RFI: Vous êtes l’ancien Premier ministre gabonais, vous avez été en fonction jusqu’en 2009. On parle beaucoup en France de l’affaire des valises d’argent entre les présidents africains et les responsables politiques français. Vous-même, lorsque vous étiez Premier ministre, avez-vous entendu parler de ces histoires de valises d’argent qui transitaient du Gabon vers la France, ou vu des valises d’argent transiter du bureau de feu le Président Bongo vers la France ?
Jean Eyeghe Ndong: J’en ai entendu parler comme beaucoup mais je n’en ai pas vu personnellement. Mais je sais qu’il a été question de valises d’argent entre le Gabon et la France.
RFI: C’était une pratique courante ?
J.E.N: C’était une pratique courante, entre le président de la République Gabonaise et certaines autorités françaises.
RFI: Est-ce que Omar Bongo en parlait ?
J.E.N: A ceux à qui il faisait des confidences. Moi je sais qu’il m’a fait la gentillesse de me dire un jour qu’il a eu quelques gentillesses avec le président de l’extrême droite française.
RFI: Il vous l’a confirmé ?
J.E.N: Il me l’a confirmé.
RFI: Est-ce qu’il parlait de ses relations avec Jacques Chirac, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy ?
J.E.N: En ce qui me concerne je dirai qu’il m’en a parlé en termes tout à fait normaux. Il me parlait des problèmes d’Etat français et gabonais. C’est ce que je peux dire. Mais je ne peux pas vous le dire, non pas parce que je ne dois pas vous le dire, mais bien parce que ce n’est pas le cas : le président Omar Bongo ne m’a pas parlé de ses relations personnelles avec ces messieurs.
Jean-Marie Le Pen nie avoir reçu de l'argent d'Omar Bongo en 1988
Reuters
RFI: Quand Omar Bongo vous a parlé de versements d’argent à Jean-Marie Le Pen, c’était pour en rire, pour s’en vanter ?
J.E.N: C’était vraiment pour en rire. Pour en rire uniquement. Pas pour s’en vanter ! Puisqu’il le faisait avec d’autres... Mais pour en rire, en disant « ce Monsieur, pourtant il est raciste mais il n’empêche que je lui ai fait cette gentillesse des valises d’argent ».
RFI: Est-ce que vous avez croisé Robert Bourgi à Libreville au palais présidentiel?
J.E.N: Oui, je l’ai croisé plusieurs fois au cabinet du président ! Nous étions souvent, deux ou trois matins dans la semaine en salle d’attente, quand lui ou moi devions être reçus par le président de la République. On se voyait, on se disait bonjour, c’est tout.
RFI: Et qu’y faisait-il ?
J.E.N: Il attendait d’être reçu pour s’entretenir avec le président et faire son travail d’avocat de l’Etat gabonais. Mais je peux dire à titre de conseil à monsieur Bourgi qu’il avait intérêt à se taire. Puisqu’il en sait beaucoup, à mon avis il ferait mieux de se taire. Ses révélations doivent servir à assainir les relations franco-gabonaises, pour ne pas dire les relations franco-africaines.
RFI : Si c’est l’objectif, ne doit-il pas donc au contraire crever l’abcès ?
J.E.N: Justement, puisque, semble t-il, la justice doit s’en saisir. C’est une occasion pour Bourgi non seulement de confirmer ses dires mais (surtout) de préconiser des solutions qui tendraient à assainir les relations entre les hommes politiques français et gabonais. Entre l’Etat français et l’Etat gabonais.
RFI: Comment fonctionnait ce système de versements occultes ? Est-ce que c’était des rétrocommissions sur de l’argent versé par la France ou est-ce que c’était l’argent du pétrole gabonais ?
J.E.N: Cher monsieur, vraiment, croyez moi, j’ai été Premier ministre de 2006 à 2009. Je n’en sais rien. Et les gabonais savent que le dernier Premier ministre d’Omar Bongo ne sait rien de ces pratiques.
RFI: Vous ne savez rien de ces pratiques mais vous en avez été le témoin ?
J.E.N: J’ai eu connaissance de ces pratiques de par mes fonctions et parce que j’ai eu la possibilité d’avoir des conversations avec des personnalités de tout bord. Mais je n’en sais pas plus.
RFI: Donc Omar Bongo disposait de sommes d’argent en liquide qui n’apparaissaient pas au Trésor ni dans les comptes publics ?
J.E.N: S’agissait-il l’argent personnel d’Omar Bongo? De l’Etat gabonais? De l’argent du pétrole ? Je n’en sais rien. Mais les pratiques de valises, c’est réel.
RFI: Omar Bongo ne vous a jamais demandé à vous, personnellement, de vous charger de ces tâches ?
J.E.N: Pas du tout.
RFI: Selon vous, pourquoi faisait-il ça ? Etait-ce pour lui une façon d’entretenir des rapports de proximité absolue avec la classe politique française ?
J.E.N: Vous savez, les relations entre la France et le Gabon datent de longtemps. C’est séculaire n’est-ce pas. Et Omar Bongo était une pièce maitresse dans les relations franco-gabonaises depuis les années 1959/1960. Par conséquent, devenu président de la République, il a continué de l’être et c’est à ce titre là qu’il a opéré comme il l’a fait, à sa manière. Qu’il ai eu raison ou tort, ça le regarde. Mais je ne peux pas le juger. Vous savez, chez nous, on respecte les morts. Monsieur Omar Bongo doit être respecté malgré tout. Qu’ils le laissent tranquille, là où il est.
RFI: Puisque vous pensez que la justice française doit faire la lumière sur cette affaire, pensez-vous qu’au même titre, la justice gabonaise doit faire la lumière sur ces pratiques de l’époque Bongo ?
J.E.N: Mais bien sûr ! Si la justice gabonaise est une justice indépendante, et s’il y a des Gabonais qui saisissent la justice, elle devra faire son travail ! On verra pour cet aspect, ce qu’il convient de faire. Mais il est souhaitable que la lumière soit faite pour ce qui concerne l’argent gabonais.
RFI: Est-ce que vous pensez que les pratiques d’Omar Bongo ont cessé depuis
«Je serai étonné que ces pratiques cessent immédiatement [depuis la présidence d'Ali Bongo]», affirme Jean Eyeghé Ndong
AFP
la présidence de son fils Ali Bongo ?
J.E.N: Je n’en sais rien, mais ce que je peux dire c’est que je serai étonné que de telles pratiques cessent immédiatement, comme par enchantement. Cela m’étonnerait.
RFI: Pourquoi ?
J.E.N: Vous le savez comme moi, ce sont des pratiques qui sont courantes dans certains cercles…et il serait quelque peu étonnant qu’elles cessent du jour au lendemain ! Quelles sont les dispositions qui sont prises pour que de telles pratiques cessent ?
RFI: Manifestement c’est une question de volonté personnelle. Si le président Ali Bongo souhaite mettre un terme à ces pratiques il le peut ?
J.E.N: Bien-sur ! Mais est-ce sa volonté ? Et même s’il le voulait, il y a la partie française, dont il faut également s’assurer de la volonté. S’il y a volonté de part et d’autre, je comprendrai que vous me demandiez si ces pratiques ont cessé. Mais je n’en sais rien… je serai étonné.
RFI: Venons-en au chapitre politique. Le Gabon prépare les élections législatives qui devraient se tenir en théorie avant la fin de l’année, d’après le calendrier fixé par les autorités. Serez-vous candidat aux législatives ?
J. E.N: Monsieur, je ne peux pas vous dire que je serai candidat dans la mesure où je ne suis pas d’accord avec la tenue des élections telles que le gouvernement veut les organiser, c’est-à-dire sans que les conditions de transparence soient réunies (…) : la technique biométrique doit être insérée dans le processus électoral, mais aussi le fonctionnement de la commission électorale. Vous vous souvenez d’ailleurs - en tout cas moi je m’en souviens - que le ministre de l’Intérieur, lors de la dernière élection présidentielle, est venu proclamer les résultats des élections alors que la commission électorale n’avait pas encore fini de centraliser les résultats. C’est vous dire… Il en est de même de la Cour constitutionnelle. Vous savez qu’il y a ce qu’on appelle la récusation. (Or) le président de la Cour constitutionnelle a des liens familiaux avec Ali Bongo. Normalement, il devrait être récusé. Cela n’a pas été le cas. Cette Cour s’est chargée, comme si de rien était, de proclamer les élections présidentielles et de dire qu’Ali Bongo était élu, dans toute l’irrégularité du monde.
RFI: Si les conditions que vous exposez ne sont pas prises en compte, l’opposition boycottera-elle le scrutin ?
J.E.N: Nous aviserons. Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’au jour d’aujourd’hui, nous nous organisons pour que le gouvernement prenne en compte nos revendications, qui sont les revendications légitimes du peuple gabonais qui, depuis des années, souhaite que les élections se déroulent dans la démocratie la plus totale, dans la sincérité la plus totale, afin que ces élections soient crédibles, c’est tout. C’est tout ce que nous demandons.
J.E.N: Vous appartenez à une formation qui a été dissoute par le gouvernement, parce que son président, André Mba Obame, avait proclamé sa victoire à la présidentielle. Si demain, individuellement ou non, vous participez aux législatives, n’est-ce pas une façon de reconnaître finalement, la présidence d’Ali Bongo ?
RFI: S’il vous plait! Monsieur Mba Obame a revendiqué sa victoire à l’élection présidentielle en qualité de candidat indépendant, c'est-à-dire avant que l’Union nationale ne voit le jour ! C’est vous dire qu’il n’est pas normal qu’on dissolve le parti Union nationale pour cette raison. C’est une décision illégale de notre point de vue, qui participe de la dictature qu’Ali Bongo a instauré depuis qu’il est à la tête de l’Etat. Quant à reconnaître monsieur Ali Bongo comme président de la République, pour l’instant, et pour ce qui nous concerne, il n’en est pas question ! Nous le disons depuis le lendemain du 30 août 2009 : Ali Bongo a volé les élections. Il a été mis à la tête de l’Etat dans des conditions douteuses et on ne peut donc pas le reconnaître comme président de la République.
J.E.N: Est-ce que A. Mba Obame à l’intention de rentrer au Gabon ?
RFI: Bien sûr qu’il en a l’intention, après ses soins en Afrique du Sud. Il est en convalescence et sera de retour dans quelques semaines au Gabon.
Source:Rfi
Jean Eyeghe Ndong: J’en ai entendu parler comme beaucoup mais je n’en ai pas vu personnellement. Mais je sais qu’il a été question de valises d’argent entre le Gabon et la France.
RFI: C’était une pratique courante ?
J.E.N: C’était une pratique courante, entre le président de la République Gabonaise et certaines autorités françaises.
RFI: Est-ce que Omar Bongo en parlait ?
J.E.N: A ceux à qui il faisait des confidences. Moi je sais qu’il m’a fait la gentillesse de me dire un jour qu’il a eu quelques gentillesses avec le président de l’extrême droite française.
RFI: Il vous l’a confirmé ?
J.E.N: Il me l’a confirmé.
RFI: Est-ce qu’il parlait de ses relations avec Jacques Chirac, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy ?
J.E.N: En ce qui me concerne je dirai qu’il m’en a parlé en termes tout à fait normaux. Il me parlait des problèmes d’Etat français et gabonais. C’est ce que je peux dire. Mais je ne peux pas vous le dire, non pas parce que je ne dois pas vous le dire, mais bien parce que ce n’est pas le cas : le président Omar Bongo ne m’a pas parlé de ses relations personnelles avec ces messieurs.
Jean-Marie Le Pen nie avoir reçu de l'argent d'Omar Bongo en 1988
Reuters
RFI: Quand Omar Bongo vous a parlé de versements d’argent à Jean-Marie Le Pen, c’était pour en rire, pour s’en vanter ?
J.E.N: C’était vraiment pour en rire. Pour en rire uniquement. Pas pour s’en vanter ! Puisqu’il le faisait avec d’autres... Mais pour en rire, en disant « ce Monsieur, pourtant il est raciste mais il n’empêche que je lui ai fait cette gentillesse des valises d’argent ».
RFI: Est-ce que vous avez croisé Robert Bourgi à Libreville au palais présidentiel?
J.E.N: Oui, je l’ai croisé plusieurs fois au cabinet du président ! Nous étions souvent, deux ou trois matins dans la semaine en salle d’attente, quand lui ou moi devions être reçus par le président de la République. On se voyait, on se disait bonjour, c’est tout.
RFI: Et qu’y faisait-il ?
J.E.N: Il attendait d’être reçu pour s’entretenir avec le président et faire son travail d’avocat de l’Etat gabonais. Mais je peux dire à titre de conseil à monsieur Bourgi qu’il avait intérêt à se taire. Puisqu’il en sait beaucoup, à mon avis il ferait mieux de se taire. Ses révélations doivent servir à assainir les relations franco-gabonaises, pour ne pas dire les relations franco-africaines.
RFI : Si c’est l’objectif, ne doit-il pas donc au contraire crever l’abcès ?
J.E.N: Justement, puisque, semble t-il, la justice doit s’en saisir. C’est une occasion pour Bourgi non seulement de confirmer ses dires mais (surtout) de préconiser des solutions qui tendraient à assainir les relations entre les hommes politiques français et gabonais. Entre l’Etat français et l’Etat gabonais.
RFI: Comment fonctionnait ce système de versements occultes ? Est-ce que c’était des rétrocommissions sur de l’argent versé par la France ou est-ce que c’était l’argent du pétrole gabonais ?
J.E.N: Cher monsieur, vraiment, croyez moi, j’ai été Premier ministre de 2006 à 2009. Je n’en sais rien. Et les gabonais savent que le dernier Premier ministre d’Omar Bongo ne sait rien de ces pratiques.
RFI: Vous ne savez rien de ces pratiques mais vous en avez été le témoin ?
J.E.N: J’ai eu connaissance de ces pratiques de par mes fonctions et parce que j’ai eu la possibilité d’avoir des conversations avec des personnalités de tout bord. Mais je n’en sais pas plus.
RFI: Donc Omar Bongo disposait de sommes d’argent en liquide qui n’apparaissaient pas au Trésor ni dans les comptes publics ?
J.E.N: S’agissait-il l’argent personnel d’Omar Bongo? De l’Etat gabonais? De l’argent du pétrole ? Je n’en sais rien. Mais les pratiques de valises, c’est réel.
RFI: Omar Bongo ne vous a jamais demandé à vous, personnellement, de vous charger de ces tâches ?
J.E.N: Pas du tout.
RFI: Selon vous, pourquoi faisait-il ça ? Etait-ce pour lui une façon d’entretenir des rapports de proximité absolue avec la classe politique française ?
J.E.N: Vous savez, les relations entre la France et le Gabon datent de longtemps. C’est séculaire n’est-ce pas. Et Omar Bongo était une pièce maitresse dans les relations franco-gabonaises depuis les années 1959/1960. Par conséquent, devenu président de la République, il a continué de l’être et c’est à ce titre là qu’il a opéré comme il l’a fait, à sa manière. Qu’il ai eu raison ou tort, ça le regarde. Mais je ne peux pas le juger. Vous savez, chez nous, on respecte les morts. Monsieur Omar Bongo doit être respecté malgré tout. Qu’ils le laissent tranquille, là où il est.
RFI: Puisque vous pensez que la justice française doit faire la lumière sur cette affaire, pensez-vous qu’au même titre, la justice gabonaise doit faire la lumière sur ces pratiques de l’époque Bongo ?
J.E.N: Mais bien sûr ! Si la justice gabonaise est une justice indépendante, et s’il y a des Gabonais qui saisissent la justice, elle devra faire son travail ! On verra pour cet aspect, ce qu’il convient de faire. Mais il est souhaitable que la lumière soit faite pour ce qui concerne l’argent gabonais.
RFI: Est-ce que vous pensez que les pratiques d’Omar Bongo ont cessé depuis
«Je serai étonné que ces pratiques cessent immédiatement [depuis la présidence d'Ali Bongo]», affirme Jean Eyeghé Ndong
AFP
la présidence de son fils Ali Bongo ?
J.E.N: Je n’en sais rien, mais ce que je peux dire c’est que je serai étonné que de telles pratiques cessent immédiatement, comme par enchantement. Cela m’étonnerait.
RFI: Pourquoi ?
J.E.N: Vous le savez comme moi, ce sont des pratiques qui sont courantes dans certains cercles…et il serait quelque peu étonnant qu’elles cessent du jour au lendemain ! Quelles sont les dispositions qui sont prises pour que de telles pratiques cessent ?
RFI: Manifestement c’est une question de volonté personnelle. Si le président Ali Bongo souhaite mettre un terme à ces pratiques il le peut ?
J.E.N: Bien-sur ! Mais est-ce sa volonté ? Et même s’il le voulait, il y a la partie française, dont il faut également s’assurer de la volonté. S’il y a volonté de part et d’autre, je comprendrai que vous me demandiez si ces pratiques ont cessé. Mais je n’en sais rien… je serai étonné.
RFI: Venons-en au chapitre politique. Le Gabon prépare les élections législatives qui devraient se tenir en théorie avant la fin de l’année, d’après le calendrier fixé par les autorités. Serez-vous candidat aux législatives ?
J. E.N: Monsieur, je ne peux pas vous dire que je serai candidat dans la mesure où je ne suis pas d’accord avec la tenue des élections telles que le gouvernement veut les organiser, c’est-à-dire sans que les conditions de transparence soient réunies (…) : la technique biométrique doit être insérée dans le processus électoral, mais aussi le fonctionnement de la commission électorale. Vous vous souvenez d’ailleurs - en tout cas moi je m’en souviens - que le ministre de l’Intérieur, lors de la dernière élection présidentielle, est venu proclamer les résultats des élections alors que la commission électorale n’avait pas encore fini de centraliser les résultats. C’est vous dire… Il en est de même de la Cour constitutionnelle. Vous savez qu’il y a ce qu’on appelle la récusation. (Or) le président de la Cour constitutionnelle a des liens familiaux avec Ali Bongo. Normalement, il devrait être récusé. Cela n’a pas été le cas. Cette Cour s’est chargée, comme si de rien était, de proclamer les élections présidentielles et de dire qu’Ali Bongo était élu, dans toute l’irrégularité du monde.
RFI: Si les conditions que vous exposez ne sont pas prises en compte, l’opposition boycottera-elle le scrutin ?
J.E.N: Nous aviserons. Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’au jour d’aujourd’hui, nous nous organisons pour que le gouvernement prenne en compte nos revendications, qui sont les revendications légitimes du peuple gabonais qui, depuis des années, souhaite que les élections se déroulent dans la démocratie la plus totale, dans la sincérité la plus totale, afin que ces élections soient crédibles, c’est tout. C’est tout ce que nous demandons.
J.E.N: Vous appartenez à une formation qui a été dissoute par le gouvernement, parce que son président, André Mba Obame, avait proclamé sa victoire à la présidentielle. Si demain, individuellement ou non, vous participez aux législatives, n’est-ce pas une façon de reconnaître finalement, la présidence d’Ali Bongo ?
RFI: S’il vous plait! Monsieur Mba Obame a revendiqué sa victoire à l’élection présidentielle en qualité de candidat indépendant, c'est-à-dire avant que l’Union nationale ne voit le jour ! C’est vous dire qu’il n’est pas normal qu’on dissolve le parti Union nationale pour cette raison. C’est une décision illégale de notre point de vue, qui participe de la dictature qu’Ali Bongo a instauré depuis qu’il est à la tête de l’Etat. Quant à reconnaître monsieur Ali Bongo comme président de la République, pour l’instant, et pour ce qui nous concerne, il n’en est pas question ! Nous le disons depuis le lendemain du 30 août 2009 : Ali Bongo a volé les élections. Il a été mis à la tête de l’Etat dans des conditions douteuses et on ne peut donc pas le reconnaître comme président de la République.
J.E.N: Est-ce que A. Mba Obame à l’intention de rentrer au Gabon ?
RFI: Bien sûr qu’il en a l’intention, après ses soins en Afrique du Sud. Il est en convalescence et sera de retour dans quelques semaines au Gabon.
Source:Rfi
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