« Exécutions et détentions arbitraires, torture… le règne de la peur et de la terreur en Erythrée doit cesser », a lancé la mauricienne Sheila Keetharuth, rapporteuse spéciale de la situation des droits de l’homme en Erythrée.
« Les détenus dans les prisons disparaissent sans autre forme d’explication », indique le rapport.
« Au regard de la loi, ces violations peuvent constituer des crimes contre l’humanité », poursuit Sheila Keetharuth qui dénonce avec autant de véhémence les abus commis dans le cadre du service national. Ce service obligatoire à durée indéterminée transforme, selon l’ONU, les Erythréens et en particulier les Erythréennes en esclaves.
Ces conclusions sont publiées alors que les pays européens et nord africains semblent parfois démunis face à l’afflux de réfugiés issus de ce pays de la corne de l’Afrique.
« Ils fuient et traversent des déserts et des mers au péril de leur vie », s’alarment les enquêteurs qui demandent aux pays d’accueil de ne pas les refouler.
400 000 Erythréens dans le monde sont vulnérables, selon l’ONU. Les enquêteurs ont recueilli 160 témoignages écrits et mené près de cinq cents entretiens dans huit pays au cours de leur investigation qui a duré un an. Ils précisent qu’ils n’ont pas été autorisés à se rendre en Erythrée ni à consulter les documents qu’ils avaient réclamé aux autorités.
« Un pays gouverné par la terreur »
L’Erythrée est dirigée d’une main de fer parle président Issaias Afeworki depuis son indépendance, en 1991, après 30 ans de guerre d’indépendance contre l’Ethiopie.
« Le pays est gouverné non pas par la loi mais par la terreur », a déclaré Sheila Keetharuth.
« Il n’y a rien eu pour démontrer que ceux qui sont au sommet de l’Etat ont donné des instructions claires pour qu’il n’y ait pas de tortures. Il y a les détentions arbitraires ; la situation des femmes dans le service national à durée indéterminée, etc… La situation à l’intérieur du pays est telle que beaucoup de personnes ne voient pas d’autres solutions que de partir, même en étant conscients des dangers qu’ils vont rencontrer sur leur chemin. Pour eux, il s’agit d’essayer de trouver quelque chose de meilleur parce qu’à l’intérieur c’est impossible de penser qu’ils pourraient jouir de leurs droits. C’est pour cela que nous avons fait appel à la communauté internationale afin qu’elle puisse les protéger et surtout, de ne pas appliquer le refoulement afin qu’ils soient ainsi protégés dans leur quête d’un lieu où ils pourront jouir des droits de l’homme », a appelé, sur RFI, Sheila Keetharuth.
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