De nuit, certains quartiers d’Addis-Abeba sont colorés sur plusieurs centaines de mètres par des farandoles de tubes luminescents. L’allure de ces minuscules bars est charmante, la réalité à l’intérieur est bien moins enchantée. La prostitution sévit, au point que le département d’Etat américain prétende que la capitale éthiopienne est la ville comptant le plus de maisons closes en Afrique.
Pire, le document indique que l’on peut y trouver des filles à partir de 8 ans. Le rapport américain dénonce l’apathie des autorités éthiopiennes, qui disposent pourtant de lois contre ce type d’exploitation.
En 2013, aucune procédure judiciaire n’aurait été engagée concernant le trafic sexuel ou la prostitution infantile. De manière plus générale, le pays voit aussi se multiplier les attaques à caractère sexuel, que ce soit dans un cadre familial ou dans l’espace public.
Récemment, le cas de Hannah, 16 ans, a suscité l’émoi. Enlevée en rentrant de l’école, la jeune fille a été violée par une bande de cinq personnes puis laissée pour morte.
Si les réseaux sociaux se sont mobilisés pour le dénoncer, ce cas n’est qu’une partie émergée de la somme de violences subies par les femmes dans le pays, où règne le plus souvent la loi du silence sur ces abus.
Alors que la responsabilité d’accompagner les victimes est laissée aux ONG, plusieurs d’entre elles déplorent pourtant les difficultés qu’elles ont pour se financer depuis 2009 et une loi contraignante sur les activités des associations.
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