« Il faut un changement radical de stratégie de l’ONU dans la région », a expliqué Fatima Bensouda devant le Conseil de sécurité.
La cour basée à La Haye a inculpé Omar al-Bashir en 2009 pour des crimes de guerre présumés.
Mais plusieurs années après cette inculpation, le président soudanais- qui refuse de reconnaitre l’autorité de la CPI- est toujours libre.
D’autres représentants soudanais font également l’objet de poursuites mais aucun n’a jamais été arrêté.
Le Darfour est le théâtre d’un conflit entre rebelles et forces gouvernementales depuis 2003.
"Je ne fais en fait que répéter les mêmes choses"
“Il m’est de plus en plus difficile d’apparaître devant vous et de prétendre vous tenir au courant de la situation lorsque je ne fais en fait que répéter les mêmes choses, et les dire encore et encore », a expliqué la procureure.
“Etant donné le manque de réaction du Conseil de sécurité au Darfour, je n’ai pas d’autres choix que de suspendre mon enquête concernant cette région et d’utiliser mes ressources pour d’autres affaires plus urgentes ».
Le Conseil de sécurité a plus ou moins les mains liées car la Chine, pays ami du Soudan, oppose son veto à toute action au Darfour.
“Nous nous retrouvons dans une impasse qui ne peut profiter qu’aux coupables », estime Bensouda.
"Un changement majeur" au Darfour
« Ce dont nous avons besoin, c’est d’un changement majeur dans la politique du Conseil en matière d’arrestation de suspects du Darfour ».
Le mois dernier, le Soudan avait demandé à l’Unamid, la force conjointe de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour, de fermer son bureau des droits de l’Homme à Khartoum.
La décision est intervenue sur fond de tensions au sujet d’une enquête de la mission onusienne concernant de potentiels viols de masse par des troupes soudanaises dans le village de Tabit, au Darfour.
Des accusations qui, pour Bensouda, auraient dû “pousser le Conseil à l’action”.
Le Soudan dit avoir mener une enquête indépendante et ne pas avoir trouvé de preuves de viols.
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