Ségolène Royal qui fait l'actualité en France
Après son « pardon » aux Africains pour le discours de Dakar du chef de l'Etat, le second « pardon » de Ségolène Royal aux Espagnols pour les propos de Nicolas Sarkozy sur José Luis Zapatero n'en finit plus de créer la polémique, à droite comme à gauche. Invitée du 20 Heures de France2, l'intéressée a tenté de s'en défendre ce lundi soir.
Mais ni sur les mises au point ce lundi matin dans Libération (« Sarkozy a-t-il insulté Zapatero ? Certainement pas, même si le ton était peu respectueux »), ni sur les critiques sur Europe1 de son ancien bras droit Vincent Peillon (c'est « une réaction qui semble à peu près du même niveau » que les propos de Nicolas Sarkozy), l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle n'a souhaité répondre aux questions du présentateur David Pujadas :
Sur Libération : « C'est extravagant ce que vous venez de dire. J'ai là toute la presse espagnole, vous tronquez les propos de Libération. »
Sur Vincent Peillon (et les autres réactions) : « L'importance de ce sujet mérite autre chose que des polémiques politiciennes. »
Pourquoi alors accepter l'invitation de France Télévisions ? Car l'important n'est pas là. Et cette présence au journal télévisé l'illustre : l'important est de continuer à exister, après une double défaite à la présidentielle de 2007 et à l'élection pour le premier secrétariat du Parti socialiste, ont relevé les trois politologues interrogés par Rue89.
« C'est aujourd'hui un personnage très clivant »
Emmanuel Rivière, de l'institut TNS Sofres, souligne le danger de cette stratégie à court terme et surtout de ce second « pardon », après un sondage déjà défavorable la semaine dernière (56% des sondés jugeaient « injustifiés de la part d'une personnalité qui n'est pas au pouvoir » la demande de « pardon » de Ségolène Royal à Dakar) :
« C'est une réitération malheureuse. Elle est pourtant dans la structure d'image d'un François Bayrou ou d'un Jean-Marie Le Pen, qui peuvent se faire oublier car ils ont les moyens de revenir par une déclaration politique forte. Ils ont tous les trois déjà marqué la vie politique.
« Sa côte d'avenir a beaucoup fluctué par rapport à 2004, lorsqu'elle a remporté les élections régionales, ou à 2005 à l'issu du congrès du Mans. Là, elle n'était pas dans les querelles, et sa popularité augmentait à chaque intervention, donc elle ne s'en privait pas.
« Depuis la présidentielle de 2007, ce n'est plus le cas, c'est aujourd'hui un personnage très clivant, très aimé à gauche et totalement rejeté à droite. Elle est dans les querelles, comme le montre la séquence du congrès de Reims, qui ne l'a pas servi. »
« L'important c'est qu'on se souvienne d'elle en 2012 »
A long terme, toutefois, son collègue de l'institut CSA, Jean-Daniel Lévy, n'y voit pas forcément que des aspects négatifs. En 2012, date de la prochaine présidentielle, tout le monde aura oublié la polémique qu'elle aura créée, mais personne ne l'aura oubliée, elle, estime-t-il :
« C'est une stratégie mitterrandienne. François Mitterrand avait une théorie : à force de taper dans un mur, aussi solide soit-il, il finira toujours pas s'écrouler. L'idée de Ségolène est aujourd'hui de déstabiliser Nicolas Sarkozy dans sa capacité à être un bon président de la République.
« Elle s'inscrit dans une stratégie de long terme. L'important c'est qu'on se souvienne d'elle en 2012 comme une opposante cohérente à Nicolas Sarkozy.
« Mais ce n'est pas sans dangers. Le clivage droite/gauche étant moins prégnant aujourd'hui, ce n'est pas parce qu'on déstabilise la droite qu'on renforce la gauche. Son statut d'ancienne candidate socialiste à la présidentielle ne suffit non plus à légitimer une parole au nom de la France. Et il y a une très forte attente à gauche d'une parole collective, ce qui n'est pas le cas ici. »
« Aubry peut sortir grandie de cette séquence »
Attention cependant, à bien être au rendez-vous de 2012, car la compétition à laquelle la présidente de Poitou-Charentes s'est livrée avec la maire de Lille à l'automne dernier pourrait bien reprendre au moment de la désignation du candidat socialiste pour la prochaine présidentielle. C'est l'analyse de Gaël Slimane, de l'institut BVA :
« Je ne crois pas que ce storytelling sur l'actualité internationale sera très efficace. Ca n'améliora pas son image dans l'opinion ; ça n'empêchera pas sa côte d'avenir de s'éroder. Ça brouille le message socialiste, qui tente de se concentrer sur la politique économique et sociale.
« Tout ce que Martine Aubry dit de plus sérieux est moins audible. Mais, grâce à ce sérieux, la première secrétaire peut sortir grandie de cette séquence.
« Ségolène Royal pâtit de ce côté paillette, à un moment où les gens attendent plutôt des interventions sur le fond des problèmes de leur vie quotidienne. Ca renforce l'image d'une Ségolène Royal peu crédible. »
Source: Rue89
Mais ni sur les mises au point ce lundi matin dans Libération (« Sarkozy a-t-il insulté Zapatero ? Certainement pas, même si le ton était peu respectueux »), ni sur les critiques sur Europe1 de son ancien bras droit Vincent Peillon (c'est « une réaction qui semble à peu près du même niveau » que les propos de Nicolas Sarkozy), l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle n'a souhaité répondre aux questions du présentateur David Pujadas :
Sur Libération : « C'est extravagant ce que vous venez de dire. J'ai là toute la presse espagnole, vous tronquez les propos de Libération. »
Sur Vincent Peillon (et les autres réactions) : « L'importance de ce sujet mérite autre chose que des polémiques politiciennes. »
Pourquoi alors accepter l'invitation de France Télévisions ? Car l'important n'est pas là. Et cette présence au journal télévisé l'illustre : l'important est de continuer à exister, après une double défaite à la présidentielle de 2007 et à l'élection pour le premier secrétariat du Parti socialiste, ont relevé les trois politologues interrogés par Rue89.
« C'est aujourd'hui un personnage très clivant »
Emmanuel Rivière, de l'institut TNS Sofres, souligne le danger de cette stratégie à court terme et surtout de ce second « pardon », après un sondage déjà défavorable la semaine dernière (56% des sondés jugeaient « injustifiés de la part d'une personnalité qui n'est pas au pouvoir » la demande de « pardon » de Ségolène Royal à Dakar) :
« C'est une réitération malheureuse. Elle est pourtant dans la structure d'image d'un François Bayrou ou d'un Jean-Marie Le Pen, qui peuvent se faire oublier car ils ont les moyens de revenir par une déclaration politique forte. Ils ont tous les trois déjà marqué la vie politique.
« Sa côte d'avenir a beaucoup fluctué par rapport à 2004, lorsqu'elle a remporté les élections régionales, ou à 2005 à l'issu du congrès du Mans. Là, elle n'était pas dans les querelles, et sa popularité augmentait à chaque intervention, donc elle ne s'en privait pas.
« Depuis la présidentielle de 2007, ce n'est plus le cas, c'est aujourd'hui un personnage très clivant, très aimé à gauche et totalement rejeté à droite. Elle est dans les querelles, comme le montre la séquence du congrès de Reims, qui ne l'a pas servi. »
« L'important c'est qu'on se souvienne d'elle en 2012 »
A long terme, toutefois, son collègue de l'institut CSA, Jean-Daniel Lévy, n'y voit pas forcément que des aspects négatifs. En 2012, date de la prochaine présidentielle, tout le monde aura oublié la polémique qu'elle aura créée, mais personne ne l'aura oubliée, elle, estime-t-il :
« C'est une stratégie mitterrandienne. François Mitterrand avait une théorie : à force de taper dans un mur, aussi solide soit-il, il finira toujours pas s'écrouler. L'idée de Ségolène est aujourd'hui de déstabiliser Nicolas Sarkozy dans sa capacité à être un bon président de la République.
« Elle s'inscrit dans une stratégie de long terme. L'important c'est qu'on se souvienne d'elle en 2012 comme une opposante cohérente à Nicolas Sarkozy.
« Mais ce n'est pas sans dangers. Le clivage droite/gauche étant moins prégnant aujourd'hui, ce n'est pas parce qu'on déstabilise la droite qu'on renforce la gauche. Son statut d'ancienne candidate socialiste à la présidentielle ne suffit non plus à légitimer une parole au nom de la France. Et il y a une très forte attente à gauche d'une parole collective, ce qui n'est pas le cas ici. »
« Aubry peut sortir grandie de cette séquence »
Attention cependant, à bien être au rendez-vous de 2012, car la compétition à laquelle la présidente de Poitou-Charentes s'est livrée avec la maire de Lille à l'automne dernier pourrait bien reprendre au moment de la désignation du candidat socialiste pour la prochaine présidentielle. C'est l'analyse de Gaël Slimane, de l'institut BVA :
« Je ne crois pas que ce storytelling sur l'actualité internationale sera très efficace. Ca n'améliora pas son image dans l'opinion ; ça n'empêchera pas sa côte d'avenir de s'éroder. Ça brouille le message socialiste, qui tente de se concentrer sur la politique économique et sociale.
« Tout ce que Martine Aubry dit de plus sérieux est moins audible. Mais, grâce à ce sérieux, la première secrétaire peut sortir grandie de cette séquence.
« Ségolène Royal pâtit de ce côté paillette, à un moment où les gens attendent plutôt des interventions sur le fond des problèmes de leur vie quotidienne. Ca renforce l'image d'une Ségolène Royal peu crédible. »
Source: Rue89
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