L'Otan a mené tôt jeudi de nouveaux raids sur Tripoli, alors qu'une commission d'enquête de l'ONU a accusé mercredi le régime du colonel Mouammar Kadhafi d'avoir commis des crimes contre l'humanité dans la répression du soulèvement populaire en Libye.
Six puissantes explosions ont été ressenties vers 00H35 locale (22H35 GMT), suivies par plusieurs autres quelques minutes plus tard dans la capitale, cible de raids intensifs de l'Otan depuis près d'une dizaine de jours, a constaté un journaliste de l'AFP.
La veille, une commission d'enquête créée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a annoncé avoir identifié "une série de violations graves" des droits de l'Homme et du droit international humanitaire".
"Des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ont été commis par les forces du gouvernement libyen", a-t-elle conclu, évoquant "un recours excessif à la force contre les manifestants, au moins dans les premiers jours des manifestations, ayant entraîné un nombre important de morts et de blessées".
Le rapport mentionne aussi des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des obstacles à l'accès aux soins médicaux et des "attaques graves" contre les médias.
Du côté de la rébellion, la commission a dit avoir "trouvé quelques actes qui constituent des crimes de guerre", en particulier des cas de "torture ainsi que d'autres formes de traitements inhumains et dégradants", commis aussi par le régime.
Citant des estimations de Tripoli, de Benghazi et des ONG, la commission estime que les violences ont fait entre "10.000 et 15.000 morts" depuis le début de la révolte mi-février.
A Bruxelles, l'Otan a assuré que le départ du colonel Kadhafi n'était qu'une question de temps. "La question n'est pas de savoir si Kadhafi va partir, mais quand", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen. Cela "pourrait prendre un certain temps, mais cela pourrait aussi survenir dès demain", a-t-il précisé.
Quelques heures plus tôt, M. Rasmussen avait annoncé dans un communiqué une prolongation pour trois mois de la mission de l'Otan en Libye, qui devait à l'origine s'achever à la fin du mois de juin.
"Notre décision envoie (...) un message clair au peuple libyen: l'Otan, nos partenaires, la communauté internationale dans son ensemble sont à vos côtés", a-t-il insisté. "Nous sommes unis pour vous assurer que vous pourrez bâtir votre propre avenir. Et ce jour se rapproche", a-t-il insisté, même si la résolution de l'ONU autorisant l'intervention militaire internationale ne réclame pas le départ du colonel Kadhafi.
L'Otan a pris le 31 mars les rênes de l'opération militaire en Libye, lancée le 19 mars après plus d'un mois de révolte réprimée dans le sang par le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans.
Mais depuis, malgré plus de 9.000 sorties d'avions de l'Otan, dont près de 3.500 avec un objectif de frappe, le conflit semble s'enliser.
Selon un décompte du régime de Tripoli, les raids ont fait 718 morts et 4.067 blessés parmi les civils entre le 19 mars et le 26 mai.
"Nous n'avons aucune indication que ce soit le cas", a répondu une porte-parole de l'Otan, Carmen Romero, précisant que l'Alliance n'avait personne au sol pour évaluer l'impact précis de ses frappes. "L'Otan mène ses opérations avec beaucoup de soin et de précision pour faire appliquer le mandat de l'ONU protégeant les civils", a-t-elle assuré.
A Benghazi, "capitale" de la rébellion, un attentat à l'explosif a éventré deux voitures sur le parking d'un grand hôtel hébergeant des diplomates, des journalistes et des responsables de l'opposition, sans faire de victime, a constaté un journaliste de l'AFP.
C'était dans cet hôtel que le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini avait déclaré mardi que le régime de M. Kadhafi était "fini", apportant un plein soutien au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion.
Le CNT a condamné cet attentat à la bombe, qu'il attribue au régime de Mouammar Kadhafi.
"Cet acte de terrorisme montre, une fois de plus, la caractère irresponsable et criminel du régime Kadhafi. Aucun acte terroriste ne peut renverser le mouvement vers la liberté, la démocratie et les droits de l'homme en Libye, choisi par le peuple et soutenu par la communauté internationale", indique un communiqué signé du président du CNT, Moustapha Abduljalil.
Mercredi, Malte a rejoint la France, l'Italie, le Royaume-Uni, le Qatar, la Gambie et la Jordanie en annonçant qu'il considérait le CNT comme "le seul représentant légitime du peuple libyen".
Parallèlement, le régime de Tripoli a continué de s'effriter avec l'annonce de la défection du ministre du Pétrole, Choukri Ghanem, qui a déclaré mercredi à Rome avoir "quitté son pays" pour rejoindre la rébellion et "combattre pour un Etat démocratique", selon l'agence italienne Ansa.
"J'ai travaillé en Libye pendant de nombreuses années, en pensant pouvoir faire des réformes de l'intérieur. Mais ce n'est pas possible, surtout maintenant que le sang a été versé", a expliqué M. Ghanem, qui avait quitté la Libye il y a deux semaines.
Outre les morts et les blessés, le conflit a poussé 893.000 personnes, essentiellement des travailleurs migrants, à fuir le pays, selon l'ONU.
Mercredi, les autorités tunisiennes ont dû venir en aide à 700 réfugiés partis de Libye pour l'Italie, mais dont l'embarcation est tombée en panne en pleine mer. Et les forces armées maltaises ont secouru une embarcation avec 76 réfugiés fuyant la ville rebelle de Misrata (ouest).
Au moins 1.200 personnes ayant quitté la Libye pour rejoindre l'Europe en bateau sont mortes ou portées disparues depuis trois mois, selon l'ONU.
Source: France24.com
Six puissantes explosions ont été ressenties vers 00H35 locale (22H35 GMT), suivies par plusieurs autres quelques minutes plus tard dans la capitale, cible de raids intensifs de l'Otan depuis près d'une dizaine de jours, a constaté un journaliste de l'AFP.
La veille, une commission d'enquête créée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a annoncé avoir identifié "une série de violations graves" des droits de l'Homme et du droit international humanitaire".
"Des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ont été commis par les forces du gouvernement libyen", a-t-elle conclu, évoquant "un recours excessif à la force contre les manifestants, au moins dans les premiers jours des manifestations, ayant entraîné un nombre important de morts et de blessées".
Le rapport mentionne aussi des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des obstacles à l'accès aux soins médicaux et des "attaques graves" contre les médias.
Du côté de la rébellion, la commission a dit avoir "trouvé quelques actes qui constituent des crimes de guerre", en particulier des cas de "torture ainsi que d'autres formes de traitements inhumains et dégradants", commis aussi par le régime.
Citant des estimations de Tripoli, de Benghazi et des ONG, la commission estime que les violences ont fait entre "10.000 et 15.000 morts" depuis le début de la révolte mi-février.
A Bruxelles, l'Otan a assuré que le départ du colonel Kadhafi n'était qu'une question de temps. "La question n'est pas de savoir si Kadhafi va partir, mais quand", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen. Cela "pourrait prendre un certain temps, mais cela pourrait aussi survenir dès demain", a-t-il précisé.
Quelques heures plus tôt, M. Rasmussen avait annoncé dans un communiqué une prolongation pour trois mois de la mission de l'Otan en Libye, qui devait à l'origine s'achever à la fin du mois de juin.
"Notre décision envoie (...) un message clair au peuple libyen: l'Otan, nos partenaires, la communauté internationale dans son ensemble sont à vos côtés", a-t-il insisté. "Nous sommes unis pour vous assurer que vous pourrez bâtir votre propre avenir. Et ce jour se rapproche", a-t-il insisté, même si la résolution de l'ONU autorisant l'intervention militaire internationale ne réclame pas le départ du colonel Kadhafi.
L'Otan a pris le 31 mars les rênes de l'opération militaire en Libye, lancée le 19 mars après plus d'un mois de révolte réprimée dans le sang par le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans.
Mais depuis, malgré plus de 9.000 sorties d'avions de l'Otan, dont près de 3.500 avec un objectif de frappe, le conflit semble s'enliser.
Selon un décompte du régime de Tripoli, les raids ont fait 718 morts et 4.067 blessés parmi les civils entre le 19 mars et le 26 mai.
"Nous n'avons aucune indication que ce soit le cas", a répondu une porte-parole de l'Otan, Carmen Romero, précisant que l'Alliance n'avait personne au sol pour évaluer l'impact précis de ses frappes. "L'Otan mène ses opérations avec beaucoup de soin et de précision pour faire appliquer le mandat de l'ONU protégeant les civils", a-t-elle assuré.
A Benghazi, "capitale" de la rébellion, un attentat à l'explosif a éventré deux voitures sur le parking d'un grand hôtel hébergeant des diplomates, des journalistes et des responsables de l'opposition, sans faire de victime, a constaté un journaliste de l'AFP.
C'était dans cet hôtel que le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini avait déclaré mardi que le régime de M. Kadhafi était "fini", apportant un plein soutien au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion.
Le CNT a condamné cet attentat à la bombe, qu'il attribue au régime de Mouammar Kadhafi.
"Cet acte de terrorisme montre, une fois de plus, la caractère irresponsable et criminel du régime Kadhafi. Aucun acte terroriste ne peut renverser le mouvement vers la liberté, la démocratie et les droits de l'homme en Libye, choisi par le peuple et soutenu par la communauté internationale", indique un communiqué signé du président du CNT, Moustapha Abduljalil.
Mercredi, Malte a rejoint la France, l'Italie, le Royaume-Uni, le Qatar, la Gambie et la Jordanie en annonçant qu'il considérait le CNT comme "le seul représentant légitime du peuple libyen".
Parallèlement, le régime de Tripoli a continué de s'effriter avec l'annonce de la défection du ministre du Pétrole, Choukri Ghanem, qui a déclaré mercredi à Rome avoir "quitté son pays" pour rejoindre la rébellion et "combattre pour un Etat démocratique", selon l'agence italienne Ansa.
"J'ai travaillé en Libye pendant de nombreuses années, en pensant pouvoir faire des réformes de l'intérieur. Mais ce n'est pas possible, surtout maintenant que le sang a été versé", a expliqué M. Ghanem, qui avait quitté la Libye il y a deux semaines.
Outre les morts et les blessés, le conflit a poussé 893.000 personnes, essentiellement des travailleurs migrants, à fuir le pays, selon l'ONU.
Mercredi, les autorités tunisiennes ont dû venir en aide à 700 réfugiés partis de Libye pour l'Italie, mais dont l'embarcation est tombée en panne en pleine mer. Et les forces armées maltaises ont secouru une embarcation avec 76 réfugiés fuyant la ville rebelle de Misrata (ouest).
Au moins 1.200 personnes ayant quitté la Libye pour rejoindre l'Europe en bateau sont mortes ou portées disparues depuis trois mois, selon l'ONU.
Source: France24.com
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