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« L'opération a commencé, dans la mesure où les forces françaises qui étaient déjà présentes à l'aéroport de Bangui, avec une mission limitée à la protection de cet aéroport et de nos ressortissants, dès cette nuit, ont développé des patrouilles dans Bangui », a annoncé Jean-Yves Le Drian, invité sur RFI ce vendredi matin. Le ministre français de la Défense a assuré que « la nuit a été calme » à Bangui. « Une compagnie est arrivée de Libreville hier soir [jeudi soir, ndlr] et aujourd'hui un détachement d'hélicoptères sera sur zone », a précisé le ministre français sur notre antenne.
« Aujourd'hui, il y en a un peu plus de 650 [soldats français en République centrafricaine, ndlr]et nous allons doubler d'ici la fin de la semaine », a pour sa part assuré Laurent Fabius, ce vendredi matin sur l’antenne de France Info.
« Permettre une intervention humanitaire »
Cette opération, baptisée Sangaris - du nom d’un papillon centrafricain - doit mobiliser au total 1 200 hommes. 650 soldats français se trouvent actuellement à Bangui, dont 200 hommes appartenant aux transmissions, à la logistique et au génie de l’armée de l’air arrivés le week-end dernier pour préparer l’intervention qui vient de démarrer.
Les militaires français basés à Bangui avaient jusqu’à maintenant pour mission de sécuriser l’aéroport de Mpoko, où ils sont installés, ainsi que de mener des missions de protection des ressortissants français, notamment par la sécurisation des sites sensibles, comme l’ambassade ou les points de regroupement.
Désormais, la mission impartie aux forces militaires françaises, selon les termes du ministre français de la Défense, est d'assurer « une sécurité minimum, permettant à une intervention humanitaire de se mettre en œuvre, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ».
Sangaris, une opération en soutien de la Misca sous mandat de l'ONU
Cette annonce du gouvernement français intervient au lendemain de la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu autorisant le recours à la force pour mettre fin aux combats, ce jeudi 5 décembre.
Dès jeudi soir, à l’issue d’un conseil restreint de Défense qui s’est tenu à l’Elysée dans les heures qui ont suivi cette résolution, François Hollande a affirmé son intention « d'agir immédiatement ».
« La France est attendue pour éviter une catastrophe humanitaire, elle sera là », a précisé le président français. « Cette intervention sera rapide, elle n'a pas vocation à durer et je suis sûr de son succès », a conclu le président.
Selon les termes de la résolution 2127 adoptée à l'unanimité des 15 membres du conseil de sécurité des Nations unies, les forces armées françaises sont autorisées, dans le cadre de la mission Sangaris, à « prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force africaine en RCA) dans l'accomplissement de son mandat. »
La Misca, dont le contingent pourrait atteindre 4 000 hommes au total, a un mandat des Nations unies de douze mois pour « protéger les civils, rétablir l'ordre et la sécurité, stabiliser le pays » et permettre aux humanitaires d’intervenir.
Une colonne de 350 soldats français, actuellement au Cameroun, est sur le point de passer la frontière avec la République centrafricaine. Olivier Fourt, envoyé spécial de RFI, est avec eux.
Les ordres sont tombés ce vendredi matin. Les choses s’accélèrent pour la colonne de l’armée française, qui doit rejoindre au plus vite la frontière de la RCA et se mettre en place pour passer à l’action.
Cette fois-ci, c’est pour de bon. Quand ils auront le feu vert, ils entreront en République centrafricaine. Pays où sévissent les milices de tous bords. Des milices qui « ne sont pas à prendre à la légère », insiste l’adjudant Thierry, du 1er RHP (1er Régiment des hussards parachutistes, basé à Tarbes), qui veut espérer que « peut-être, le fait de passer la frontière va les dissuader. Ou du moins les raisonner ».
Assurer l'autonomie de la colonne
Ce vendredi matin, l’heure était aux dernières vérifications. Les gilets pare-balles et les fusils sont à portée de main. Les mitrailleuses et les missiles anti-char seront montés au dernier moment sur les véhicules. Avant-cela, il a fallu faire les pleins de carburant.
Ces hussards ont l’habitude de se déployer en totale autonomie. En Afrique, l’ennemi c’est aussi la distance. « Nous avons un camion ravitailleur citerne de 10 000 litres, avec deux autres camions qui peuvent nous ravitailler 60 m2 de carburant », détaille le caporal-chef Jean Carlos, qui précise qu’il faut trois heures de travail pour ravitailler l’ensemble du convoi actuellement entre le Cameroun et la République centrafricaine.
Source : Rfi.fr
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