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L’Afrique du Sud s’interroge sur l’héritage du Mondial 2010

La nation arc en ciel a rayonné durant les quatre semaines de cette Coupe du monde 2010. Son bon déroulement a donné tort aux pessimistes pour qui le choix de l’Afrique du Sud était une erreur de casting. Mais comment prolonger l’héritage du Mondial dans un pays qui compte 40% de chômeurs ? Des chercheurs, des politiciens et des magistrats se sont posés la question lors d’un séminaire à Johannesburg.



Des policiers patrouillant devant le Soccer City stadium de Johannesburg.
Des policiers patrouillant devant le Soccer City stadium de Johannesburg.
Les sud-africains semblent appréhender le coup de sifflet final de la Coupe du monde 2010. Le président Jacob Zuma leur propose la solution suivante : les Jeux olympiques d’été en 2020. Dennis Davis, un éminent magistrat, n’est pas d’accord. Il estime que les citoyens doivent retrousser leurs manches ensemble pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés eux-mêmes, et non pour remplir les critères de la FIFA ou du CIO : « Le vrai défi pour notre pays, c’est d’être capable de vivre ensemble de grands moments, en l’absence de ces grands événements. Et puis ce sera beaucoup plus difficile d’organiser dans dix ans, des Jeux olympiques qui nous rassemblent autant que ce Mondial 2010 qui nous a rassemblé, si dès demain, on perd de vue les vraies priorités. Ce pays a un potentiel énorme, et s’il est gâché alors cela va déclencher une vraie colère chez le peuple et je pense même une période d’instabilité sociale. »

« Malsain de tout miser sur le Mondial 2010 »

Patrick Craven le porte-parole de la confédération syndicale COSATU abonde dans le même sens : « C’est assez malsain de tout miser sur un seul événement. Et après tout c’était peut-être ça l’erreur avec les premières élections libres de 1994. Les gens se sont dits ‘on y est, on tient la victoire’, mais ensuite, ils n’ont pas su s’attaquer aux changements politiques plus concrets qui pourtant s’imposaient ! Le risque, c’est que cette union nationale autour du Mondial 2010 risque de devenir un simple mythe si après le Mondial 2010 les riches retrouvent leur richesse et les pauvres leur pauvreté. Et si l’on réussit à organiser un événement comme la Coupe du monde, pourquoi sommes nous incapables de remplir les nids de poules, de réparer les lampadaires d’avoir un vrai système de santé et un système éducatif qui développe les compétences dont le pays a besoin ? »

« Un stade, ça ne se mange pas »

Le journaliste d’investigation Adriaan Basson estime lui que l’Afrique du Sud doit se concentrer avant tout sur l’éradication de la corruption, même s’il n’y a pas de trophée à la clef. « Un stade, ça ne se mange pas. Et il y a encore d’énormes problèmes de pauvreté ici : le chômage, l’éducation, les gens n’ont pas de logements. Or les politiciens mangent (sic) l’argent qui devraient aller à ces services publics, et malgré cela on a fermé l’année dernière notre unité anti-corruption : ‘les scorpions’ ! » Tous les éditorialistes ici le disent : après la libération de Nelson Mandela en 1990, les premières élections multiraciales en 1994 et la Coupe du monde en 2010, les sud-africains doivent désormais inventer ensemble leur prochains moment de gloire.

Rfi

Dimanche 11 Juillet 2010 - 12:18


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