiser nos moyens au niveau de l’Afrique pour produire par nous-mêmes"Pour faire de son économie, l’une des meilleures en Afrique, l’économiste soutient qu’il faut mettre en avant la création de valeur ajoutée. Selon lui, cela passe par l’exploitation des chaînes de valeur dans toutes les activités. Il précise que cette pandémie doit nous permettre de voir plus clair par rapport au politique de développement.
« Pour le moment, ce qu’il faut faire, c’est moderniser l’économie informelle. Et pour les ressources gazières et pétrolières, etc. Il faut privilégier le contenu local. Il faut avoir ce qu’on appelle le patriotisme économique. Défendre les intérêts des nationaux. Il y a des organisations patronales, qui ont des projets viables, il faut les aider. La pandémie doit nous ouvrir les yeux. Et même pour l’industrie pharmaceutique, on ne doit même plus importer certains médicaments. Il faut les fabriquer sur place. Si on ne peut pas les faire seul, il faut qu’on mutualise nos moyens au niveau de l’Afrique, pour un nouveau paradigme, pour la relance économique », dit-il.
Autres articles
-
10e Revue Annuelle des Réformes de l'UEMOA : le Sénégal évalue ses progrès dans l'intégration régionale
-
Sénégal : le rapport 2024 de la CNUCED met en lumière les défis de la dette, la dépendance aux matières premières ...
-
Coût de la vie et surplus pétrolier : la Banque mondiale dévoile ses prévisions jusqu'en 2026
-
Sécheresse : les femmes produisent 80 % de l’alimentation dans les pays en développement mais possèdent moins de 20 % des terres (ONU)
-
Déficit budgétaire du Sénégal : les stratégies du gouvernement pour remonter la pente, selon Abdourahmane Sarr