Cette courte visite était l’occasion, pour Jean-Yves Le Drian, de discuter des enjeux sécuritaires du continent. Pendant près d’une heure et quart, le ministre français de la Défense s’est entretenu avec le président sénégalais Macky Sall, pour notamment aborder la situation en Centrafrique.
Depuis le début de la crise, Dakar n’a pas souhaité apporter un soutien militaire. Selon un diplomate, Paris mise plutôt sur l’influence que Macky Sall peut avoir sur ses pairs lors du prochain sommet de l’Union africaine prévu cet été. L’idée étant, selon cette source, de convaincre certains chefs d’Etat africains à s’engager davantage sur le plan militaire.
Autre sujet abordé : le Mali
Depuis trois semaines, Dakar est passé de 590 à 800 soldats au sein de la Minusma, la mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali.
A côté de cela, les quelques 333 éléments Français du Sénégal basés à Dakar, poursuivent leur mission de coopération et de formation. Sur cette lancée, Jean- Yves Le Drian, a précisé que « la stratégie du commandement d’anticipation pour le contrôle sous régional », serait à Dakar et à Libreville. Face à la presse, le ministre français de la Défense a aussi a rappelé que la lutte contre le terrorisme demeurait une préoccupation commune aux deux pays.
Jean-Yves Le Drian s’est ensuite envolé pour la Mauritanie où il doit s'entretenir avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Une visite qui intervient quelques jours après l'annonce de la fin de l'opération Serval telle qu'on l'a connue et de la régionalisation du dispositif français pour lutter contre le terrorisme dans toute la bande sahélo-saharienne. Depuis l'arrivée de Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, la coopération militaire entre la France et la Mauritanie s'est considérablement renforcée.
« La coopération bilatérale est excellente. Une vraie relation de confiance s'est instaurée », confirme une source sécuritaire française, au travers de la formation notamment, avec, depuis longtemps, la présence d'instructeurs français dans les écoles militaires, à Rosso et Atar par exemple. Puis à partir de 2008, l'entraînement des GSI, spécialisés dans la lutte antiterroriste et plus récemment, l'aide au lancement d'une école d'aviation.
La confiance est là, donc. Ce qui permet, en cas de besoin, d'échanger des renseignements, ou de se rendre, ponctuellement, des services : comme des facilités de survol accordées à la France ou un appui logistique apporté aux Mauritaniens. En 2010, les deux pays avaient même mené une opération conjointe au Mali contre une base d'Aqmi.
Les ministres français en visite à Nouakchott l'affirment tous : les Mauritaniens, fins connaisseurs du terrain et des populations transfrontalières, sont des alliés précieux dans la lutte antiterroriste au Sahel. Nul doute donc que Jean-Yves Le Drian évoquera avec le président la régionalisation du dispositif français. Pour autant, il ne devrait pas être question de baser des forces françaises dans le pays. Nouakchott s'y est toujours refusé. Mais il s'agira plutôt de voir comment la Mauritanie pourrait s'impliquer plus, notamment au travers du G5 Sahel tout juste créé avec le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad.
Actuel président de l'Union africaine, Mohamed Ould Abdel Aziz a aussi récemment évoqué la possibilité de l'envoi de troupe en Centrafrique.
Source : Rfi.fr
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