Je ne suis pas historien, mais à travers le film Camp de Thiaroye, j'ai pu m'approcher de ce que les tirailleurs ont vécu à Thiaroye. On a recréé un baraquement pour le film, et j'ai eu l'honneur de jouer le rôle principal, celui du sergent-chef Diatta.
Le film, raconte-t-il bien ce qui s'est passé à Thiaroye ? Qu'est-ce qui a conduit à ce drame, selon vous ?
D'après le film et certains documents historiques, les soldats ont réclamé leur pécule. Ils voulaient être payés correctement, mais malheureusement, ils ont été payés avec un taux de change extrêmement faible, ce qui était, en fait, du vol. Après avoir été prisonniers en Allemagne et avoir combattu aux côtés de l'armée française, ils étaient démobilisés. On les avait rassemblés à Dakar, la capitale de l'Afrique occidentale française (AOF), et ils étaient heureux de pouvoir rentrer chez eux. Mais quand ils ont vu ce qu'on leur donnait, ils se sont révoltés. Ils ont été considérés comme des mutins, et l'ordre a été donné de tirer. Beaucoup ont été tués, y compris le sergent-chef Diatta, qui dirigeait les tirailleurs.
Vous avez incarné un personnage historique important, le sergent-chef Diatta. Quel rôle a-t-il joué dans l’histoire des tirailleurs ?
Le sergent-chef Diatta est un personnage clé. Il servait de lien entre les tirailleurs et les autorités coloniales. Il parlait le français correctement, il avait étudié, il parlait même l'anglais couramment, tandis que les autres tirailleurs parlaient un français moins fluide. Il avait une position particulière, à la fois africaine et non-européenne. Par exemple, il était marié à une femme blanche, ce qui symbolisait bien ce rôle de médiateur entre deux mondes. C’est un aspect important, même si ce n’est pas montré dans le film.
Quel impact a eu ce film, et pourquoi est-ce important qu’il ait été réalisé selon vous ?
Ce film est d'une grande importance, notamment parce qu’il permet de mettre en lumière un événement historique longtemps ignoré, voire occulté. La transparence et la reddition des comptes, comme on nous le demande souvent en matière de gouvernance, s'appliquent aussi à l’histoire. Sembène Ousmane, le cinéaste, a toujours été un révolutionnaire. Il voulait que cette histoire soit racontée, et c’est grâce à lui que l'on en parle aujourd’hui. C’est un film porteur de valeurs fortes, notamment celles de la dignité africaine.
Vous avez été sollicité pour jouer dans ce film. Comment cette opportunité s'est-elle présentée à vous ?
Au début, j’avais rejeté l’idée de jouer dans ce film. Mais ensuite, la présidence de la République m’a contacté, et ce n’était pas un ordre, c’était simplement une invitation à participer si je le voulais. J’ai accepté, et je ne le regrette pas. Le film porte un message important.
Il semble que ce film ait eu des difficultés à être projeté en France à ses débuts. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Oui, c’est vrai. Le film a été longtemps rejeté en France, car il était considéré comme une critique de la France. Mais, après de nombreuses projections à l'international, notamment à Venise, Carthage, Ouagadougou, Montréal, et même au festival de Namur en Belgique, ce n’est que bien plus tard, une décennie après que la France a enfin accepté de le projeter.
Que pensez-vous de la manière dont la France a réagi à ce massacre, et comment auriez-vous aimé que l’histoire soit différente ?
Que ce soit un seul soldat tué ou plusieurs, c’est un mort de trop. Peu importe le nombre, ils ne méritaient pas de mourir, surtout après s'être battus pour la France. Jamais, ils n'auraient pas dû être tués, quelle que soit la raison invoquée. Ce massacre est un crime qui ne peut être justifié.
Pour vous, pourquoi est-il important de commémorer cet événement ?
Il est essentiel de se souvenir de ce massacre, non seulement pour honorer la mémoire des tirailleurs, mais aussi pour comprendre la réalité de cette histoire. La commémoration, la transparence, et la reconnaissance des injustices passées sont des étapes cruciales pour avancer, et c’est ce que ce film et cette histoire cherchent à transmettre.
Le film, raconte-t-il bien ce qui s'est passé à Thiaroye ? Qu'est-ce qui a conduit à ce drame, selon vous ?
D'après le film et certains documents historiques, les soldats ont réclamé leur pécule. Ils voulaient être payés correctement, mais malheureusement, ils ont été payés avec un taux de change extrêmement faible, ce qui était, en fait, du vol. Après avoir été prisonniers en Allemagne et avoir combattu aux côtés de l'armée française, ils étaient démobilisés. On les avait rassemblés à Dakar, la capitale de l'Afrique occidentale française (AOF), et ils étaient heureux de pouvoir rentrer chez eux. Mais quand ils ont vu ce qu'on leur donnait, ils se sont révoltés. Ils ont été considérés comme des mutins, et l'ordre a été donné de tirer. Beaucoup ont été tués, y compris le sergent-chef Diatta, qui dirigeait les tirailleurs.
Vous avez incarné un personnage historique important, le sergent-chef Diatta. Quel rôle a-t-il joué dans l’histoire des tirailleurs ?
Le sergent-chef Diatta est un personnage clé. Il servait de lien entre les tirailleurs et les autorités coloniales. Il parlait le français correctement, il avait étudié, il parlait même l'anglais couramment, tandis que les autres tirailleurs parlaient un français moins fluide. Il avait une position particulière, à la fois africaine et non-européenne. Par exemple, il était marié à une femme blanche, ce qui symbolisait bien ce rôle de médiateur entre deux mondes. C’est un aspect important, même si ce n’est pas montré dans le film.
Quel impact a eu ce film, et pourquoi est-ce important qu’il ait été réalisé selon vous ?
Ce film est d'une grande importance, notamment parce qu’il permet de mettre en lumière un événement historique longtemps ignoré, voire occulté. La transparence et la reddition des comptes, comme on nous le demande souvent en matière de gouvernance, s'appliquent aussi à l’histoire. Sembène Ousmane, le cinéaste, a toujours été un révolutionnaire. Il voulait que cette histoire soit racontée, et c’est grâce à lui que l'on en parle aujourd’hui. C’est un film porteur de valeurs fortes, notamment celles de la dignité africaine.
Vous avez été sollicité pour jouer dans ce film. Comment cette opportunité s'est-elle présentée à vous ?
Au début, j’avais rejeté l’idée de jouer dans ce film. Mais ensuite, la présidence de la République m’a contacté, et ce n’était pas un ordre, c’était simplement une invitation à participer si je le voulais. J’ai accepté, et je ne le regrette pas. Le film porte un message important.
Il semble que ce film ait eu des difficultés à être projeté en France à ses débuts. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Oui, c’est vrai. Le film a été longtemps rejeté en France, car il était considéré comme une critique de la France. Mais, après de nombreuses projections à l'international, notamment à Venise, Carthage, Ouagadougou, Montréal, et même au festival de Namur en Belgique, ce n’est que bien plus tard, une décennie après que la France a enfin accepté de le projeter.
Que pensez-vous de la manière dont la France a réagi à ce massacre, et comment auriez-vous aimé que l’histoire soit différente ?
Que ce soit un seul soldat tué ou plusieurs, c’est un mort de trop. Peu importe le nombre, ils ne méritaient pas de mourir, surtout après s'être battus pour la France. Jamais, ils n'auraient pas dû être tués, quelle que soit la raison invoquée. Ce massacre est un crime qui ne peut être justifié.
Pour vous, pourquoi est-il important de commémorer cet événement ?
Il est essentiel de se souvenir de ce massacre, non seulement pour honorer la mémoire des tirailleurs, mais aussi pour comprendre la réalité de cette histoire. La commémoration, la transparence, et la reconnaissance des injustices passées sont des étapes cruciales pour avancer, et c’est ce que ce film et cette histoire cherchent à transmettre.
Autres articles
-
Massacre de Thiaroye : plus de 130 députés français vont lancer une commission d'enquête (officiel)
-
UASZ : la LD exige une prise en charge diligente et responsable des revendications des étudiants
-
. Thiaroye 44 : du reniement à la reconnaissance (Par Alassane Mbaye)
-
Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe, sur le massacre de Thiaroye : "Il n'y a pas d'apaisement sans la justice"
-
« Le président de la République doit œuvrer pour la mise en place d’un Sénat fort… », Major Aliou Kandji