La polémique sur le mariage pour tous est relancée, et c’est François Hollande qui en est le responsable. Mardi soir, devant le Congrès des maires de France, le président de la République a d’abord rappelé aux élus qu’ils « auront à faire appliquer la loi ». Tout en dédouanant les plus réticents à célébrer l’union de deux femmes ou de deux hommes : « Des possibilités de délégation existent, elles peuvent être élargies. (…) Et il y a toujours la liberté de conscience. »
Dans la déclaration de François Hollande, il faut y voir d’abord un geste d’apaisement. Le chef de l’Etat venait d’être interpellé par le président de l’Association des maires de France, sur le thème du « respect des conscience des maires ». Même président, surtout président, François Hollande reste le champion toutes catégories de la synthèse, adepte du consensus. Il déteste les conflits. Il a entendu les réticences de certains élus locaux. A l’Elysée, un de ses proches, le député socialiste Bernard Poignant, a d’ailleurs pour rôle de tâter le pouls de la société. Breton et catholique, il est, à titre personnel, hostile au mariage pour tous. Tout comme Lionel Jospin, l’un des mentors de François Hollande, pour qui « l’humanité est structurée par le rapport hommes femmes »…
Rétropédalage, maladresse ou trahison ?
François Hollande considère-t-il alors que « l’homophobie fait partie de la liberté de conscience » ? C’est la lecture faite depuis mardi soir par les militants associatifs. L'Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) a d’ailleurs décidé de suspendre ses relations avec le gouvernement et dénonce « au mieux une maladresse, au pire une trahison ». François Hollande voulait apaiser, deux jours après les manifestations organisées contre le mariage pour tous ; objectif passablement raté si l’on en juge par l’avalanche de réactions depuis mardi soir. Y compris au Parti socialiste, et en particulier chez les proches de Martine Aubry, qui avait inscrit le mariage pour tous dans le programme du PS. Dans Libération, le député écologiste Noël Mamère, le premier à avoir célébré un « mariage gay » en toute illégalité en 2004, évoque « une capitulation en rase campagne. (…) Ces propos signent la victoire idéologique de la droite ». Le nouveau président de l’UMP, Jean-François Copé, avait déjà assuré qu’il refuserait de célébrer des mariages gay au nom de sa conscience, et il a beau jeu aujourd’hui de saluer « un vrai début de recul » de François Hollande.
S’agit-il aussi d’une vraie bourde politique de François Hollande, la première de son quinquennat ? L’Elysée a senti la polémique enfler sur les réseaux sociaux dès mardi soir. Et l’opération rétropédalage a eu lieu mercredi matin à la sortie du Conseil des ministres, avec un véritable défilé de ministres pour corriger l’impression laissée par la veille par leur président. Le ministre de l’Education Vincent Peillon parle d’ « une avancée considérable » en janvier (quand le texte arrivera au Parlement), la ministre de la Justice, Christiane Taubira, promet que « le droit au mariage pour tous sera garanti dans chaque commune ». La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, assure « la détermination pleine et entière » du président, après en avoir discuté avec lui. Quant au président socialiste de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, il ramène la déclaration de François Hollande à une simple « formule » : « La clause de conscience n'est pas prévue dans la loi qui sera présentée. »
La loi est la même pour tous, son application n’est pas géométrie variable, comme le laissait pourtant entendre le chef de l’Etat. Dont acte. Sauf que François Hollande a lui-même relancé le procès sur « la gauche molle ». Qui défend du bout des lèvres l’une de ses promesses les plus emblématiques. Il y a quelques jours, un député socialiste ne masquait pas son désarroi après l’enterrement d’un autre engagement de campagne, le droit de vote des étrangers aux élections locales : « A trop vouloir plaire à ses adversaires, on risque surtout de déplaire à son camp. »
Dans la déclaration de François Hollande, il faut y voir d’abord un geste d’apaisement. Le chef de l’Etat venait d’être interpellé par le président de l’Association des maires de France, sur le thème du « respect des conscience des maires ». Même président, surtout président, François Hollande reste le champion toutes catégories de la synthèse, adepte du consensus. Il déteste les conflits. Il a entendu les réticences de certains élus locaux. A l’Elysée, un de ses proches, le député socialiste Bernard Poignant, a d’ailleurs pour rôle de tâter le pouls de la société. Breton et catholique, il est, à titre personnel, hostile au mariage pour tous. Tout comme Lionel Jospin, l’un des mentors de François Hollande, pour qui « l’humanité est structurée par le rapport hommes femmes »…
Rétropédalage, maladresse ou trahison ?
François Hollande considère-t-il alors que « l’homophobie fait partie de la liberté de conscience » ? C’est la lecture faite depuis mardi soir par les militants associatifs. L'Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) a d’ailleurs décidé de suspendre ses relations avec le gouvernement et dénonce « au mieux une maladresse, au pire une trahison ». François Hollande voulait apaiser, deux jours après les manifestations organisées contre le mariage pour tous ; objectif passablement raté si l’on en juge par l’avalanche de réactions depuis mardi soir. Y compris au Parti socialiste, et en particulier chez les proches de Martine Aubry, qui avait inscrit le mariage pour tous dans le programme du PS. Dans Libération, le député écologiste Noël Mamère, le premier à avoir célébré un « mariage gay » en toute illégalité en 2004, évoque « une capitulation en rase campagne. (…) Ces propos signent la victoire idéologique de la droite ». Le nouveau président de l’UMP, Jean-François Copé, avait déjà assuré qu’il refuserait de célébrer des mariages gay au nom de sa conscience, et il a beau jeu aujourd’hui de saluer « un vrai début de recul » de François Hollande.
S’agit-il aussi d’une vraie bourde politique de François Hollande, la première de son quinquennat ? L’Elysée a senti la polémique enfler sur les réseaux sociaux dès mardi soir. Et l’opération rétropédalage a eu lieu mercredi matin à la sortie du Conseil des ministres, avec un véritable défilé de ministres pour corriger l’impression laissée par la veille par leur président. Le ministre de l’Education Vincent Peillon parle d’ « une avancée considérable » en janvier (quand le texte arrivera au Parlement), la ministre de la Justice, Christiane Taubira, promet que « le droit au mariage pour tous sera garanti dans chaque commune ». La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, assure « la détermination pleine et entière » du président, après en avoir discuté avec lui. Quant au président socialiste de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, il ramène la déclaration de François Hollande à une simple « formule » : « La clause de conscience n'est pas prévue dans la loi qui sera présentée. »
La loi est la même pour tous, son application n’est pas géométrie variable, comme le laissait pourtant entendre le chef de l’Etat. Dont acte. Sauf que François Hollande a lui-même relancé le procès sur « la gauche molle ». Qui défend du bout des lèvres l’une de ses promesses les plus emblématiques. Il y a quelques jours, un député socialiste ne masquait pas son désarroi après l’enterrement d’un autre engagement de campagne, le droit de vote des étrangers aux élections locales : « A trop vouloir plaire à ses adversaires, on risque surtout de déplaire à son camp. »
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