Tout est parti d’une plainte pour escroquerie déposée au milieu des années 2000 par un homme d’affaire saoudien contre Alcaly Cissé. A l’époque, Alcaly Cissé est député et militant du Parti démocratique sénégalais. Pour faciliter l’action judiciaire, il est déchu de son immunité parlementaire.
En 2008, la justice sénégalaise le reconnaît coupable d’escroquerie et le condamne à deux ans de prison. Mais l’ancien député fait appel. En 2010, la 3e chambre d’accusation du tribunal de Dakar le relaxe.
L’Arabie saoudite lance tout de même un mandat d’arrêt contre l’ancien député, qui est arrêté à l’aéroport de Casablanca en septembre 2012. Alcaly Cissé passe alors 17 mois en prison avant d’être finalement extradé en Arabie Saoudite. L’ex-parlementaire devrait de nouveau être jugé pour escroquerie par un tribunal saoudien.
« Charia »
Au Sénégal, les défenseurs des droits de l’homme, estiment qu’Alcaly Cissé risque la peine de mort, en cas de condamnation. Pour Me Assane Dioma Ndiaye, le président de la Ligue sénégalaise des droits humains, « en Arabie Saoudite, les crimes financiers sont des crimes qui sont punis comme dans la charia. C'est soit l'amputation, soit la décapitation. Il y a des risques réels [...]. Les craintes sont fondées. »
Selon une source proche du dossier, Dakar a été mis devant le fait accompli malgré de multiples discussions avec Rabat et Djeddah. Pour faciliter la suite des discussions, les diplomates sénégalais misent désormais sur leur appartenance commune à l’Organisation de la conférence islamique.
Source : Rfi.fr
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