Quand le comité exécutif de la FIFA a attribué la Coupe du monde à l'Afrique du Sud en mai 2004, cette décision était énormément dictée par le désir de mettre en valeur le travail accompli par «Madiba» -son nom tribal-, le premier président de l'Afrique du Sud post-apartheid (1994-1999). Réclamées par tous, les audiences avec Mandela ont été rares pendant cette Coupe du monde. On a ainsi vu des images du président avec Cristiano Ronaldo, en tout début de tournoi. Mais la Fondation Mandela, qui gère directement son planning, a tout fait pour « alléger » le programme du grand homme. Ce dernier a ainsi pu rendre un dernier hommage à son arrière petite-fille et vivre un deuil à peu près normal, si l'on considère tout le battage et le déballage médiatique qui a suivi le drame.
Fascination, respect, inspiration...
Samedi, après le quart de finale perdu par le Ghana face à l'Uruguay (1-1 ap, 2-4 aux tab), Madiba a reçu, comme annoncé, les Black Stars du Ghana. Autant dire les meilleurs représentants du continent africain dans ce tournoi. Il est une photo touchante de cette audience, où l'on voit Madiba, dans son sofa, et Sulley Muntari, le «rebelle», le gueulard du Ghana, accroupi, serrant la main du plus grand personnage africain de l'histoire. Une scène remarquable et émouvante qui en dit long sur la magie, ou plus exactement, la fascination et surtout, le respect qu'impose Nelson Mandela à chacun de ses visiteurs. Il avait aussi reçu ses chers Bafana Bafana avant leur match contre les Bleus.
Difficile de ne pas voir, un petit peu, dans l'état d'esprit de la sélection sud-africaine, l'influence de cette rencontre avec le Père de la nation réunifiée. Cette Coupe du monde, Nelson Mandela l'aura vécue chez lui, dans sa résidence, entouré des siens. On a longtemps craint que le président, dont l'état de santé lui impose de peu se déplacer, ne vive pas cet évènement. Il en aura été le héros discret. Un héros vénéré non seulement en Afrique du Sud et sur son continent, mais aussi partout dans le monde. Cela valait bien de lui consacrer un petit billet, pour tout ce qu'il nous a inspiré de positif dans nos vies.