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Guinée-Bissau : Nino Vieira ou le tragique destin d’un ex-guérillero

Le président de la Guinée-Bissau, Joao Bernardo Vieira dit ‘’Nino’’, assassiné lundi matin par des militaires, n’a pas échappé cette fois-ci aux maintes tentatives de putschs intentés contre lui depuis la fin des années 1990.



Électricien de formation, le jeune Joao Bernardo Vieira rejoint en 1960 le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) d’Amilcar Cabral. Il joue un rôle majeur dans la guerre de guérilleros du pays contre le régime colonial portugais.

Pendant la guerre d’indépendance contre les colons, le jeune pepel (ethnie de la Guinée Bissau) fait preuve de beaucoup de compétence en tant que chef militaire. Ainsi, il gravit rapidement les échelons.

‘’Nino’’, ce nom de guerre que lui ont donné ses camarades, il le gardera durant la lutte pour l’idépendance et en 1972, lors des élections pour le Conseil régional dans les secteurs sous commandement du PAIGC qui devaient mener à la formation d’une assemblée constitutive.

A l’indépendance du pays, Nino Vieira est nommé président national de l’Assemblée du peuple. Le 28 septembre 1978, il est nommé Premier ministre de la Guinée-Bissau.

L’année 1980 coïncide avec une difficile situation éconmique pour la Guinée-Bissau, entraînant un mécontentement général vis-à-vis du gouvernement en place.

Le 14 novembre 1980, Nino renverse le gouvernement de Luís Cabral lors d’un coup d’état militaire sanglant. Il prend la tête d’un Conseil militaire de la révolution constitué de neuf membres.

Au milieu des années 1990, la Guinée-Bissau se dote d’une nouvelle Constitution adoubée par les partis politiques.

La première élection présidentielle se déroule le 3 juillet 1994 et Nino Vieira l’emporte au second tour avec 52,02% des voix contre 47,98% pour Kumba Yalá, un ancien conférencier de philosophie, candidat du Parti social de renouvellement (PRS).

Il devient ainsi le premier président démocratiquement élu de la Guinée-Bissau, le 29 septembre 1994. Quatre ans après, la Guinée Bissau sombre dans l’instabilité, à la suite d’un coup d’État avorté du général Ansoumane Mané, en juin 1998.

Une brève mais violente guerre civile éclate entre les forces fidèles à Vieira et celles loyales au chef rebelle Ansoumane Mané. Les rebelles prennent le dessus sur le président bissau-guinéen, contraignant ce dernier à se réfugier à l’ambassade de Portugal et plus tard à s’exiler.

L’ancien chef de guerre du PAIGC revient victorieux de son exil. En avril 2005, presque deux ans après un autre coup militaire contre le gouvernement du président Kumba Yalá, Nino Vieira se présente à la présidentielle et bat son ancien camarade de parti Malam Bacai Sanhá au deuxième tour.

Agé de 69 ans, la figure emblématique de la scène politique bissau-guinéenne va se heurter à la hiérarchie militaire surtout au chef d’état-major général de l’armée Tagme Na Way.

En novembre 2008, Nino Vieira échappe à une attaque dans son domicile. Ce n’était que partie remise car lundi, les armes ont eu finalement raison de lui.

Source : APS

APS

Lundi 2 Mars 2009 - 18:38


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