Les forces américaines ont bombardé à nouveau ce vendredi des positions de l'État islamique en Irak. Le premier raid a eu lieu à 14 heures TU. Selon le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kerby, un drone a tué un certain nombre de jihadistes qui servaient un mortier. Environ 80 minutes plus tard, quatre chasseurs bombardiers ont largué un total de huit bombes qui ont détruit un autre mortier et un convoi de l’État islamique qui se dirigeait vers Erbil.
Ces deux sorties ont suivi une première attaque dans la matinée de vendredi par deux F/A-18 qui avaient largué deux bombes de 250 kilos sur une pièce d’artillerie mobile qui pilonnait les forces kurdes à Erbil.
Ces nouvelles frappes ne sont pas une surprise. Les autorités irakiennes avaient annoncé d'autres opérations militaires. L'objectif est de protéger le personnel américain en poste à Erbil et les Kurdes de la communauté Yézidie. Poursuivis par les jihadistes, des milliers d'entre eux ont trouvé refuge sur le mont Sinjar. Les peshmergas essaient de les secourir et de nouvelles frappes américaines pour les aider à repousser les combattants de l’EI sont probables au cours du weekend.
Eviter un engagement prolongé en Irak
L'armée américaine a reçu le feu vert du président pour réaliser des frappes lorsqu'elle le juge nécessaire. Pour identifier les cibles, les militaires travaillent étroitement avec les Irakiens et les Kurdes. Des chasseurs basés sur le porte-avions George Bush continuent à survoler la zone.
La Maison Blanche n'a donné aucune information sur la durée de cette opération, mais une chose est sûre, Barack Obama ne veut pas s'engager dans un nouveau conflit militaire prolongé en Irak. Il a d'ailleurs exclu d'envoyer des troupes américaines au sol. Selon le chef de l'armée irakienne, les bombardements vont permettre de changer rapidement les rapports de force sur le terrain. D'après le gouverneur d'Erbil, les combattants de l'État islamique se sont rapprochés à 30 kilomètres de la capitale du Kurdistan irakien.
Réactions
La Grande-Bretagne prévient qu’elle va parachuter au cours des prochaines 48 heures des vivres aux populations menacées par l'avancée des jihadistes de l'État islamique dans le nord de l'Irak. Le ministre de la Défense, Michael Fallon, a de plus précisé que Londres était également prêt à offrir « une assistance technique » en matière de surveillance et de logistique aux États-Unis. Londres a également appelé ses ressortissants « à quitter » trois provinces du pays : celle de Souleimanye, de Dohuk et d'Erbil.
Les Nations unies ont annoncé vendredi 8 août dans l’après-midi qu'elles travaillaient de leur côté à l'ouverture d'un corridor humanitaire dans le nord du pays. Elles souhaitent évacuer les civils pris au piège par l'offensive jihadiste. Parallèlement, le largage de secours humanitaires se poursuivra en fonction des besoins au-dessus du mont Sinjar pour aider les réfugiés Yézidie, encerclé par les islamistes. François Hollande, le président français s'est félicité des frappes américaines dans un communiqué officiel et déclare examiner d'éventuelles actions pour mettre un terme aux souffrances des civils.
■ La stratégie des frappes aériennes
Ni l'armée irakienne, ni les Kurdes peshmergas n'arrivent à contrer l'avancée des jihadistes de l'EI. Les tirs aériens américains visent à changer la donne. « Les frappes militaires américaines auront pour but de desserrer l'étau sur la frontière kurde pour empêcher la montée des islamistes vers le Kurdistan. Ce qui permettra vraisemblablement aussi aux chrétiens et aux Yézidis qui sont encerclés, bloqués dans des montagnes, de pouvoir s'échapper », analyse Jean-François Daguzan, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris.
Le chef de l'armée irakienne estime que cet appui aérien va permettre « d'énormes changements sur le terrain ». Jean-François Daguzan explique le potentiel des frappes américaines :
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