Macky Sall ne snobe-t-il pas la presse sénégalaise comme son prédécesseur. Une question qui vaut son pesant d’or si l’on se fie à sa première interview grand format. En effet, le nouveau locataire de la présidence de la République a préféré s’entretenir avec Jeune Afrique, l’hebdomadaire panafricain pour sa première grande sortie après sa prise de fonction le 3 avril dernier. Alors que depuis la campagne présidentielle des journaux sont en train de faire des pieds et des mains pour un entretien. Et pourtant 90% des sujets traités dans cet entretien relèvent de questions locales.
Le président Sall ne semble pas ainsi, rompre d’avec la tradition instaurée par son prédécesseur, Abdoulaye Wade qui ignorait royalement la presse sénégalaise pour ses grandes sorties dans les médias. Les plus grandes déclarations faites sous son magistère à l’exception de ses adresses solennelles à la Nation, le président Wade choisissait la presse étrangère. Cela créait des frustrations au sein de la presse sénégalaise. Jusqu’à sa chute, les médias sénégalais n’ont cessé de s’insurger contre cette option, cette propension rétrograde et méprisante.
«Avec moi, tout va changer», ce titre pompeusement affiché à la une du magazine trahi l’espoir des journalistes qui pensaient pouvoir décrocher la première interview avec le nouveau président de la République. Une manière ainsi pour eux de voir «Macky Sall réparer l’injustice» en accordant plus de considération aux journaux locaux. Cependant, c’est sans compter.
Pourtant dès la cérémonie de prestation de serment ou au lendemain de sa victoire, les signes avant-coureurs d’une telle attitude se sont présentés. En effet, certains de ses collaborateurs ont tout bonnement commencé à filtrer les appels, à ne plus décrocher des journalistes ou simplement à changer de numéro de téléphone portable. Petit à petit, l’actuel régime est en train de glisser vers les mêmes travers que celui d’Abdoulaye Wade défait de manière éhontée avec des chiffres qui donnent froid au dos à cause des pratiques similaires.
Cette attitude méprisante du nouveau régime à un peu moins de trois mois de gouvernance inquiète surtout que le professionnalisme des médias sénégalais n’est plus à démontrer. Ils ont, en effet, été au cœur des combats pour le renforcement de la démocratie sénégalaise. Leurs performances dans ce registre sont chantées un peu partout à travers le monde.
Cela fait qu’ils méritent une attention particulière. Les journaux sénégalais constituent de véritables canaux pouvant diffuser à grande échelle des informations. Même si le choix du médium à utiliser pour la communication présidentielle relève de la seule discrétion de Macky Sall et de ses collaborateurs, il semble normal que la primeur des sorties soit consacrée aux médias sénégalais. Les chaines de télévision, les radios et ainsi que les journaux écrits ou en ligne ne cracheraient pas sur une grande interview du chef de l’Etat. Ils répondront manifestement avec abnégation et professionnalisme.
Choisir des canaux étrangers met mal à l’aise la presse locale qui peut même être la risée de ses confrères étrangers. Et ce sera à juste titre. Jeune Afrique, le Monde, Libération, Rfi, etc ne doivent pas faire le travail des médias sénégalais. Les dirigeants sénégalais aiment copier sur la France. Qui peut imaginer un jour que François Hollande laisse de côté les journaux français pour accorder des entretiens exclusifs aux médias sénégalais ? Ce serait suicidaire de sa part.
Après que le mal ait déjà été fait, la présidence tente de rattraper le coup. Elle aurait pris contact avec le Conseil des Diffuseurs et Editeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) pour des interviews avec le chef de l’Etat. «Macky Sall va accorder un entretien mercredi à Ziguinchor à six (6) journalistes : Omar Gning de la RTS, Mamoudou Ibra Kane de la RFM, Madiambal Diagne de «Le Quotidien», Doudou Sarr Niang de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), Laurent Courreau de la Radio France Internationale (RFI) et Mamoudou Wane de Nettali.net», tel est le contenu du sms reçu du président du CDEPS, Madiambal Diagne. Interpellé sur le critère et la base de sélection de ces médias, il rétorque c’est la présidence qui a fait son choix.
Même s’il revient au chef de l’Etat et ses collaborateurs le pouvoir discrétionnaire de choisir avec qui Macky Sall va s’entretenir, on peut se poser des questions sur les critères de sélection.
Ibrahima Lissa FAYE avec Issa NDIAYE
Le président Sall ne semble pas ainsi, rompre d’avec la tradition instaurée par son prédécesseur, Abdoulaye Wade qui ignorait royalement la presse sénégalaise pour ses grandes sorties dans les médias. Les plus grandes déclarations faites sous son magistère à l’exception de ses adresses solennelles à la Nation, le président Wade choisissait la presse étrangère. Cela créait des frustrations au sein de la presse sénégalaise. Jusqu’à sa chute, les médias sénégalais n’ont cessé de s’insurger contre cette option, cette propension rétrograde et méprisante.
«Avec moi, tout va changer», ce titre pompeusement affiché à la une du magazine trahi l’espoir des journalistes qui pensaient pouvoir décrocher la première interview avec le nouveau président de la République. Une manière ainsi pour eux de voir «Macky Sall réparer l’injustice» en accordant plus de considération aux journaux locaux. Cependant, c’est sans compter.
Pourtant dès la cérémonie de prestation de serment ou au lendemain de sa victoire, les signes avant-coureurs d’une telle attitude se sont présentés. En effet, certains de ses collaborateurs ont tout bonnement commencé à filtrer les appels, à ne plus décrocher des journalistes ou simplement à changer de numéro de téléphone portable. Petit à petit, l’actuel régime est en train de glisser vers les mêmes travers que celui d’Abdoulaye Wade défait de manière éhontée avec des chiffres qui donnent froid au dos à cause des pratiques similaires.
Cette attitude méprisante du nouveau régime à un peu moins de trois mois de gouvernance inquiète surtout que le professionnalisme des médias sénégalais n’est plus à démontrer. Ils ont, en effet, été au cœur des combats pour le renforcement de la démocratie sénégalaise. Leurs performances dans ce registre sont chantées un peu partout à travers le monde.
Cela fait qu’ils méritent une attention particulière. Les journaux sénégalais constituent de véritables canaux pouvant diffuser à grande échelle des informations. Même si le choix du médium à utiliser pour la communication présidentielle relève de la seule discrétion de Macky Sall et de ses collaborateurs, il semble normal que la primeur des sorties soit consacrée aux médias sénégalais. Les chaines de télévision, les radios et ainsi que les journaux écrits ou en ligne ne cracheraient pas sur une grande interview du chef de l’Etat. Ils répondront manifestement avec abnégation et professionnalisme.
Choisir des canaux étrangers met mal à l’aise la presse locale qui peut même être la risée de ses confrères étrangers. Et ce sera à juste titre. Jeune Afrique, le Monde, Libération, Rfi, etc ne doivent pas faire le travail des médias sénégalais. Les dirigeants sénégalais aiment copier sur la France. Qui peut imaginer un jour que François Hollande laisse de côté les journaux français pour accorder des entretiens exclusifs aux médias sénégalais ? Ce serait suicidaire de sa part.
Après que le mal ait déjà été fait, la présidence tente de rattraper le coup. Elle aurait pris contact avec le Conseil des Diffuseurs et Editeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) pour des interviews avec le chef de l’Etat. «Macky Sall va accorder un entretien mercredi à Ziguinchor à six (6) journalistes : Omar Gning de la RTS, Mamoudou Ibra Kane de la RFM, Madiambal Diagne de «Le Quotidien», Doudou Sarr Niang de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), Laurent Courreau de la Radio France Internationale (RFI) et Mamoudou Wane de Nettali.net», tel est le contenu du sms reçu du président du CDEPS, Madiambal Diagne. Interpellé sur le critère et la base de sélection de ces médias, il rétorque c’est la présidence qui a fait son choix.
Même s’il revient au chef de l’Etat et ses collaborateurs le pouvoir discrétionnaire de choisir avec qui Macky Sall va s’entretenir, on peut se poser des questions sur les critères de sélection.
Ibrahima Lissa FAYE avec Issa NDIAYE
Autres articles
-
Madagascar: l’ex-président du Sénat Rivo Rakotovao devant la justice pour corruption
-
Centrafrique: l’ex-président Michel Djotodia reçu par le chef de l’Etat
-
Syrie: 300.000 comprimés de captagon appartenant à Daesh saisis par la coalition
-
Afrique du Sud: les noces à 2 millions d'une nièce Gupta défraient la chronique
-
Mali: IBK tente d'apaiser la polémique sur le «rapatriement» de sans-papiers